15 octobre 2025

" TA FOI T'A SAUVÉ "

 


La foi, c'est ce qui relève. C'est ce qui libère.

En effet, ce qui compte pour le Christ, ce n'est pas l'étiquette sur le flacon, ce n’est pas d’obéir au règlement, c'est cette capacité du cœur à rendre grâce, cet élan de gratitude envers ce Dieu qui guérit. La foi, c’est cette liberté retrouvée de pouvoir se retourner vers l’origine de la vie.

Il nous arrive de nous demander ce qu'est la foi : Est-ce que j'ai la foi ? Quelle place tient-elle dans ma vie ? Qu'est-ce que ça change dans ma vie ?

Jésus répond : La foi, c'est ce qui relève. C'est ce qui libère. C'est ce qui fait sauter toutes les chaînes qui entravent, à commencer par celles qui touchent à l’intime, à la vie même de l’esprit, à notre relation personnelle à Dieu. La foi, c’est cet élan de gratitude, cette reconnaissance envers celui qui est à l’origine de tout.

Jésus a lutté toute sa vie contre les exclusions, contre toutes les formes d'exclusion, notamment les barrières dressées au nom de la religion. 

Et nous, quel type de lépreux sommes-nous ? Sommes-nous capables de reconnaître, de nommer le mal qui nous ronge ? Sommes-nous capables de nous relever, de reconnaître, de nommer Celui qui nous libère ? Sommes-nous capables de nous tourner vers Celui qui est le chemin, la vérité et la vie et mettre notre avenir entre ses mains ? 

Frère Jean-Pierre Mérimée, dominicain 

dimanchedanslaville.org

12 octobre 2025

LES MYSTÈRES DE DIEU

 

www.sannavaara.com

Qu’ils sont nombreux, les mystères de Dieu pour nos esprits humains ! 

« Tu es le Christ, le Messie de Dieu. »Quelle parole inspirée de Pierre, quelle lumière ! Nous pouvons admirer cette vibrante confession de foi !

Observons le contraste. D’un côté, Pierre, simple pêcheur, à qui il est donné de reconnaître en Jésus le Sauveur. De l’autre, les anciens, grands prêtres et scribes dont Jésus prophétise qu’ils le rejetteront. Pourtant, ce sont bien eux qui détiennent la meilleure connaissance des Écritures qui annoncent sa venue. Mais ils ne l’ont pas reconnu.

Pierre aimait Jésus. Il écoutait ses paroles, l’accompagnait sur son chemin, avait choisi de vivre avec lui, gardait confiance, même si, souvent, des mots et des événements devaient lui échapper, le dépasser. Et même l’effrayer. N’est-ce pas un modèle simple et attachant pour nous ? À toute épreuve…

Qu’ils sont nombreux, les mystères de Dieu pour nos esprits humains ! Mais à ceux qui le cherchent, l’Esprit de vérité continue de nous les révéler. Car Jésus ne nous a pas laissés orphelins. Grâce à lui, à sa parole vivante, nous pouvons entrevoir qu’un mystère, ce n’est pas ce qu’on ne comprendra jamais, c’est ce qu’on n’a jamais fini de comprendre.

Blanche Streb, Docteur en pharmacie et essayiste 

(Méditation inédite pour Magnificat.)


9 octobre 2025

UN DON QUI NOUS PRÉCÈDE

 


Ce que Dieu donne, dit saint Paul, c’est son Esprit saint

"Ravive en toi le don gratuit de Dieu "(2Tm 1, 6) et "Garde le beau dépôt de la foi" 1, 14) ! L’apôtre Paul nous rappelle tout d’abord qu’avant de nous soucier de ce que nous allons donner, il nous faut reconnaître qu’en vérité, il y a un DON qui nous précède. Ce qui est premier, c’est le don accordé par le Seigneur ! Et ce que Dieu donne, dit saint Paul, c’est son Esprit saint, "Esprit de force, d’amour et de pondération". C’est cela qui est au cœur de la foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité. Certes, cela découle d’un acte personnel qui ouvre à la lumière du Christ, mais c’est avant tout un don de Dieu. Avoir la foi, ce n’est pas admettre des vérités, mais c’est d’abord se fier à Dieu, c’est faire confiance à Dieu, lui rester fidèle, malgré toutes les apparences contraires ! Dans notre monde où, comme dans la vision d’Habacuc, règnent violence et pillage, discordes et disputes, la foi pure et authentique devine, derrière les évidences contraires, la présence d’un Amour créateur qui germe dans l’obscurité de la terre ! Un amour créateur ! "La terre est remplie de son amour" dit le psaume 32 ! 

