31 mars 2015

AVORTEMENT: "LE PLUS PETIT D'ENTRE LES MIENS"



Aimé avec tendresse, avec douceur -  photo worldpress.com

Walter Joshua Fretz naît après seulement 19 semaines de grossesse. Il ne va vivre que quelques minutes.

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 (...) « Des pauvres, vous en aurez toujours parmi vous » répond Jésus à Judas. (Jn 12,13) À cet instant, le pauvre c’est lui qui, déjà, fait face à son supplice. Marie vit la Passion de Jésus par anticipation et la douceur de ses gestes devance la violence du supplice à venir. 
Des pauvres à aider comme on s’acquitte d’une obligation, comme on fait une bonne action, nous en aurons toujours. Mais le pain ne réjouit pas à lui seul le cœur, et les pauvres ont d’abord besoin d’aimer et d’être aimés. Avec respect, avec tendresse. Nous sommes tous des mendiants d’amour, des pauvres qui, parfois, réchauffent le cœur d’autres pauvres. Dans le registre de l’amour, il n’y a pas de pauvres et pas de riches. Bien malin est celui qui pourrait dire qui de Jésus ou de Marie, ce jour-là à Béthanie, était le pauvre ou le riche. On ne voit que deux cœurs brisés qui entrent en communion.

Frère Jean-Paul Vesco , évêque d'Oran
Extrait de méditation sur Jn, 12, 1-11
caremedanslaville

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(...)
Il n'est d'or que celui que l'on a dans le cœur. De vrai or, le seul qui ait de la valeur. 
On naît nu, mais pas sans rien. On naît déjà baignés de l'amour de Dieu. Les premières choses que le nouveau-né reçoit c'est l'amour, dans les bras de sa mère, et un nom. Un nom, c'est aussi de l'amour, il porte déjà en lui les espoirs que nos parents ont pour nous. Même Dieu, envoyant l'ange à Marie, choisit un nom pour son fils, Jésus, et tout est déjà dans ce nom. 
On meurt les mains vides, mais pas sans rien. On part riche de l'amour reçu et donné sur cette terre, et dans l'Amour qui nous sauve.
On ne se souvient pas de l'amour qui marque nos premiers jours sur terre, mais vient-il à manquer et c'est toute une vie qui en souffre. Recevoir de l'amour, c'est pouvoir en donner. Et donner de l'amour rend riche en retour, riche d'amour. 
C'est vrai, on passe sa vie à être des mendiants d'amour, en oubliant bien souvent qu'aimé, on l'a été par le Père avant même notre naissance et que cet amour là ne nous lâchera pas. 

Commentaire d'Audrey, internaute (extrait)

30 mars 2015

DÉCONCERTANTE LOGIQUE DU ROYAUME


By Isabelle Kull, Suisse

Déconcertante logique du Royaume, qui vient nourrir tant de paraboles de Jésus : ce qui est partagé vit et grandit, quand ce qu’on garde pour soi est perdu. Une logique si loin de notre expérience quotidienne, où ce que nous donnons, nous ne l’avons plus. Cela est vrai, du moins, pour les choses matérielles la logique comptable de l’argent. Mais notre erreur, c’est de croire que tout fonctionne comme cela. N’expérimentons-nous pas qu’il en va autrement pour les choses essentielles ? Que la joie, l’amitié, l’amour, la confiance, la foi en Dieu aussi, grandissent quand ils sont partagés et qu’ils ne diminuent, précisément, que lorsqu’on les garde pour soi ? 
*
Il ne s’agit pas, bien sûr, de chercher dans la prière une excuse à la paresse ou à l’indifférence aux besoins des autres ; mais pour les servir utilement, il est bon de n’être pas dépassé par les événements. (...) Sans cela, nous nous exposons à la mésaventure qu’évoque Isaïe : (...) brasser du vent sans résultat, sans voir que c’est Dieu qui donnera vie à tout ce que nous faisons, si nous nous mettons à son diapason, sur sa longueur d’ondes. Quand nous prétendons devoir sauver le monde par notre seule énergie, souvenons-nous que nous ne le sauverons pas, pour une très bonne raison : il a déjà été sauvé, Jésus l’a déjà sauvé.
*
Réjouissez-vous aussi, vous qui n’avez pas connu Jésus quand il parcourait les routes de Galilée, parce que vous le connaissez aussi, parce qu’il se tient là, vivant, à la porte de votre cœur. Réjouissez-vous, d’une joie qui n’est pas un simple lieu commun de sacristie, d’une joie qui ne supprimera pas comme par magie les épreuves et les chagrins, mais qui les traversera, comme le Christ a traversé la mort. Réjouissez-vous, parce que vous n’êtes plus seuls. Réjouissez-vous, parce que vous êtes aimés.

Frère Adrien Candiard, dominicain, couvent du Caire
Extraits des méditations du 09, 11 & 13/02/2015
Signe dans la Bible

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(...) Le Royaume de Dieu n’est pas un territoire dans lequel nous devons entrer, légalement ou non, une terre à conquérir pour qu’elle devienne la nôtre. Le Royaume de Dieu vient à nous, se donne. On ne s’en empare pas. Le Royaume de Dieu vient à nous dans la beauté du sacrement et dans la simplicité du visage d’un frère, dans la force de la prière de l’Église et dans l’intimité de ma prière secrète. Ce Royaume a sa charte dans les béatitudes et sa réalité dans le cœur des hommes qui sont les « temples de l’Esprit ». Le Royaume des cieux institué par le Christ est la venue du roi «doux et humble de cœur». Il vient nous visiter dans nos souffrances pour nous relever. Il se laisse découvrir non dans la force humaine des rois et des puissants mais dans la puissance de la miséricorde, ce cœur de Dieu qui se penche sur la misère des hommes. Sommes-nous prêts à abandonner notre vision terrestre d’un Royaume des cieux ? Sommes-nous prêts à accueillir en nous le Roi des rois dans la souffrance de sa Passion et la gloire de sa Résurrection ? Où sont amour et charité, Dieu est présent.
Jésus-Christ, toi qui es le vrai Royaume, apprends-nous à baisser les armes de nos désirs pour te laisser venir à nous, dans la joie de l’attente.

Fr. Olivier Catel, dominicain
Méditation du 12/03/2015
caremedanslaville.org

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(...) Le royaume de Dieu est « justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Là où nous trouvons la juste mesure donnée à Dieu et à chaque personne, là où nous trouvons la paix de Dieu au fond de nos cœurs, même dans la souffrance, là où il y a une profonde joie, c’est là où le doigt de Dieu nous. Reconnaître le doigt de Dieu dans nos vies requiert une réponse de notre part. C’est une interruption du quotidien du Royaume de Dieu. En effet, le Règne de Dieu n’est pas qu’un idéal auquel nous songeons. Le règne de Dieu est en mouvement, il s’approche de notre intérieur et de nos réalités pour quêter notre foi, car le règne de Dieu est l’accueil total et sans réserve du Christ-Roi et serviteur dans nos vies.(...)

Sarah Cleary, consacrée de Regnum Christi
Extrait de la méditation sur le Royaume
catholique.org 12/03/2015

29 mars 2015

VERS PÂQUES, QU'ATTENDRONS-NOUS?



