Peut-on aimer ceux qui nous font du mal, prier pour eux, leur pardonner ? Jésus demande-t-il l’impossible ? Face aux graves injustices en ce monde, aux crimes de guerre, aux attentats, aux fleuves de sang humain, la sentence de Jésus semble utopique. En tout cas elle l’est dans l’optique de la « tolérance » comme valeur absolue, car on ne peut pas tolérer l’intolérable.
Le précepte évangélique de l’amour va bien au-delà des limites de la « gentillesse humaine » : la prière élève la pensée et l’esprit humains à un autre niveau, fait prendre du recul, rend l’âme accueillante à la grâce divine. Unie à Dieu, l’âme trouve les forces spirituelles pour surmonter les sentiments de révolte et les désirs de vengeance ou d’autodestruction : le précepte de l’amour, comme valeur suprême, invite à rompre la spirale de la violence, moyennant la prière. (...) Devant les abus de pouvoir de toute sorte et l’acharnement sur la vie à naître ou à s’éteindre, le chrétien est appelé à être signe prophétique de justice et de paix dans le monde. Tout en condamnant les actes, il ne peut pas répondre par la violence, même s’il est agressé. Le Père qui a créé le monde dans l’harmonie, non pas dans le conflit, a confié à l’homme la gestion de la création visible dans la même harmonie. Or, le péché a contaminé le monde en profondeur : l’opposition au Créateur, la convoitise humaine des biens et du pouvoir a établi l’anti-loi du plus fort, qui régit le monde de conflit en conflit, de ruine en ruine. Codifiée dans le credo de la dialectique historique, cette anti-loi s’appelle principe du « progrès ».
Jésus nous montre un autre chemin : celui de la paix et de la réconciliation. Humilié, maltraité, condamné, il dira « Père, pardonne-leur » ; abandonné par ses disciples, il leur confiera l’Église. Jésus ne s’arrête pas à de beaux discours d’un prédicateur de bons augures. Et nous, c’est en nous inspirant de son exemple et en assimilant ses vertus que nous deviendrons semblables au Fils, que nous deviendrons enfants du Père céleste.
(...)
La « vie surnaturelle » est une condition, par laquelle le sujet vit en Dieu et Dieu en lui par le don de la grâce ; quand l’homme l’accueille, il opte pour la « vie de grâce » qui pousse dans l’âme comme une plante et dont les effets atteignent l’homme entier, corps, âme, esprit : la personne est stimulée à offrir son corps pour rendre des services, l’âme pour aimer le prochain et l’esprit pour prier et adorer Dieu, y trouvant tout son réconfort.
Père Jaroslav de Lobkowicz, LC
extrait de la méditation du 28/02/2015
catholique.org
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