Patrice Marivin, curé de la cathédrale Saint-Pierre de Vannes

fr.aleteia.org

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Cette vie en Dieu, par le lien de l’Esprit, c’est notre milieu naturel mais nous l’ignorons, nous ignorons à quelle grandeur nous sommes appelés. Nous marchons comme nous pouvons sur les chemins de l’existence sans même connaître celui qui nous soutient car le souffle est invisible par nature.

L’Esprit est disponible, il est « le disponible », que nous mangions, que nous buvions, que nous dormions et quelle que soit notre humeur du moment. Il est à plein temps pour nous, dans le silence et les paroles, dans les solitudes et les rencontres car il n’est à la merci de rien, il ne manque jamais à celui qui l’invoque.

Le lien de l’Esprit libère en même temps qu’il unit, ce n’est pas le lien du captif, ni le lien qui le captive, fascine et tue, c’est le lien qui nous rend à nous-mêmes, qui donne la force du pardon, c’est un souffle nouveau dans des cœurs usés, un lien de liberté.

Sœur Pascale-Dominique, dominicaine, est moniale contemplative


6 octobre 2025

QUELLES SONT NOS PRIORITÉS RELIGIEUSES ?

 



Que ces différences ne nous empêchent pas d’être réunis autour du seul maître : Jésus.

Franchement, pourquoi tant d’histoires pour quelques épis de blé ? Pour le comprendre, je vous invite à prendre conscience de vos priorités religieuses. Certains d’entre nous sont très sensibles au respect des normes liturgiques. D’autres estiment que l’essentiel de la religion c’est de porter secours aux pauvres en leur apportant de quoi se vêtir et se nourrir. D’autres encore pensent que la priorité c’est le respect des valeurs structurant la famille, etc... Plus un de ces aspects revêt d’importance à nos yeux, plus nous estimons que Dieu est offensé lorsque sa loi n’est pas respectée en ce domaine. Ainsi le souci des pharisiens pour l’observance stricte du sabbat dans cet épisode. Alors qui a raison ? Quel est le plus important ?

Cette question a déjà dû vous emmener dans des débats interminables avec d’autres croyants qui n’ont pas les mêmes convictions que vous sur ce point. Prenons garde que ces différences ne nous empêchent pas d’être réunis autour du seul maître : Jésus.

Frère Thomas Zimmermann, dominicain 
prierdanslaville.org

3 octobre 2025

QUELQU'UN SUR LE SEUIL

 


Quelqu’un, tout à coup, se trouve là devant vous, sur le seuil, et a besoin de vous !

Comment est-ce que nous allons vaincre la mort ? Voyez, vous êtes en plein travail, en plein travail, vous avez besoin, besoin de tranquillité, vous avez besoin de pouvoir réfléchir ! Et voilà qu’on sonne à la porte, que le téléphone vous appelle, que quelqu’un, tout à coup, se trouve là devant vous, sur le seuil, et a besoin de vous ! Naturellement vous pouvez manifester votre impatience, vous pouvez lui faire sentir qu’il est mal venu ! Alors ce sont vos nerfs qui vont prendre le dessus, vous allez vous laisser gouverner par votre fatigue, par votre mauvaise humeur, par votre biologie, en un mot !

Si, au contraire, vous vous dites : « Mais, après tout, peut-être qu’il vient à la porte, il a peut-être besoin de trouver en moi l’accueil de Jésus Christ, il a besoin d’espérer, il a besoin de retrouver un sens à sa vie. » Si je l’accueille avec le sourire, avec bonté, si je me dis : « Après tout, mon premier travail, le voilà, puisque c’est Dieu qui me l’envoie. » Alors, justement, d’avoir triomphé de cette impatience, de cette mauvaise humeur, de ce sentiment qu’on vient vous prendre, vous voler votre temps, ce sera un premier jalon, ce sera une ­première victoire sur la mort.