Paroles d'une chanson du P. Aimé Duval (1918-1984)

Nous cheminons vers Pâques ; mais cela nous mettra face à une scène bien étrange. Nous pourrions nous attendre à ce que la Résurrection de Jésus soit manifestée avec la plus grande gloire ! Que sa victoire soit éclatante aux yeux du monde …(...) Au dimanche de Pâques, dans l’évangile de Jean, rien. (...) Une simple pierre roulée, et un linceul posé là ; Jean « vit et il crut ». Dieu « repart », si vous me permettez cette expression, comme il est venu : Noël et Pâques, au fond, sont faits du même bois, celui de la Croix. Dieu, en son humilité, a la victoire modeste.
(...) In fine, le jour de Pâques, rien ne sera dit ; rien n’est fait ! Les disciples ne croient pas encore ; Marie-Madeleine n’a pas encore rencontré Jésus Ressuscité ; il n’y aura que la pierre roulée, et cette petite indication johannique : « il faisait encore sombre ». Bref, circulez, il n’y a rien à voir … Vraiment ?
(...) Que serons-nous appelés à vivre, à présent ? Le temps pascal sera notre « combat », notre marche plutôt, celle de la foi ! Tout commence pour nous aujourd’hui.
« Il faisait encore sombre ». Nous serons comme les disciples, au matin de Pâques, (...) nous ne sommes encore que des pauvres types. Et alors ? Oui, il fait encore un peu sombre dans nos vies ; oui, l’aurore de la résurrection ne s’est pas encore pleinement levée, révélée, sur nos existences … mais la lumière commence à briller ! De la même manière qu’il fait encore sombre dans l’évangile, dans nos vies aussi ! Mais cela n’empêche pas Jésus d’être victorieux et de nous ouvrir à la vie.
(...) Laissons-nous, cette année encore, surprendre par la Résurrection. Elle n’est pas naturelle, elle n’est pas « normale » (de cette normalité trop humaine avec laquelle nous regardons trop souvent toute chose).(...) Mais mon petit bonhomme, tout commence pour toi, nous dit Jésus ! Regardons les disciples : ils seront encore enfermés au cénacle, trouillards, avant de partir en mission !
Avec le Christ ressuscité, nous serons tous appelés à « un nouvel art de vivre », comme aimait à le dire le cardinal Lustiger. Ce « n’ayez pas peur » ne signifie pas seulement : « cessez d’être effrayés » ; cela signifie aussi « ne soyez plus soumis aux peurs qu’éprouvent tous ceux qui ne connaissent pas Dieu ». À tous ceux qui veulent vivre de leur baptême, en enfant de Dieu, la peur sera maintenant étrangère, car le Christ nous a acquis la paix ; et personne ne pourra nous la ravir.
Alors que la victoire est certaine, que la Résurrection sera là, ce « combat » de la foi ne sera pas terminé. Le Christ nous a ouvrira un passage ; il nous reste à présent à faire notre propre Pâques : la nôtre ! Il nous faut choisir résolument la Résurrection ; il nous faudra décider d’entrer, à nouveau, dans la Vie, dans la joie, dans la paix. (...)
Jésus, après sa résurrection, appelle ses disciples à retourner en Galilée, c’est-à-dire dans leurs lieux quotidiens. (...) Mais plus rien ne sera comme avant : ce sera sans Jésus physiquement ; mais avec Jésus ressuscité ! Désormais, ce sont eux qui sont appelés à vivre de la grâce de la résurrection, ils sont appelés à manifester aux yeux du monde ce qu’est un fils de Dieu, un baptisé.

Père Cédric Burgun, prêtre du diocèse de Metz
Vers Pâques, qu'attendrons-nous? extraits
cedric.burgun.eu

28 mars 2015

MARIE, DISCIPLE PAR EXCELLENCE ET REINE DE LA PAIX



Autel de la basilique de l'Immaculée Conception, Lourdes


Le 28 novembre 1964, à l'occasion de la promulgation de la constitution dogmatique Lumen Gentium, Paul VI a proclamé Marie "Mère de l'Eglise", sans exprimer en cela la position unanime des Pères réunis en concile. Nombreux étaient les évêques qui souhaitaient un texte particulier consacré à Marie ; avec le risque de faire d'elle une quasi déesse, elle-même rédemptrice, à l'égal du Christ. Mais finalement, la majorité des évêques a préféré rester sobre dans la présentation de Marie en la situant clairement dans l'Eglise. C'était aussi une manière de réaffirmer que le Christ est le seul Rédempteur et seul médiateur entre Dieu et les hommes.
(...) Les conclusions du concile Vatican II (Lumen Gentium, 62), confirmées par Paul VI, puis Jean-Paul II [insistent]: "Aucune créature ne peut faire nombre avec le Verbe incarné et rédempteur". Autrement dit, seul le Christ, Dieu fait homme, sauve l'homme.
La foi catholique est la foi en un Dieu unique et trinité : le culte est rendu au Père, par le Fils, dans l'Esprit. Le culte rendu à la Vierge n'est pas un culte d'adoration, réservé à Dieu seul. Il souligne la place unique et privilégiée que tient Marie dans l'histoire du salut et dans la vie de l’Église, et le fidèle doit s'y garder de toute dérive sentimentaliste. "L’Église honore à juste titre d'un culte spécial celle que la grâce de Dieu a faite inférieure à son Fils certes, mais supérieure à tous les anges et à tous les hommes, en raison de son rôle de Mère très sainte de Dieu, et de son association aux mystères du Christ" (Lumen Gentium, 66).
(...)
Marie a certainement été celle qui a initié Jésus à la prière, elle qui a demandé aux serviteurs de Cana de "faire tout ce qu’il dira".
"Je ne prie pas Marie, je prie Jésus avec elle", écrivait la théologienne protestante France Quéré. On ne peut mieux définir le sens de la prière à la Vierge. En se tournant vers Marie, dans la prière, le chrétien se tourne avec elle vers le Christ qu'elle ne cesse de nous présenter.
La première et la plus universelle de toutes les prières à Marie est celle qui reprend les paroles de l'ange Gabriel à l'heure de l'Annonciation : "Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous..." (Luc 1,28).
"Que les fidèles se souviennent qu'une véritable dévotion ne consiste nullement dans un mouvement stérile et éphémère de la sensibilité, pas plus que dans une vaine crédulité ; la vraie dévotion procède de la vraie foi qui conduit à reconnaître la dignité de la Mère de Dieu, et pousse à aimer cette Mère d'un amour filial et à poursuivre l'imitation de ses vertus" (Vatican II Lumen Gentium, 67).

Hors-série Pèlerin "50 clés pour comprendre Marie"

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(...) À l'occasion de l'Annonciation, j'ai vécu une rencontre extraordinaire à Longpont, organisée par Mgr Dubost, notre évêque. Nous avons prié Marie, Reine de la Paix, avec des musulmans. Il y avait deux ambassadeurs, du Liban et de Bahrein, deux évêques, le patriarche du Liban et des chefs religieux de l'Islam. La basilique était pleine à craquer. Des gens s'asseyaient sur les marches. Il y a eu alternance de chants magnifiques, en arabe et en français, et des prières à Marie ("Ya Maryam"), des homélies et des témoignages.
Pour finir, en sortant, un lâcher de colombes. Tout le monde était heureux et voulait bâtir un monde meilleur avec l'aide de Marie. (...)

Extrait de lettre d'Anne B., Massy, Essonne, 26/03/2015

27 mars 2015

J'AI RATÉ MON CARÊME



Image hozana.org

À quelques jours de Pâques, certains sont amers. "J'aurais pu... Je voulais... J'avais décidé…". Les résolutions prises pour cette quarantaine ont été négociées, atténuées, oubliées... Aujourd'hui, l'évidence frappe : je ne suis pas au rendez-vous ! Et si vous preniez les choses autrement ? Non, je ne suis pas à la hauteur de mes ambitions, de ma manière de voir les choses, de ma religion contrôlée. Tant mieux ! Je peux prendre conscience que j'ai besoin d'être sauvé, parce que mes forces n'y suffiront jamais. C'est le coeur de l'Évangile ! La vraie question n'est pas tant de savoir si mon carême est réussi, mais s'il m'a donné l'occasion de me laisser aimer pour aimer à mon tour. Il est encore temps ! 

Sébastien Antoni, assomptionniste 
croire.com

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« Mon fils, si tu viens te mettre au service du Seigneur, prépare-toi à subir l’épreuve ; fais-toi un cœur droit, et tiens bon ; ne t’agite pas à l’heure de l’adversité. Attache-toi au Seigneur, ne l’abandonne pas, afin d’être comblé dans tes derniers jours. Toutes les adversités, accepte-les ; dans les revers de ta pauvre vie, sois patient ; car l’or est vérifié par le feu, et les hommes agréables à Dieu, par le creuset de l’humiliation. Dans les maladies comme dans le dénuement, aie foi en lui. Mets ta confiance en lui, et il te viendra en aide ; rends tes chemins droits, et mets en lui ton espérance. Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur sa miséricorde, ne vous écartez pas du chemin, de peur de tomber. Vous qui craignez le Seigneur , ayez confiance en lui, et votre récompense ne saurait vous échapper. Vous qui craignez le Seigneur, espérez le bonheur, la joie éternelle et la miséricorde : ce qu’il donne en retour est un don éternel, pour la joie. »

Sirac , 2, 1-9.


