Nous cheminons vers Pâques ; mais cela nous mettra face à une scène bien étrange. Nous pourrions nous attendre à ce que la Résurrection de Jésus soit manifestée avec la plus grande gloire ! Que sa victoire soit éclatante aux yeux du monde …(...) Au dimanche de Pâques, dans l’évangile de Jean, rien. (...) Une simple pierre roulée, et un linceul posé là ; Jean « vit et il crut ». Dieu « repart », si vous me permettez cette expression, comme il est venu : Noël et Pâques, au fond, sont faits du même bois, celui de la Croix. Dieu, en son humilité, a la victoire modeste.
(...) In fine, le jour de Pâques, rien ne sera dit ; rien n’est fait ! Les disciples ne croient pas encore ; Marie-Madeleine n’a pas encore rencontré Jésus Ressuscité ; il n’y aura que la pierre roulée, et cette petite indication johannique : « il faisait encore sombre ». Bref, circulez, il n’y a rien à voir … Vraiment ?
(...) Que serons-nous appelés à vivre, à présent ? Le temps pascal sera notre « combat », notre marche plutôt, celle de la foi ! Tout commence pour nous aujourd’hui.
« Il faisait encore sombre ». Nous serons comme les disciples, au matin de Pâques, (...) nous ne sommes encore que des pauvres types. Et alors ? Oui, il fait encore un peu sombre dans nos vies ; oui, l’aurore de la résurrection ne s’est pas encore pleinement levée, révélée, sur nos existences … mais la lumière commence à briller ! De la même manière qu’il fait encore sombre dans l’évangile, dans nos vies aussi ! Mais cela n’empêche pas Jésus d’être victorieux et de nous ouvrir à la vie.
(...) Laissons-nous, cette année encore, surprendre par la Résurrection. Elle n’est pas naturelle, elle n’est pas « normale » (de cette normalité trop humaine avec laquelle nous regardons trop souvent toute chose).(...) Mais mon petit bonhomme, tout commence pour toi, nous dit Jésus ! Regardons les disciples : ils seront encore enfermés au cénacle, trouillards, avant de partir en mission !
Avec le Christ ressuscité, nous serons tous appelés à « un nouvel art de vivre », comme aimait à le dire le cardinal Lustiger. Ce « n’ayez pas peur » ne signifie pas seulement : « cessez d’être effrayés » ; cela signifie aussi « ne soyez plus soumis aux peurs qu’éprouvent tous ceux qui ne connaissent pas Dieu ». À tous ceux qui veulent vivre de leur baptême, en enfant de Dieu, la peur sera maintenant étrangère, car le Christ nous a acquis la paix ; et personne ne pourra nous la ravir.
Alors que la victoire est certaine, que la Résurrection sera là, ce « combat » de la foi ne sera pas terminé. Le Christ nous a ouvrira un passage ; il nous reste à présent à faire notre propre Pâques : la nôtre ! Il nous faut choisir résolument la Résurrection ; il nous faudra décider d’entrer, à nouveau, dans la Vie, dans la joie, dans la paix. (...)
Jésus, après sa résurrection, appelle ses disciples à retourner en Galilée, c’est-à-dire dans leurs lieux quotidiens. (...) Mais plus rien ne sera comme avant : ce sera sans Jésus physiquement ; mais avec Jésus ressuscité ! Désormais, ce sont eux qui sont appelés à vivre de la grâce de la résurrection, ils sont appelés à manifester aux yeux du monde ce qu’est un fils de Dieu, un baptisé.
Père Cédric Burgun, prêtre du diocèse de Metz
Vers Pâques, qu'attendrons-nous? extraits
cedric.burgun.eu
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