 

Maurice Zundel († 1975), prêtre et théologien catholique suisse

29 septembre 2025

LE MAL EN COURS DE DÉFAITE


« Ne pas entrer sans Jésus : victoire en cours »

La pensée positive valorise le positif pour que nous nous appuyions dessus, car elle ne sait rien faire du péché, du mal et de la mort. Un coaching de pensée positive veut nous forcer à ne garder dans notre regard que ce qui est positif à ses yeux.

Or le Christ n’a pas fait ainsi. À la Croix, il a pris sur lui la puissance du péché, du mal et de la mort pour que nous ne mourions pas comme lui. Un disciple de Jésus, à sa suite, voit toujours le mal, mais le voit comme « en cours de défaite ».

« L’âme ne se voit pas par elle-même mais par Dieu », dit Catherine de Sienne. Je vous propose de laisser le Christ le premier regarder vos lieux de mort.

J’aime l’image de poser sur nos lieux de mort un panneau : « Ne pas entrer sans Jésus : victoire en cours ». Seul Jésus mort puis ressuscité peut ressusciter nos lieux de mort. Nous ne pouvons entrer qu’après lui.

Or se faire accompagner par le Christ pour contempler nos ratages est plus ou moins facile. Il y a des difficultés dans nos vies où le Saint-Esprit est déjà passé. Comme les stigmates du Christ ressuscité, elles sont visibles mais devenues indolores. Mais certaines sont encore douloureuses, marquées de la négation même de Dieu, le désespoir.

Il est temps de confesser que Jésus a saisi aussi vos désespoirs actuels sur la Croix pour pouvoir ressusciter votre espérance dans ces lieux-là. N’hésitez pas à prendre un long temps de prière devant une Croix avec chacune de vos difficultés et, pour chacune d’elles, dire à Jésus : « Je crois que tu m’aimes en ce lieu et que tu peux faire du nouveau dans cette difficulté ». 

Frère Raphaël de Bouillé, dominicain 

prierdanslaville.org

26 septembre 2025

COMMENT PASSER DU "MOI" AU " NOUS"



Apprendre à considérer la différence comme une richesse

Sur les réseaux sociaux et dans les médias, nous manquons souvent de pitié. Comment passer d'une société perçue comme sans pitié à une société de compassion et d’amour ? Nous vivons dans une société où l’on multiplie les gestes de violence et de dureté, où l’on juge sans disposer ni des éléments ni des arguments. Il est essentiel de prendre du recul, de cultiver une certaine pudeur et d’évaluer avec soin avant de se prononcer. Le véritable défi vient du manque de fraternité entre nous. Nous proclamons de grandes valeurs, mais dans les faits, nous savons nous montrer durs, indifférents, égoïstes et individualistes. Ce n’est pas un tableau noir, mais un constat lucide. Or, ces attitudes peuvent être transformées par des comportements positifs et inspirés de l’Évangile.

Aujourd'hui, l’immense succès des ouvrages sur le bonheur, la joie ou le développement personnel montre une soif d’espérance. Pour passer du "moi" au "nous", il faut voir l’autre non comme une menace, mais comme un cadeau. Cela suppose une conversion intérieure : apprendre à considérer la différence comme une richesse. Ce chemin apaise notre regard et nous pousse à la rencontre. 

Depuis toujours, la vie est traversée par des crises, de la naissance à la mort. La crise n’est pas un blocage, mais une stimulation. Elle nous pousse à inventer, à chercher l’authenticité, le vrai, le bien. Aujourd’hui, nous déléguons trop à nos responsables politiques et financiers. Chaque citoyen peut contribuer au bien commun selon son talent.

Cardinal Bustillo, évêque d'Ajaccio, Corse

fr.aleteia.org

23 septembre 2025

UN ESPRIT DE LIBERTÉ



" Ne me retiens pas! "Jn 20, 11-18

Le Christ ressuscité n'est plus Jésus de Nazareth. Il est encore là, sur terre, dans ce jardin, mais pour peu de temps. Il doit retourner prendre sa place dans le Royaume, à la droite du Père. C'est de là qu'il veille sur nous dorénavant. Que ferions-nous si le Christ était toujours là, physiquement ? Lui qui déjà se faisait écraser par la foule lorsqu'il prêchait au bord du lac de Galilée, il ne tiendrait pas ! Et nous non plus. Comment pourrions-nous vivre notre vie si Dieu était à portée de notre voix ou de nos bras ?