26 mars 2015

SUR LES CHEMINS DE LA VIE NOUVELLE


Mosaïque by P. Marko Ivan Rupnik, 2007 Lourdes (détail)



Le oui qu’[Abraham] donna à l’invitation de Dieu, ne ressemble-t-il pas au oui donné par la Vierge Marie lorsque l’ange vint la visiter à Nazareth ? « Qu’il m’advienne selon ta Parole. » N’est-ce pas le même oui à l’absolu de l’amour ? C’est l’aventure de l’homme sur les chemins de la vie nouvelle, de la liberté retrouvée, de l’existence faite de docilité à l’Esprit Saint.

Frère Didier Vernay, dominicain
Extrait de méditation
carêmedanslaville.org

*
A la suite du Peuple de Dieu , acceptons de marcher avec confiance , ignorant où nos pas nous conduiront ! 
C'est Dieu-Père qui nous guide jusqu'à Lui ! N'ayons pas peur ! Même si nous sommes tentés de dire comment cela se fera t-il ? Dieu a prévu ' cela ' , Il ne nous laissera pas seuls !
Aide-moi, Seigneur , à marcher avec Toi .

**
Confiance... Cela a été le maître mot pour Abraham et Marie. Ils ont fait confiance, sans condition.(...) C'est aussi une confidence que Marie a reçue de l'ange sur son fils. Confidence qu'elle reçoit... avec foi. En retour elle lui 'confie' sa vie, comme aujourd'hui souvent nous lui 'confions' nos prières, nos chagrins, nos espoirs. 
Ave Maris Stella, salut Etoile de la Mer. Sois notre mère. Donne nous la lumière quand notre cœur est aveugle, rends sûr notre chemin.

Commentaires par Pierre-Marie* et Audrey** 







25 mars 2015

LOURDES: INDISCIBLE EXPÉRIENCE.


Un pèlerinage est comme une longue prière effectuée par le corps. C'est un temps que l'on se donne pour se mettre en plus grande disponibilité intérieure, prêt à la rencontre : de soi-même, des autres, en espérant de tout son être celle de Dieu.


Un pèlerinage, c’est la foi par les pieds. Si souvent, nous pensons avoir la foi dans la tête ! Le pèlerinage nous rappelle qu’elle est appelée à prendre toute notre vie, à se déployer dans le temps, dans les silences, dans les rencontres, même les plus simples.
Pas étonnant, car le pèlerin est disponible. Il a quitté son lieu de vie, son rythme quotidien, ses habitudes. Le pèlerin prend Dieu seul pour boussole, sûr qu’il lui parlera au cœur, dans le silence, dans la marche, dans les rencontres, dans l’inattendu qui souvent le surprend et l’étonne, le fait renaître. (...)
Le pèlerin pose les gestes de la foi par les yeux, les oreilles et le cœur. A Lourdes, il s’attarde longuement en silence devant la Grotte, pose la main sur le rocher, sachant que le Seigneur lui-même est son rocher. [Il] se confie à la Vierge, mais elle lui indique le chemin de son Fils. Et c’est le Seigneur qu’il rencontre, comme un jour en chemin les deux disciples d’Emmaüs (Luc 24).
Le pèlerinage nourrit notre foi, en des lieux où tant d’autres sont venus puiser et faire cette indicible expérience. Quand on devient pèlerin, on le demeure peut-être pour toujours.

L'eau, qui s'écoule, triangle pointe en bas, est connectée à Gabriel, messager de Dieu qui apporte la parole divine ici-bas.
Au pied du rocher coule la source qui surgit lorsque Bernadette creusa la terre boueuse et en but ,

en ce lieu de Lourdes, « où la conscience redevient limpide », selon le mot magnifique de Jean-Paul II. Le chant discret de cette source habite peu à peu le pèlerin, qui va alors boire aux fontaines, toutes proches, où coule cette eau. Il s’en passe doucement sur le visage, sur les bras… La fraîcheur de cette eau trace en lui le chemin de la fraîcheur intérieure, et avive le chant en lui d’une autre source, celle du baptême où lui fut donné son nom. En ces gestes il accueille le ciel. Plusieurs vont se plonger dans cette eau, dans les « piscines » voisines, ces cuves de pierre dans lesquelles on se plonge simplement, le temps d’une prière. Qui sait le secret de cette eau qui touche les corps et les cœurs, au moment où avec délicatesse plusieurs autour accompagnent ces gestes de la prière ?


(...) Auprès de la Grotte il allume un cierge, qui prolongera sa prière. (...) Le chant lui vient alors sur les lèvres. Le pèlerin chante sa foi. Sa voix est libre, comme son cœur. La lumière de milliers de cierges qui brûlent, de jour et de nuit, poursuit la prière du pèlerin. Il la contemple. Elle porte le poids souvent immense des intentions de tant de gens, traversé par la lumière du Christ.

Le chapelet est la prière du pauvre. Il a été la prière de Bernadette. Tout juste quelques mots que l’on répète à l’infini, et qui vont de la salutation de l’ange à Marie à l’évocation des pécheurs que nous sommes, et à la confiance placée en la mère de Dieu pour ce temps et pour l’heure de la mort. Le pèlerin murmure ces mots comme on égrène la vie, comme on se confie à Dieu, comme on lui confie les siens et la terre entière. A des mots partagés sur place ou ensuite, et toujours d’une extrême simplicité, on pressent l’expérience unique qui bouleverse ici, pour toujours, des existences, traçant désormais un avant et un après. 
(...)Car ce qui est vécu ici, est en fait ce que chacun est appelé à vivre aussi chaque jour. Lourdes, c’est l’Evangile, dans une douce et magnifique clarté. (...) Et l’on peut aussi être pèlerin par le cœur. Et ils sont nombreux, par le monde, les pèlerins de Lourdes. La lumière des cierges dans la nuit, auprès de la Grotte, veille sur eux et porte leur prière, de jour et de nuit.

P. Jacques Nieuviarts, assomptionniste
"Lourdes et ses pèlerins" (extraits)
forums.pelerin.info

*****

PRIÈRE

Marie, toi qui conservais avec soin toutes choses et les méditais dans ton coeur, garde-moi de l'oubli.
Toi qui as vécu dans la discrétion de Nazareth, donne-moi d'aimer ma vie de tous les jours.
Toi qui as veillé sur la croissance de Jésus, fais grandir en moi ce que j'ai vécu dans ce pèlerinage.
Je te prie aussi pour tous ceux que j'ai rencontrés à Lourdes, en particulier les personnes atteintes dans leur santé.
Toi qui as demandé de construire une chapelle, je te prie pour la communauté dont je suis membre.
Et continue de veiller sur moi, toi l'Immaculée Conception, Mère de miséricorde.
Amen!

Neuvaine du Retour de Lourdes (extrait)
fr.lourdes-france.org



24 mars 2015

CONFESSION: LA REPENTANCE EST TERRE SACRÉE






N’oublions jamais, autant comme pénitent que comme confesseur, qu’il n’existe aucun péché que Dieu ne puisse pardonner ! Aucun ! Seul ce qui est soustrait à la Divine Miséricorde ne peut être pardonné, de même que quiconque se soustrait au soleil ne peut être ni illuminé ni réchauffé.
(...)
Tous devraient sortir du confessionnal avec le bonheur dans le cœur et le visage rayonnant d’espérance, même si parfois – nous le savons – il est mouillé par les larmes de la conversion et de la joie qui en dérive. Le sacrement (…) doit être une rencontre libératrice et riche d’humanité, à travers laquelle on puisse éduquer à la miséricorde, ce qui n’exclut pas, et même comporte, le juste engagement de réparer, autant que possible, le mal commis.
(...)
La miséricorde signifie se charger du frère ou de la sœur et les aider à marcher (…) et qui peut faire cela ? Le confesseur qui prie, le confesseur qui pleure, le confesseur qui se sait plus pécheur que le pénitent. Et s’il n’a pas fait cette chose laide que confesse le pénitent, c’est simplement par la grâce de Dieu. Miséricordieux, c’est être proche et accompagner le processus de conversion.
(...)
Combien de fois il nous arrive d’écouter des confessions qui nous édifient ! Des frères et des sœurs qui vivent une authentique communion personnelle et ecclésiale avec le Seigneur et un amour sincère pour les frères. Des âmes simples, des âmes pauvres en esprit, qui s’abandonnent totalement au Seigneur, qui font confiance à l’Église et donc, aussi au confesseur. Il nous est aussi souvent donné d’assister à de vrais miracles de conversion. Des personnes qui depuis des mois, voire des années, sont sous la domination du péché et qui, comme l’enfant prodigue, font un retour sur eux-mêmes et décident de se relever et de retourner à la maison du Père pour implorer le pardon.
(...)
L’Église est appelée à « initier ses membres – prêtres, personnes consacrées et laïcs – à cet "art de l’accompagnement", pour que tous apprennent toujours à ôter leurs sandales devant la terre sacrée de l’autre » (Evangelii Gaudium, 169). Même le plus grand pécheur qui vient devant Dieu pour demander pardon est « terre sacrée », et moi-même, qui dois lui pardonner au nom de Dieu, je peux faire des choses plus laides que celles qu’il a faites. Tout fidèle repentant qui s’approche du confessionnal est « terre sacrée », terre sacrée à cultiver avec dévouement, soin et attention pastorale.
Confions-nous à l’intercession de Marie, Mère de Miséricorde et refuge des pécheurs. Elle sait comment nous aider, nous les pécheurs. (...) Qu’elle nous enseigne cet art !

