"Dans un sens, je garde une certaine nostalgie de la prison. J’étais plus près de Dieu."
La pierre angulaire de mon travail en Suisse sera d’aller dans les églises pour les informer sur la situation de l’Eglise persécutée dans le but de susciter des prièresh et du soutien. J’étais plein d’enthousiasme de pouvoir apporter un message au nom des chrétiens persécutés. Le sujet était certes dramatique, mais il était sublimé par la force des témoignages. J’aurais pu tomber dans le piège du "sensationnalisme" en insistant sur les aspects les plus terribles de la persécution et Dieu sait s’il y en avait, mais cela aurait détourné l’essence même du message, l’action de l’Esprit-Saint qui, dans les situations les plus désespérées, manifeste une présence que le monde ne peut pas percevoir. Il ne s’agit pas de merveilleux, la prison restant la prison et les souffrances restant bien réelles. Mais, comme me disait le Père Calciu qui avait passé 21 ans en prison à cause de sa foi en Roumanie, "dans un sens, je garde une certaine nostalgie de la prison. J’étais plus près de Dieu." Cela résumait bien l'essentiel du message de l’Eglise persécutée. C’ est aussi un message d’unité qui s’adresse à tous les chrétiens. Il n’est pas dogmatique mais repose sur des témoignages de la présence de Dieu dans des situations concrètes. Il est encourageant par les exemples de foi, de courage et de fidélité. A cela s’ajoute le pardon et l’amour des ennemis, ce qui peut nous sembler irréels, étant donné la cruauté des persécuteurs.