Depuis le jour de la Pentecôte, ce n'est plus l'homme Jésus qui se trouve au milieu de nous, mais son Esprit. Un esprit de liberté qui n'impose rien, ne réfléchit pas à notre place, ne nous prend pas par la main comme des enfants, mais nous éclaire, nous console, nous rend plus forts et plus charitables. Marie-Madeleine est partie en courant annoncer la nouvelle de la résurrection, toute à sa joie. Suivons-la !

Fr.Benoît Delhaye, dominicain
prieredanslaville.org

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MARIE ! 


Charnelle autant que spirituelle, à la fois grave et amusante, extrêmement imagée, cette page est l’une des plus éblouissantes de l’Évangile (Jn 20, 11-18). Malgré les pleurs de la Madeleine, ou à travers eux, elle déborde de la lumière de la résurrection. Cette lumière éclatante, qui à vingt siècles de distance nous procure une joie étonnée et toujours neuve, est pourtant on ne peut plus ténue, dans la scène décrite par Jean. Les anges doivent avoir l’air d’hommes tout simples, pour ne pas surprendre Madeleine plus que ça… Quant à Jésus avec son corps glorieux, il n’est pas plus impressionnant qu’un jardinier à l’ouvrage. Non pas qu’il ne puisse y avoir de beaux jardiniers… mais tout de même. Que faut-il comprendre ? Que la peine de Madeleine, et peut-être son manque d’espérance, lui ont voilé le regard, ne lui permettant pas de reconnaître la gloire de Dieu devant elle ? Ou plutôt que ce même Dieu ne s’impose pas à notre connaissance, pour se laisser reconnaître selon les très doux procédés de l’amour ?

C’est quand il l’a appelée par son nom qu’elle l’a reconnu. Tout l’amour de Dieu pour elle, l’annonce de la résurrection, la vie éternelle, sont contenus dans le mot le plus personnel qui soit : Marie ! Dans les pleurs, les doutes ou le découragement, j’essaie désormais d’entendre le jardinier Jésus m’appeler par mon prénom.

Jean de Saint-Cheron 

(Méditation inédite pour Magnificat.)

20 septembre 2025

LA PAIX ENTRE LES HOMMES...



... inconcevable sans la paix intérieure

La paix intérieure est la condition préalable à la paix extérieure. 
Quant à la paix extérieure, elle n’est pas seulement inaccessible, mais inconcevable sans la paix intérieure.
Telle est précisément la tragédie de notre époque : tandis qu’elle a déclaré la guerre à Dieu, elle recherche anxieusement la paix entre les hommes. 
Tandis qu’elle est totalement indifférente à la paix intérieure, elle recherche à cor et à cri la paix extérieure. 
Elle a déraciné l’arbre et attend les fruits; elle détruit la maison et recherche sa chaleur ; elle s’éloigne du soleil et veut la lumière.  
De tous temps, «l'objet du désir de tous les hommes» est « la paix ». Cependant, aucune époque n’a autant que la nôtre eu soif de la paix. 
Réussirait-elle donc là où toutes les autres époques ont lamentablement échoué ? En d’autres termes, réussirait-elle à construire la paix sans Dieu? Mettrait-elle fin aux terribles armes d’aujourd’hui? Ferait-elle des guerres des souvenirs historiques lointains? A l’aide de quoi? De la science? De la technologie? De l'humanisme? 
De la profondeur des siècles retentit l'avertissement clair, catégorique et saisissant, dont la vérité et la valeur sont, hélas, confirmées! 
Une amère expérience de presque trois millénaires qui se sont écoulés depuis: «Si vous voulez bien obéir, vous mangerez les produits de la terre. Mais si vous refusez et vous rebellez, vous serez dévorés par le glaive. Car la bouche du Seigneur a parlé.»    (Is 1,l9-20). 
Que ce glaive soit un glaive ordinaire ou un autre, d’une nouvelle conception, comme, par exemple, le produit de l’énergie nucléaire, n’a que peu d’importance en soi...   
« Seigneur notre Dieu, donne-nous la paix, car Tu nous as rendu toutes choses. Seigneur notre Dieu, prends possession de nous...» (Is 26,l2-13).
                                          