Le pape François 
Conseils aux confesseurs du monde entier (extraits)
aleteia.org 22/03/2015

23 mars 2015

"JE VOUS ENVERRAI L'ESPRIT-SAINT"



Association Magdala

"Et toi, as-tu suffisamment confiance en la puissance de l’Esprit Saint pour oser lui demander de graver sa Loi d’amour au fond de ton cœur ?"

Fr. Didier Vernay, dominicain
Extrait de méditation 22/03/2015
carêmedanslaville.org

*
Merci frère Didier pour cette question.
L' Esprit-Saint, la troisième personne de la Trinité,
Nous donne accès à l' Amour de Dieu.
Implorons-le dans la prière.
J ai confiance malgré mes réticences,
Jésus a dit "Je vous enverrai le Paraclet". 
Laissons-nous faire par lui.

*
Merci , Seigneur de m'avoir donné l'Esprit Saint et de Lui demander chaque jour de me conduire par son amour afin de me comporter comme ton enfant, en m'ajustant jour après jour à la manière qui soit agréable à Dieu . De graver l'amour du Seigneur au plus profond de mon coeur et de le laisser agir Lui en moi et à travers moi pour aller à la rencontre de tous mes frères et soeurs en ce jour. 

*
Belle question... Bonne question... 
J'ai envie d'avoir cette confiance, je la recherche, je prie pour l'avoir, mais l'ai-je vraiment? J'ai parfois l'impression de faire un petit pas dans cette direction tous les jours mais le chemin est loin d'être linéaire. En même temps, les plus beaux chemins sont ceux qui serpentent dans la campagne, pas les grandes autoroutes toutes droites. Un pas en arrière, deux en avant, un pas de côté parfois pour s'arrêter et regarder le paysage... J'ai envie d'avancer, la route est belle et je veux de découvrir les merveilles qui m'attendent, un peu plus loin, un peu plus haut. J'ai ces fourmis dans les pieds, ce besoin de marcher, mais je lambine, c'est plus fort que moi.
Marcher donne soif... Une bonne soif, qui m'a conduite à votre site et que de belles sources vous m'avez proposées en ce Carême! Chaque méditation est comme une grande goulée d'eau fraîche. Chacune a sa saveur propre, chacune résonne de manière différente, et chaque matin, j'ai envie de me lever et de découvrir le goût de la suivante et avec elle, faire encore un pas, un petit pas...

Commentaires de Moyon, Sylvie et Audrey
carêmedanslaville.org 22/03/2015

22 mars 2015

LA PRIÈRE, ESPRIT D'AMOUR






Et toi, as-tu suffisamment confiance en la puissance de l’Esprit Saint pour oser lui demander de graver sa Loi d’amour au fond de ton cœur ?

Fr. Didier Vernay, dominicain
Extrait de méditation

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La perfection que je vais chercher aujourd’hui est de vivre en tant que fils du Père, en cherchant à faire ce qui lui plaît, plus que de remplir des devoirs envers Dieu, les autres et moi-même.

Extrait de la méditation par Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
catholique.org 22/03/2015

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Réalité commune à toutes les religions et sagesses, la prière est loin d’être démodée dans nos sociétés sécularisées. Des enquêtes montrent qu’à certains moments de leur vie les gens prient, pas nécessairement en public, mais dans le secret de leur coeur. (...)
Le journaliste allemand Peter Seewald demanda un jour au cardinal Ratzinger combien de chemins menaient à Dieu, la réponse du futur pape ne se fit pas attendre : « Autant de chemins qu’il y a d’êtres humains. » Il en est ainsi de la prière.(...)
Il en est de la prière comme de la vie, c’est en l’aimant qu’on peut mieux la vivre. Je dis bien « la » prière et non « des » prières. La prière est un état qui englobe toute la vie; c’est une manière d’être qui est plus proche du silence amoureux que des formules à réciter, plus près du cœur que de la tête. Gandhi disait qu’il valait mieux mettre son cœur dans la prière sans trouver beaucoup de paroles que de dire des paroles sans y mettre son cœur. (...)
Il s’agit ici « d’être » prière, et de le devenir de plus en plus au milieu des occupations quotidiennes. Cela ne se fait pas en une saison, il faut la maturation du temps, la patience d’une vie et beaucoup d’amour. Pour transmettre cette prière de vie, le témoignage s’avère d’un grand secours. Il s’exerce surtout par la transfusion d’une parole qui crée du sens et par le rayonnement d’une vie qui est présence d’amour. « Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée, et nous portons témoignage » (1 Jn 1, 2).
Personnelle est l’expérience de la prière, personnelle aussi la manière de l’exprimer. Les mystiques se sont butés à l’impuissance du langage à rendre compte du mystère divin qui les habitait. Comment trouver le ton juste pour dire cette expérience de la prière sans trop la trahir? Comment traduire en des mots limités la relation intime qu’entretient l’être humain avec son Dieu?
Non pas en termes généraux ou impersonnels, mais en se servant de figures, de comparaisons, d’analogies, de symboles, avec « la simplicité de l’esprit d’amour ». La vie en offre des gerbes quotidiennement : une chanson, un tournesol, un chien, une toile, un livre, un soir de juillet, un arbre, le matin, le train, le désert, l’épouse, l’enfant, la souffrance, l’amour… Pour moi, l’expérience de la prière est essentiellement gratuité et vie, amour et liberté.
Prier comme on vit, comme on attend, comme on souffre, comme on aime. (...) La prière intérieure est essentiellement accueil d’une parole et silence d’une présence, quête d’un visage et attente d’un amour, à la suite des apôtres qui posèrent cette question à Jésus : « Seigneur, apprends-nous à prier ». Mais que de déserts à traverser avant d’apercevoir la source, « savoir prodigieux qui me dépasse, / hauteur que je ne puis atteindre »! (Ps 138 (139), 6). C’est un don de Dieu, rappelle Jean Climaque, moine au mont Sinaï, décédé vers 649 :
Personne n’apprend à voir. On voit naturellement. Ainsi en est-il de la prière. La « belle prière », on ne l’apprend pas d’un autre. Elle a en elle-même son propre maître. Dieu fait le don de la prière à celui qui prie »

Jacques Gauthier, théologien catholique canadien
Extraits de l'introduction à "l'Expérience de la Prière" éd. Parole et Silence 2009 
jacquesgauthier.com

