Et s'il y avait une troisième joue ?
Le philosophe sera-t-il en butte aux reproches ? Il aura le dessus en évitant de répliquer. À la persécution ? Il sera patient. À la calomnie ? Il priera. On lui soufflettera la joue droite ? Il présentera l’autre aussi ; s’il en avait une troisième, il avancerait encore celle-ci pour mieux enseigner le sang-froid à celui qui le frappe, par une leçon pratique qu’il ne lui serait pas possible de donner oralement ! Lui fera-t-on affront ? Le Christ aussi a connu cela : il sera honoré de partager sa passion ; et même s’il a beaucoup à souffrir, il lui manquera encore beaucoup de choses, vinaigre, fiel, couronne d’épines, sceptre fait d’un roseau, manteau rouge, croix, clous, brigands crucifiés avec lui… Car Dieu doit l’emporter dans le fait de subir plus de mépris !
Rien n’est plus imprenable, plus inexpugnable que la philosophie. Tout fléchira plutôt qu’un philosophe, inférieur en toutes choses sauf la raison, vainqueur en se laissant vaincre par ceux qui pensent l’emporter sur lui.
Cappadocien, saint Grégoire de Nazianze († 390) a été surnommé « le Théologien »
Méditation, Magnificat