P. Épiphane Théodoropoulos, prêtre orthodoxe
Texte paru dans le périodique grec Koinonia en 1984.

17 septembre 2025

NOTRE CULTURE REFOULÉE

 


La météo dans l’air du temps

Que nous chante cet air du temps ? Il nous chante que Dieu est mort. Prenons par exemple la Chaîne Météo. Ce site propose en fin de bulletin une notice sur le saint du jour. Il n’y a évidemment pas de "saint" du jour sur la Chaîne Météo. Le saint est systématiquement censuré. Il n’y a pas de saint Jacques ou de sainte Claire, mais "les" Jacques et "les" Claire. On fête "les" Clotilde, surtout pas sainte Clotilde. Plus extravagant, la Chaîne Météo réussit le tour de force de ne jamais évoquer dans sa notice le saint qui a donné son nom au jour fêté. On nous apprend que saint Louis vient du germain Chlodowig qui veut dire gloire, mais on ne nous dit pas que nous avons eu un jour pour roi un saint. Gilles, nous dit-on, veut dire "peau de chèvre". Rien sur la personne de saint Gilles. Ainsi de tous les autres.

Chaque prénom est présenté comme païen, avec des références systématiques à la mythologie grecque ou celtique. Cette régression est d’autant plus pernicieuse qu’elle ne dit rien de faux. Elle se borne à censurer toute référence chrétienne. Elle vide de sens le prénom de nos concitoyens et le toponyme de plusieurs milliers de nos communes. Si saint Gilles veut dire peau de chèvre, alors Notre-Dame-de-Paris est un tas de cailloux. Si Bernard veut dire "ours", alors ne nous étonnons pas que l’on enseigne à nos enfants, dans les bonnes écoles, que le carême est le "ramadan des catholiques", car autrement ils ne comprendraient pas. Notre culture est refoulée avec une violence sans précédent. Certains silences qui semblent anodins sont des crimes.

Xavier Patier, chroniqueur à fr.aleteia.org

14 septembre 2025

QUI D'ENTRE NOUS EST PUR ?

 

Aller donner des ailes à ceux qui n'en ont pas



J’ai remarqué que beaucoup de personnes pieuses font des distinctions dans la distribution de leurs aumônes, en rejetant impitoyablement les malheureux que la plaie du péché a touchés
.

Agir ainsi n’est-ce pas imiter les orgueilleux pharisiens qui nettoyaient scrupuleusement les dehors de la coupe et du plat et qui n’étaient eux-mêmes que des sépulcres blanchis odieux réceptacle de corruption. Qui d’entre nous est sans péché ?… Je compare toutes les âmes à une demeure, palais ou masure peu importe. Dans cette demeure quelle qu’elle soit il existe des lieux abjects et cachés. S’il y a un jardin autour de cette demeure que ce soit un parc ou un simple parterre il y a un endroit secret où l’on dépose les détritus de toutes sortes. Telle est la condition de la vie humaine. […]

Que j’aurais aimé être l’apôtre des pécheurs ! il me semble par ce que je sens dans mon cœur que j’aurais eu beaucoup de patience pour les attendre et beaucoup de prévenance pour les attirer. J’aurais recherché particulièrement les plus tombés, laissant les âmes pures voler de leurs propres ailes je serais allée en donner à ceux qui n’en ont pas. Imiter mon divin Maître aurait été toute mon ambition, lui qui a dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9, 13).


Sœur Geneviève de la Sainte-Face

Grande sœur la plus proche en âge de Thérèse, Céline Martin († 1959)

MEDITATIO



11 septembre 2025

QU'EST-CE QUI A ÉTÉ BEAU L'AN DERNIER ?