21 mars 2015

LA VOCATION DES AÎNÉS: LA PRIÈRE ET LA PAROLE





(...)
« La vieillesse contient une grâce et une mission, une vraie vocation du Seigneur, ce n’est pas encore le moment d’enlever les rames de la barque. Cette période de la vie est différente des précédentes, sans aucun doute. Nous devons aussi « nous l’inventer », parce que nos sociétés ne sont pas prêtes, spirituellement et moralement, à donner sa pleine valeur à ce moment de la vie. Il est vrai qu’autrefois, les personnes âgées n’avaient pas tout ce temps à leur disposition (ne serait-ce que parce que la vie était plus courte). Même la spiritualité chrétienne a été prise de court, et il s’agit [aujourd’hui] de définir les contours d’une spiritualité des personnes âgées. Mais grâce à Dieu, les témoignages de saints et saintes âgés ne manquent pas ! »
Le Pape a alors confié combien il avait été touché par la « journée des personnes âgées » du 28 septembre dernier. « La Place Saint-Pierre était pleine (…) J’ai entendu des histoires d’anciens qui se donnent pour les autres, et aussi de couples, qui disaient : nous avons 50 ans… 60 ans de mariage. C’est important de le rapporter aux jeunes, qui se fatiguent vite ! Le témoignage de fidélité des anciens est important », a-t-il insisté !
(...) « Chers grands parents, chers anciens, (...), la prière des grands parents et des personnes âgées est un grand don pour l’Eglise ! C’est un grand don, c’est une richesse ! Une grande piqūre de sagesse également pour la société humaine toute entière. Surtout pour celle qui est trop affairée, trop prise, trop distraite. Certains doivent chanter pour elle, chanter les signes de Dieu, les proclamer, prier pour eux. (...)
"Une civilisation où on ne prie plus est une civilisation où la vieillesse n’a plus de sens (…) Nous avons besoin avant tout de personnes âgées qui prient, parce que la vieillesse nous a été donnée pour cela".  Olivier Clément, théologien orthodoxe
Si la prière est essentielle, la parole l’est aussi.  (...) Les paroles des grands-parents ont quelque  chose de spécial pour les jeunes. Et ceux-ci le savent. J’ai encore avec moi celles que ma grand-mère Rosa m’a mis par écrit le jour de mon ordination sacerdotale. Elles sont toujours dans mon bréviaire et je les lis souvent, cela me fait du bien ». Avant cette confidence, il n’avait pas hésité à affirmer : « Nous pouvons rappeler aux jeunes ambitieux qu’une vie sans amour est une vie aride. Nous pouvons dire aux jeunes qui ont peur que l’angoisse du futur peut-être vaincue. Nous pouvons dire aux jeunes trop amoureux d’eux-mêmes qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir (…) Comme c’est moche, le cynisme d’un aîné qui a perdu le sens du témoignage, qui méprise les jeunes et ne leur communique pas de sagesse de vie. Comme il est beau, au contraire, l’encouragement que l’ancien réussit à transmettre au jeune en recherche du sens de la foi et de la vie ! C’est cela, la vraie mission des grands parents, la vocation des personnes âgées ».
(...) Comme je voudrais une Eglise qui défie la culture du rejet par la joie débordante d’un nouvel embrassement entre les jeunes et les personnes âgées ! C’est cela que je demande au Seigneur aujourd’hui : cet embrassement.

Pape François
Extraits de l'audience générale du 11/03/2015 
aleteia.org 12/03/2015

20 mars 2015

DE PROFONDES RACINES





(...)
Outre les conditions climatiques extérieures, il nous faut aussi parfois faire face à la canicule intérieure. Après avoir savouré la parole de Dieu, nous nous "mesurerons avec son silence" (Benoît XVI, Dei Verbum n°21) - et avec notre foi. Ce silence n'est pas le néant, il "prolonge la Parole" (idem), il l'exprime d'une tout autre manière.
Quand nous avons l'impression que notre foi n'est que pierres et cendres, seule la fidélité obstinée nous sauve de la ruine; plus nos racines sont vigoureuses, mieux nous traversons les périodes de sécheresse spirituelle. Bien des saints en ont fait la difficile expérience, leur fidélité n'en a été que décuplée, car leurs racines étaient assez profondes pour puiser directement à la source, dans le coeur de Dieu. C'est également ce qu'ont fait les martyrs, qui ont préféré mourir que renier leur foi. Ils avaient de sacrées racines! Sinon, comment auraient-ils pu affronter les lions, le feu, la croix, l'épée?
À l'heure où le soleil cogne, "dans la détresse ou la persécution" , seule une relation à Dieu et à l'Église solidement assurée permet d'affronter la canicule sans se déshydrater.
(...) La Parole a besoin de temps, de régularité, de volonter pour s'enraciner solidement; elle ne se fixe dans notre coeur que si nous prenons le temps de la méditer, de la ruminer. Elle prend racine par la persévérance et la fidélité. Elle demande un engagement de fond, authentique et concret.
On aura beau faire, on ne fera pas de récolte sur des cailloux. (...) Irrigons le terrain de notre foi afin de lutter contre la superficialité qui dessèche. Forgeons-nous une âme de fer, ce sera mieux qu'un coeur de pierre.

Juliette Levivier, journaliste 
Extrait de la réflexion "Série de Carême: Dans les pierres..."
famillechretienne.fr n°1937

19 mars 2015

CONTRE GLEEDEN, LA VERTU DE L'ENGAGEMENT DURABLE






Le jour de leur mariage, les époux se promettent fidélité de coeur, d’esprit et d’action:  « Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance. »  (article 212 du Code Civil). Cet engagement n’est pas une contrainte aliénante, il est au contraire libérateur: ce choix est celui du don total de sa personne à un autre, pour la vie. En lui promettant fidelité, l’époux ou l’épouse signifie à son conjoint qu’il/elle le préfère à tous les autres; qu’il est et restera unique à ses yeux ! La fidelité est donc indissociable de l'amour vrai et durable.
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“Certaines personnes essaient de ridiculiser, voire de nier l’idée d’un lien fidèle qui durerait toute la vie. Ces personnes - vous pouvez en être sûr - ne savent pas ce qu’est l’amour” Jean-Paul II
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Une jeune femme de 33 ans livre ce témoignage sur Internet : « Aujourd’hui, mon expérience m’a appris que dans l’infidélité, il y a beaucoup de désamour pour l’autre et pour soi, qui nous mène à puiser dans l’amour des autres pour combler nos vides. Aimer vraiment est un travail à temps plein, qui demande compassion, tendresse, observation, attention, tolérance, prévenance. C’est tellement difficile que je ne vois pas comment on pourrait parvenir à le donner à plusieurs personnes en même temps. »

hozana.org

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L’amour peut-il durer une vie entière ? Quelle folie ! La fidélité au long cours ne relève-elle pas du conte de fée ? Les arguments en faveur de l’amour jetable sont légions et touchent jusqu’aux couples chrétiens : vies plus longues, écoute de ses désirs, injonction de l’épanouissement personnel, érotisation de la société, tromperie… On peut faire le plein de bonnes et de mauvaises raisons pour creuser des entailles au contrat de confiance mutuel. Les émois du cœur qui n’ont qu’un temps, appelez-les comme vous voudrez : passion, folie, romantisme.
L’amour, le vrai, c’est celui qui persiste et s’approfondit tout au long de l’existence. Facile à dire, mais en pratique ? S’engager, voilà l’un des secrets les mieux gardés des couples durables. Nous oublions trop que l’amour implique la raison et la volonté. Dans le rituel du mariage, on ne demande pas aux époux s’ils s’aiment, mais : « Veux-tu prendre pour époux, pour épouse ?… » 
La vraie aventure d’une vie libre, disait Christiane Singer, c’est d’oser l’engagement : « Libre est sans doute celui qui ayant regardé en face la nature de l'amour – ses abîmes, ses passages à vide et ses jubilations – sans illusions, se met en marche, décidé à en vivre coûte que coûte l'odyssée, à n'en refuser ni les naufrages ni le sacre, prêt à perdre plus qu'il ne croyait posséder et prêt à gagner pour finir ce qui n'est coté à aucune bourse : la promesse tenue, l'engagement honoré dans la traversée sans feintes d'une vie d'homme ».
Cette fidélité sans faille vis-à-vis d’une promesse, c’est l’histoire de Dieu et des hommes. Malgré les errements du peuple qu’il a choisi, Yahvé ne reprend jamais son serment. « Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même », assure saint Paul. Amour et miséricorde
s’embrassent pour l’éternité.

 Emmanuel Bourceret, essayiste
"Contre Gleeden, oser la folie de l’engagement durable"
famillechretienne.fr,  04/03/2015

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(...)
Aujourd'hui, on croit peu à l'amour vrai, celui qui dure toujours, et qui offre sa vie pour l'aimé. On recherche davantage les émotions amoureuses que l'amour. Mais les émotions naissent et meurent rapidement, ne laissant que vide et nostalgie. Aussi a-t-on pu dire que le mariage n'est qu'une grande illusion  qui se dissout vite. Si vous savez vous aimer comme [Jésus] aime, avec une fidélité qui ne fait jamais défaut, vous deviendrez comme la cité sur la montagne. Vous serez une espérance pour tous, car tous verront que l'amour est une chose possible.

Padre-giordano-muraro
Extrait de la "Lettre aux fiancés"
aleteia.org  06/03/2015

18 mars 2015

LE CARÊME? TOUT PAR AMOUR, RIEN PAR FORCE






Le Carême, c’est le moment ou jamais de tout décaper. On balance tout, on veut tout changer à tout prix, tout de suite, avec violence, on se fait un programme qui ressemble à un parcours du combattant en se disant que l’on doit faire comme Jésus dans le Temple. Si le Christ lui-même se permet de le faire, pourquoi pas nous ? En fait, bien malgré nous, nous risquons de nous faire du mal, de continuer nos petits commerces avec le Bon Dieu, et finalement de ne pas faire sa volonté, mais la nôtre. Et cette violence du Christ est assez inattendue pour que je l’imite avec prudence.
Et si je laissais plutôt Dieu agir ? Cette violence, que nous exerçons contre nous-mêmes, n’est pas la violence du Christ dans le Temple. Nous pensons bien souvent que nous pouvons nous-mêmes décider de ce qui est le mieux pour nous alors qu’il serait bien préférable de lui laisser la main, de le laisser faire. En voulant tout faire nous-mêmes, en voulant renverser en nous tout ce qui pourrait déplaire à Dieu, nous risquons bien souvent de renverser ce qui justement a du prix à ses yeux. Cette « monnaie des changeurs » qui me semble abominable, dois-je vraiment m’en débarrasser ?
Et si finalement le Seigneur voulait s’en servir pour aider mon prochain et lui redonner une valeur qui m’échappe ? Lui seul peut entrevoir, au plus intime de nous-mêmes, ce qui est bon et juste.
Dans ce Carême, notre travail, n’est pas de faire table rase, mais bien plutôt de laisser entrer le Christ pour qu’il vienne à nous. Jésus nous prend à part pour nous éduquer, pour venir habiter en nous. C’est sans aucun doute avec beaucoup de douceur qu’il mettra tout en ordre, comme il le veut, comme il le souhaite. Alors, la seule chose que nous ayons à faire c’est, dans la prière, de lui demander de venir faire son œuvre en nous. Notre maison intérieure, avec toutes nos préoccupations, nos désirs, nos envies de bien faire, nos découragements, peut retrouver une nouvelle fraîcheur en devenant une maison de prière ; c’est-à-dire une maison où nous faisons silence pour accueillir l’hôte invisible de nos cœurs qui saura nous donner la paix car « il connaît ce qu’il y a dans le cœur de l’homme. » Laissons-nous faire et rappelons-nous cette belle formule de saint François de Sales : « Tout par amour, rien par force ! »

Fr. Olivier Catel, dominicain et aumônier scout
Extrait de la méditation de Jean, 2, 15
caremedanslaville.org

17 mars 2015

AIMER ET SERVIR






Les scribes et les pharisiens prescrivaient de nombreuses règles à leurs concitoyens, mais eux-mêmes ne les respectaient pas toujours. C’est une attitude constante dans le cœur de l’homme : nous avons tendance à exiger des autres qu’ils accomplissent toujours ce qu’ils sont censés faire, et s’ils font une petite faute nous trouvons cela inacceptable. Mais quand nous nous regardons nous-mêmes, nous avons en général beaucoup plus de clémence, et nous nous excusons facilement de nos faiblesses et de nos erreurs. (...) Condamner les fautes des autres et ne pas chercher à se convertir soi-même ne serait que vivre dans l’hypocrisie.
(...) Le Carême est avant tout un chemin de conversion intérieure, nous ne devons pas l’oublier. C’est notre cœur qu’il faut changer. C’est devant Dieu que nous devons vivre, pas devant les autres. Prenons bien garde à ce risque de la vanité, car tous les efforts, tous les sacrifices que nous faisons par vanité ne servent à rien. Il est bon d’apprendre à se regarder comme Dieu nous voit, et non pas comme nous voient les hommes. Ce regard est plus vrai. Dieu voit ce que nous sommes vraiment, ce qu’il y a dans notre cœur, ce que les hommes ne peuvent pas voir.
Jésus nous rappelle l’importance de l’humilité. Il nous invite à nous considérer comme le dernier, à nous faire le serviteur de tous. Ne nous préoccupons donc pas de notre situation. Ne nous demandons pas si nous sommes plus ou moins saint que tel ou tel. Préoccupons-nous de servir, et Dieu se chargera du reste. « Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé ». Si nous voulons nous élever par nous-mêmes, nous n’irons pas bien loin. Mais si nous laissons Dieu le faire, nous irons bien plus haut. Car si nos propres forces sont bien limitées, Dieu, lui, est tout-puissant.

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Notre vraie grandeur réside dans le service que nous donnons aux autres. Jésus nous révèle la véritable noblesse de l’homme : sa capacité à servir, à se donner aux autres, jusqu’au don de sa propre vie pour ses amis. Voilà où nous devons orienter ce désir d’excellence que nous avons en nous : vers l’amour. Plus nous devenons des serviteurs, plus nous réalisons en nous ce qu’il y a de plus grand. Et plus nous laissons notre égoïsme grandir, plus nous perdons ce qui fait la beauté et la grandeur de notre humanité.

Frère Jean Marie Fornerod, LC
Extraits de méditation
catholique.org 03-04/03/2015

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« Mère Teresa a toujours affirmé que son principal souci était d’apaiser les souffrances des gens et d’aider les pauvres et les souffrants à mener une vie digne et apaisée. À la question sans cesse répétée des motifs qui la poussait à offrir un service si effacé aux pauvres et aux souffrants, elle a toujours répondu qu’elle voulait aider un hindou à vivre en meilleur hindou, un musulman à vivre en meilleur musulman et un chrétien à vivre en meilleur chrétien, dans le respect de la dignité d’être humain de chacun. (…) 

eglasie.mepasie.org/asie-du-sud/inde/2015-02-24

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Aux faux saints, qui même au Ciel se préoccupent davantage de l’apparence que de l’être, s'opposent les pécheurs sanctifiés, qui au-delà du mal fait ont appris à « faire » un bien plus grand : il n’y a pas de doute sur qui préfère Dieu. (...)
La saleté du cœur ne s’enlève pas comme une tache, en allant chez le teinturier. Elle s’ôte en “faisant” : en prenant une route différente de celle du mal, en faisant le bien. Comment ? En portant secours à l’oppressé, en rendant justice à l’orphelin, en défendant la cause de la veuve. (...)
La promesse d’un cœur lavé, c’est-à-dire pardonné, vient de Dieu Lui-même, qui ne tient pas la comptabilité des péchés de ceux qui aiment concrètement leur prochain. Le Seigneur pardonne toujours tout. Mais si vous voulez être pardonnés, il faut prendre la route du bien. Nous sommes tous rusés, et nous trouvons toujours une route qui n’est pas la bonne, celle pour sembler plus justes que ce que nous sommes. Il s’agit de la route de ceux qui disent les choses justes, mais font le contraire. Jésus préférait mille fois les pécheurs à ces personnes. Pourquoi ? Les pécheurs disaient la vérité sur eux-mêmes.

Pape François : « Ne prétendez pas être saint, Dieu ne pardonne pas l'hypocrisie »
Extraits de l'homélie du 03/03/2015
aleteia.org

16 mars 2015

"VOUS SEREZ MES TÉMOINS"