Ce qui fait la joie de Jésus

Pour entrer dans cette année, le geste le plus important est de rendre grâce un long moment pour l’année précédente. Qu’est-ce qui a été beau l’an dernier ? Qu’est-ce qui a fait la joie de Dieu dans ce que j’ai vécu ? Où ai-je vécu les béatitudes de ceux qui sont pauvres avec le Seigneur, qui pleurent avec lui, qui cherchent son Royaume et sa miséricorde ? Quand la pauvre veuve donne deux piécettes dans le temple, Jésus voit qu’elle a donné plus que tous les autres. Regardons notre année passée avec les yeux de Jésus. Il voit, lui, ce qui est beau mais caché ou oublié dans notre vie d’hier, ce qui couvre de gloire sans que nous le sachions notre vie aujourd’hui. 

Pour avancer dans l’année prochaine, n’hésitez pas à prendre une feuille de papier et à noter toutes les relations importantes de l’an dernier. Puis de nommer tout ce qui a été beau dans chacune des relations, ce qui fait la joie de Jésus. Quand on connaît un ami, on sait ce qui fait sa joie sans même le questionner.

Si cet exercice est difficile, invoquez l’Esprit Saint, demandez l’intercession des saints et adressez-vous à Jésus : « Et toi Seigneur, qu’est-ce qui a fait ta joie dans mon année, toi qui as promis la joie parfaite ? ».

Ce qui est beau, gardez-le comme une boussole pour cette semaine de méditation.

 « Moi, je suis toujours avec toi, avec toi qui as saisi ma main droite. Tu me conduis selon tes desseins. »Ps 72

Frère Raphaël de Bouillé, dominicain  



8 septembre 2025

UNE LANGUE DE FEU

 


La langue de la charité 

L’Esprit-Saint, quand on y pense, a de curieuses façons de se présenter ! Au baptême du Christ dans le Jourdain, il prend l’apparence d’un oiseau, une colombe. À la Pentecôte, il se manifeste par un bruit retentissant, comme un violent coup de vent, et par des langues qu’on aurait dit de feu qui se partagent sur chacun des disciples. Des langues, oui, des langues ! Vous savez cet organe de 10 centimètres en moyenne, situé dans votre cavité buccale, qui sert à manger, à parler, à déglutir... Pourquoi un tel signe ? Parce que l’Esprit Saint, après avoir ouvert notre oreille, veut ouvrir notre bouche. Il veut nous délivrer de notre mutisme et nous sortir de nos dialogues de sourds. Nous avons tant de difficultés à parler, à communiquer, à nous entendre, à nous comprendre les uns les autres.

Nos lieux de vie sont bien souvent de vraies Babel ! C’est que nous ne savons pas parler la seule langue vraiment universelle qui soit, la seule capable d’accorder tous les êtres humains, quels que soient leur origine, leur milieu social, leur sexe ou leur âge : la langue de la charité. Viens donc, Esprit Saint, en nos âmes ! Introduis-nous dans la vérité tout entière ! Sois notre langue, notre langage, notre parole, notre défense. Aide-nous à penser comme Dieu pense, à aimer comme Dieu aime, à parler comme Dieu parle, toi l’Esprit de vérité, qui sonde les profondeurs de Dieu et les cœurs si compliqués des hommes !

Fr David Perrin, dominicain 

dimanchedanslaville.org

4 septembre 2025

ÊTRE AU PARFUM DE DIEU

 


Le mystère de l'odeur de l'encens: l’amour de Dieu veut s’infiltrer en nous

Il y a quelques années, je suis allé au mont Athos. Là-bas, l’odeur de l’encens flotte dans chaque église. Cette odeur me fait ressentir le mystère qui les remplit. Dans le catholicisme aussi, le prêtre commence chaque messe solennelle par encenser l’autel en tournant autour. Avant la proclamation de l’Évangile, le Nouveau Testament est honoré de la même manière. Puis les offrandes sont encensées pour montrer que leur parfum doit s’élever vers Dieu. Ensuite, et pour finir, on encense le prêtre et tout le peuple. Il s’agit d’appréhender la présence de Dieu non seulement intellectuellement, mais aussi avec nos sens et plus précisément avec le sens le plus directement relié à l’émotionnel : l’odorat. Nous ne voulons pas seulement croire en la présence du Dieu saint, nous voulons aussi la ressentir.