Pèlerinage de Lourdes

Sans Dieu, c'est le néant. Sans Dieu, il n'y a rien. Sans Dieu, qu'est-ce que je suis, qu'est-ce qui me maintient en vie ? Et après cette vie, qu'y-a-t-il ? Si Dieu n'est rien, il n'y a pas de vie. (...)
En face de la religion islamique, il y a une religion sans Dieu, mais morale. Bien sûr, il y a un extérieur de progrès, mais c'est une façade. On se moque de ceux qui croient, on les caricature. Ca provoque une réaction, peut-être excessive, mais je pense qu'il ne faut pas nier qu'il s'agisse d'une réaction contre une société athée, sans Dieu, qui n'a pas peur de ridiculiser ses martyrs.(...) Ce que j'essaie de dire dans ce livre ["Dieu ou rien", éd. Fayard], c'est qu'il faut aider l’Europe à retrouver Dieu, l'aider à retrouver son identité. Il est absurde de nier que l'Europe n'a pas de racines chrétiennes. De la même manière, on ne peut pas fermer les yeux et dire qu'il n'y a pas de soleil ! Cette Europe qui refuse la vie, qui n’engendre pas la vie, qui vieillit, qui affirme aussi qu'un homme n'a pas de sexe et qu'il pourrait choisir, cette Europe là se met elle-même en position de faiblesse.
(...) Comment redonner le sens de la vie a des gens qui l’ont perdu, comme en Europe ? On le voit avec les djihadistes convertis : peut-être le sont-ils en réaction à une vacuité spirituelle de l’Europe ?
Ils partent d’ici parce qu’ils ne trouvent rien. Il n’y a plus de valeurs, de religion, il n’y a plus rien. Ils cherchent là-bas quelque chose à défendre,  à laquelle donner leur vie. J’étais aujourd’hui à la paroisse Saint-Germain-des-Prés, où l’on m’a dit que beaucoup de jeunes venaient s’instruire à la foi chrétienne. C’est un espoir.
(...) Je veux rappeler aux Français qu'ils sont chrétiens, même s'ils ne veulent pas le savoir. Ils ont leur histoire, leur culture, leur musique, leurs œuvres d'art… Le rappeler en priant, en manifestant contre une interprétation irréaliste de la nature humaine, c'est-à-dire la théorie du genre... Le dire d'une manière respectueuse et ferme, c'est une œuvre de charité. Si vous laissez votre ami se détruire, vous ne l'aimez pas vraiment. Même s'ils n'aiment pas l'entendre, ils sont chrétiens.
Pire, même chez ceux qui le sont, on n’ose pas se déclarer chrétien. (...) Mais il est vrai, et c’est Jean-Paul II qui le disait, que des chrétiens sont apostats. Ils ne le disent pas. Ils se prétendent encore chrétiens. Mais leur manière de vivre, leurs idées, font comme s’ils n’étaient pas chrétiens.
(...) La foi est un don, une grâce… Comment expliquer la foi à des Européens qui n'auraient pas seulement perdu la foi mais qui en auraient oublié jusqu'à l'idée ? Je crois en quelqu'un qui m'a fait, qui m'aime, qui est père… J'en dépends. Si cette existence de Dieu n'est plus perceptible, la foi n'existe plus. C'est pour cette raison que les Pères, les Papes ont voulu que l'on retrouve Dieu. Mais pour beaucoup d'Européens, Dieu est mort.
(...)
Revenons au témoignage, à l’exemplarité des chrétiens. C’est cela la première chose à faire. « Vous allez m’être témoins ». (...) Nous tous devons être fiers d’être chrétiens. Nous devons tous être heureux de l’être, car c’est la vie. Si je n’ai pas de Dieu, je meurs. Etre avec Dieu, c’est être saint. Croire en Dieu, ce n’est pas seulement penser qu’il existe, c’est aimer comme il aime, pardonner comme il pardonne. C’est imiter Dieu. C’est pourquoi la primauté de Dieu est essentielle. Je combats pour un être qui est vivant, qui m’a fait et qui m’aime.
(...) Dans la prière, l’homme est grand. Car plus il est à genoux, plus il est aux pieds de Dieu, plus il est grand. Je pense que la prière est une attitude d’humilité et de grandeur en même temps. Si on ne priait pas, toutes les contraintes dont nous parlons seraient un poids qu’on ne pourrait pas porter. Les commandements ne sont pas des lois, ils sont une route vers le bien supérieur. Je pense que c’est dans la prière qu’on comprend que toutes les exigences de notre vie sont pour notre bien.

Mgr Sarah, cardinal africain présent au Vatican
Extrait d'interview sur son livre "Dieu ou rien"
www.atlantico.fr

15 mars 2015

TRANSFORMATION INTÉRIEURE



"Qu'est-ce que l'homme pour que Tu te souviennes de lui? (Ps 8,5)

(...) Je reconnais en l'homme de service, que j'ai toujours été d'ailleurs, un changement dans ma source de motivation. Il fut un temps où le service que je rendais répondait avant tout à un besoin de reconnaissance. Aujourd'hui, ma motivation première est de créer des moments de proximité avec les autres. (...) Auparavant, mes efforts passaient par ma tête. J'avais pris conscience de ce que j'avais à faire pour améliorer la situation et cela m'avait motivé à changer. Aujourd'hui ce n'est plus de ma tête que vient [l'initiative], une soif profonde m'habite et me pousse à chercher la communion.
(...) Depuis, mes quinze minutes de silence quotidien sont passées à trente durant lesquelles je laisse la Vie monter vers moi. J'ai retenu qu'un jour on prend tous conscience de nos limites à vouloir corriger nos défauts, à vouloir devenir plus vertueux, plus aimable... et qu'à un moment donné de notre vie spirituelle, ces efforts changent de nature. Ils consistent alors pour moi à accepter mon impuissance à me changer vraiment et à consentir à ce que Dieu puisse être l'Amour gratuit et miséricordieux qui n'est pas conditionné par mes efforts. Alors cette libération s'effectue non seulement au niveau du comportement, elle s'enracine dans l'être lui-même.
Aujourd'hui, une plus grande ouverture dans ma capacité d'abandon et de confiance en ce Dieu sauveur s'est installée en moi et je vais tenter de garder en mémoire que d'aller vers Lui, c'est bien, mais que de Le laisser venir vers moi, c'est encore mieux.

Alain Dumont, membre du Mouvement Sève-Canada
Extrait de son témoignage sur la "Transformation intérieure"
Mouvement Sève, bulletin n°212, fév.-oct.2015

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Qui suis-je moi, pour que tu te soucies de moi ? Je suis celui sur lequel tu comptes pour t’annoncer à mes frères, là où tu me places. C’est toi, et toi seul, qui peut réaliser ce que tu me demandes. Seigneur, je me souviens bien que tu nous as répété que « tu te tenais au milieu de nous comme celui qui sert » et je comprends que la seule façon de répondre à ton amour, c’est de m’abandonner totalement à toi sans me décourager : moi, je ne suis et ne serai jamais que ton instrument.

Cécile Beaure d'Augères, consacrée de Regnum Christi
Extrait de méditation 
catholique.org 14/03/2015


14 mars 2015

MARIE, SI SUBTILE ET SI TENDRE!






Marie excelle à intervenir sans troubler la réalisation du dessein de Dieu, sans diminuer la puissance bienfaisante de sa lumière ni l’efficacité de son action. Elle intervient cependant, mais ses manifestations sont d’une délicatesse si subtile et si tendre ! C’est une coïncidence apparemment fortuite, un apaisement subit, une lumière, une rencontre, un rien insignifiant en apparence, mais dans lequel l’âme reconnaît avec certitude l’action, le sourire, le parfum et donc la présence de sa Mère.
Ombre silencieuse dans la nuit, Marie répand la douceur sans supprimer la souffrance, crée une douce pénombre, sans dissiper l’obscurité. Cette douceur et cette pénombre sont produites par la certitude de son action et par la perception diffuse de sa présence.
Savoir que la Mère est là et veille sur lui dans la nuit met le cœur de l’enfant en fête, renouvelle ses forces, affermit son espérance (…). Une véritable intimité s’établit entre Marie et l’âme, intimité que la vie spirituelle des saints met à jour lorsqu’ils veulent bien nous en faire la confidence.

Vénérable Père Marie Eugène de l’Enfant-Jésus
Dans Je veux voir Dieu, page 893
mariedenazareth.com

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Marthe Robin avait reçu, durant sa vie, de nombreuses visites de la Vierge Marie dans sa chambre de malade. Voici la description qu’elle a donnée de la Sainte Vierge, en 1942 :
Son visage est d’une beauté incomparable (On ne peut pas décrire les traits de la Vierge parce qu’ils sont tous parfaits). Il est doucement lumineux, rien d’éclatant et c’est plus beau. La Vierge m’émerveille par sa beauté, dans son attitude, dans son geste, mais elle attire et emporte. On n’a pas la pensée de se mettre à genoux, de tomber à genoux à son apparition, mais de voler vers elle, non pas pour lui demander, mais dans un sentiment de reconnaissance et d’amour. On a l’air de lui dire : "Maman chérie, nous savions bien, nous vos enfants, que vous nous aimiez et que vous vouliez nous combler. Que nos cœurs soient votre repos, Maman chérie.»

martherobin.com
mariedenazareth.com


13 mars 2015

LES FRUITS DE LA PRIÈRE



Hautes-Alpes bernoises au lever du jour

Peut-on aimer ceux qui nous font du mal, prier pour eux, leur pardonner ? Jésus demande-t-il l’impossible ? Face aux graves injustices en ce monde, aux crimes de guerre, aux attentats, aux fleuves de sang humain, la sentence de Jésus semble utopique. En tout cas elle l’est dans l’optique de la « tolérance » comme valeur absolue, car on ne peut pas tolérer l’intolérable.
Le précepte évangélique de l’amour va bien au-delà des limites de la « gentillesse humaine » : la prière élève la pensée et l’esprit humains à un autre niveau, fait prendre du recul, rend l’âme accueillante à la grâce divine. Unie à Dieu, l’âme trouve les forces spirituelles pour surmonter les sentiments de révolte et les désirs de vengeance ou d’autodestruction : le précepte de l’amour, comme valeur suprême, invite à rompre la spirale de la violence, moyennant la prière. (...) Devant les abus de pouvoir de toute sorte et l’acharnement sur la vie à naître ou à s’éteindre, le chrétien est appelé à être signe prophétique de justice et de paix dans le monde. Tout en condamnant les actes, il ne peut pas répondre par la violence, même s’il est agressé. Le Père qui a créé le monde dans l’harmonie, non pas dans le conflit, a confié à l’homme la gestion de la création visible dans la même harmonie. Or, le péché a contaminé le monde en profondeur : l’opposition au Créateur, la convoitise humaine des biens et du pouvoir a établi l’anti-loi du plus fort, qui régit le monde de conflit en conflit, de ruine en ruine. Codifiée dans le credo de la dialectique historique, cette anti-loi s’appelle principe du « progrès ».
Jésus nous montre un autre chemin : celui de la paix et de la réconciliation. Humilié, maltraité, condamné, il dira « Père, pardonne-leur » ; abandonné par ses disciples, il leur confiera l’Église. Jésus ne s’arrête pas à de beaux discours d’un prédicateur de bons augures. Et nous, c’est en nous inspirant de son exemple et en assimilant ses vertus que nous deviendrons semblables au Fils, que nous deviendrons enfants du Père céleste.
(...)
La « vie surnaturelle » est une condition, par laquelle le sujet vit en Dieu et Dieu en lui par le don de la grâce ; quand l’homme l’accueille, il opte pour la « vie de grâce » qui pousse dans l’âme comme une plante et dont les effets atteignent l’homme entier, corps, âme, esprit : la personne est stimulée à offrir son corps pour rendre des services, l’âme pour aimer le prochain et l’esprit pour prier et adorer Dieu, y trouvant tout son réconfort.

Père Jaroslav de Lobkowicz, LC
extrait de la méditation du 28/02/2015
catholique.org

12 mars 2015

CHRÉTIENS D'ORIENT: NUIT DES TÉMOINS 6-13 mars



Image aleteia.org

Du 6 au 13 mars, 7e édition de la veillée de prière et témoignages qui rend hommage aux chrétiens morts pour leur foi.
(...)
"S'il y a une cause qui mérite d'être défendue, c'est celle-là. Nous avons un devoir de solidarité avec ces chrétiens d'Orient qui doivent avoir le sentiment d'être un peu abandonnés." L'écrivain et académicien Jean d'Ormesson résume parfaitement ce qui se joue sous nos yeux depuis des mois, et sur lequel Aleteia vous informe depuis le premier jour : c'est un génocide qui est actuellement en cours contre les chrétiens d'Orient. Ils sont tués parce que chrétiens, enlevés parce que chrétiens, exilés parce que chrétiens. Et ignorés parce que chrétiens. 
"Nous avons tous été des juifs allemands, nous avons tous été des Charlie. Eh bien, je crois que nous devons tous être des chrétiens d'Orient", a appelé l'académicien de 89 ans. A vous, à nous, de remuer les consciences, de prier, de donner, de lire et partager les articles de cette lettre d'information, de faire que l'on en parle jusqu'à ce que l'on agisse, vraiment. 
Merci encore !

Judikael Hirel
Aleteia, édition francophone
Rédacteur en chef
Courriel du 02/03/2015

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(...) Peut-on parler de génocide des chrétiens d’Orient ? Il y a une volonté évidente de l’État islamique de les faire disparaître. Les femmes sont violées, les hommes massacrés, les maisons brûlées. En Europe, nous avons connu des choses atroces, mais il y avait une différence : les responsables en avaient honte, ils essayaient de cacher. La publicité donnée à ce massacre abominable atteint des sommets de barbarie. Non seulement cela est abominable, mais cela justifierait une intervention qui ne soit pas nationale mais internationale. Les Nations unies ne peuvent pas ne pas se pencher sur cela.
Le christianisme est considéré comme régnant en Europe avec Rome comme capitale, mais c’est oublier que le christianisme est né au Moyen-Orient, à Jérusalem, à Nazareth. Les chrétiens sont chez eux là-bas et ne demandent aucun privilège. Ils veulent simplement le respect de leur religion. Ce leur sera interdit. Si les nations ne se lèvent pas contre ces abominations, c’est à désespérer.

Jean d'Ormesson, écrivain et académicien
Le massacre des chrétiens d’Orient justifie une intervention internationale »
famillechretienne.fr 27/02/2015

11 mars 2015

CHRISTIANISME ET JUDAÏSME






Notre foi est christocentrique ! » C’est-à-dire que notre foi est centrée sur le Christ ! Il est important de montrer la similitude entre la foi chrétienne et la foi juive dont elle est issue. Mais il est tout aussi important de montrer la différence entre la « mère », la foi juive, et son « enfant », la foi chrétienne. C’est en prenant conscience des similitudes et des différences que l’on a une vue juste sur notre propre foi par rapport à celle des autres. On pourrait d’ailleurs faire la même constatation entre la foi catholique et les autres courants chrétiens. Qu’est-ce qui nous rapproche des autres chrétiens ? Qu’est-ce qui nous différencie des autres chrétiens ?... Mais revenons à cette foi chrétienne dans sa similitude et sa différence avec le judaïsme. Juifs et chrétiens croient en un Dieu créateur du monde, juifs et chrétiens croient que Dieu a parlé aux hommes. Ils font, en premier, référence à ces mêmes écrits que les chrétiens appellent l’Ancien Testament. Hormis que les juifs ne retiennent que les livres écrits en hébreux, tandis que les chrétiens ont ajoutés à leur « Parole de Dieu » quelques livres écrits en grec, on peut dire que les livres de l’Ancien Testament que nous avons en commun avec les juifs sont rigoureusement les mêmes, même si nous les appelons de noms différents. Par contre l’interprétation que nous avons des mêmes écritures de l’Ancien Testament, n’est pas la même de part et d’autre. Prenons un exemple dans le livre du prophète Isaïe. Celui-ci parle, à plusieurs reprises, d’un serviteur souffrant. Pour les juifs la figure du serviteur souffrant d’Isaïe, c’est le peuple d’Israël. Le peuple juif qui a souvent vécu des persécutions à cause de sa foi dans le Dieu unique et de son élection (Il est le peuple choisi par Dieu) va se reconnaître dans ce mystérieux serviteur du livre d’Isaïe. Les premiers disciples qui ont vécu la Passion et la mort de Jésus sur la croix, vont, eux, identifier Jésus à ce serviteur souffrant annoncé par le prophète Isaïe. Et pourquoi le même serviteur souffrant ne représenterait-il pas les deux : d’un côté le peuple d’Israël, d’un autre côté le Christ-Jésus ? Ceci dit, revenons à notre question de départ : « similitude et différence ». Toute la différence entre les deux chemins de foi, tourne autour de la reconnaissance de Jésus comme Fils de Dieu par les chrétiens, ce que rejette formellement la foi juive. Alors, que ceux qui étudient les similitudes n’oublient pas la ou les différences, et que ceux qui sont plus sensibles aux différences n’oublient pas les similitudes…

P. Thierry-François de Vregille, refondateur de la Fraternité de la Parole, Avignon
Lettre n° 44, mars 2015
www.parolefraternite.fr

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(...) Plus jeune, j'étais juive par mon nom, pas pratiquante, mais mon coeur était déjà tourné vers le Christ. Quand mon père est mort, le rabbin a récité le Psaume de louange 139. Ce psaume m' irradiée d'une forme de paix et de douceur.
J'avais toujours entendu dire que le Dieu de l'Ancien Testament était jalous, violent, alors que Jésus était tout amour. En écoutant les Psaumes, je me suis rendu compte qu'il était sans cesse question d'amour et de miséricorde dans l'Ancien Testament. Le christianisme m'a fait reprendre contact avec le judaîsme. J'ai compris que le christianisme est non seulement l'accomplissement du judaisme, mais qu'il en est le joyau, l'essence même, le coeur! Jésus ne fait que révéler le vrai visage du Père. Un chrétien est un juif accompli! Donc, non, aucune contradiction, aucune ruprure entre les deux.

Véronique Lévy, laique convertie au christianisme
Entretien "Un appel brûlant du Seigneur"
famillechretienne.fr no. 1939