L’amour de Dieu veut s’infiltrer en nous. C’est dans un parfum qu’il y parvient le mieux, un parfum qui s’infiltre dans notre esprit et qui s’inscrit durablement dans notre mémoire. Une vieille histoire de moines dit que seul le chien qui a l’odeur du lièvre dans le nez le suit à travers tous les buissons, jusqu’à ce qu’il l’attrape, alors que les autres chiens font demi-tour dès que le terrain devient escarpé. Cette histoire sert de métaphore pour nous encourager à nous imprégner de la bonne odeur du Christ pour le suivre à la trace et continuer de mettre nos pas dans les siens, même lorsque c’est difficile.


Anselm Grün, moine bénédictin allemand 

prier.fr

1 septembre 2025

RECHERCHE DE JOIE ET DE CLARTÉ

 

Prêtre et théologien catholique suisse (1897-1975)

La faculté d'émerveillement


Un homme en souffrance et révolté découvre dans la pensée de Zundel une recherche vivante de joie et de clarté, une compréhension aussi de lui-même et du monde en désarroi, d'une humanité en devenir.
Maurice Zundel confronte sa recherche de la situation contemporaine de l'homme avec la science, la physique, les arts et la psychanalyse. Selon lui, l'homme naît avec des déterminismes, son " moi possessif " qu'il doit dépasser pour renaître à l'esprit qui est ouverture, générosité, altruisme, respect de soi-même et des autres. Une des méthodes pour y parvenir est la faculté d'émerveillement devant la science, l'art, la nature, l'amour. Cet émerveillement ouvre l'homme à une Présence, une réalité vécue intimement, le rendant capable d'être authentiquement humain, d'accéder à sa part divine.

Espace Maurice Zundel, août 2025, Lausanne 

29 août 2025

26 août 2025

" OUVRIERS DE LA DERNIÈRE HEURE "

 



Réveillons l’ouvrier de la dernière heure en nous !

J’aime lire la parabole des ouvriers de la dernière heure (Mt 20, 1-16) comme autant d’attitudes que nous portons, chacun, en nous. Il s’agit moins de savoir à quel ouvrier nous ressemblons que de se dire que chaque catégorie d’ouvriers dit quelque chose de nous. 

De fait, il y a en nous une facilité à se mettre au service de Dieu dès qu’on entend son appel ; pour certains, ce sera une capacité à rendre service sans attendre, ou encore à se précipiter à l’église dès que la cloche sonne. Mais nous portons aussi en nous des ouvriers de la dernière heure. Ce sont ces attitudes que nous n’arrivons pas à convertir. Ces manières d’être qui restent inertes sur la place de notre vie, alors que nous aimerions qu’elles aussi se mettent au service du Seigneur.

Comprise ainsi, la parabole des ouvriers de la dernière heure est une bonne nouvelle : à la fin, le Seigneur parviendra à appeler tout ce qu’il y a en nous ! Ne désespérons pas des ouvriers de la dernière heure qui sommeillent en nous !

Frère Jacques-Benoît Rauscher, dominicain 

prieredanslaville.org

23 août 2025

COMMENT ACCUEILLIR DIEU


" MARANATHA - Viens, Seigneur Jésus "
By Ans Leitner, Eindhoven NL

"Chaque geste de disponibilité, chaque acte gratuit, chaque pardon offert à l'avance, chaque effort accepté patiemment est une manière de préparer un lieu où Dieu peut habiter"

Cette préparation à l’accueil de la présence de Dieu peut impliquer de "renoncer à une prétention" ou de "cesser d'attendre que l'autre change, faire le premier pas". "Que le Seigneur nous accorde d'être d'humbles préparateurs de sa présence", a exhorté le Pape. Il invite à cultiver une "disponibilité quotidienne" qui puisse faire grandir une "confiance sereine", qui "permet d'affronter tout avec un cœur libre". "Là où l'amour a été préparé, la vie peut vraiment s'épanouir"

Léon XIV. 

fr.aleteia.org - audience générale du 6 juin 2025

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La disponibilité intérieure accueille l’invisible et l’infini qui n’ont de cesse de quémander un peu de place dans la vie. Puisque Dieu ne s’impose pas, il nous faut nous imposer cette discipline de lui ouvrir la porte et lui offrir une place où demeurer. La disponibilité de service répond aux besoins qui surgissent. Combien de feux s’allumeront à l’improviste, dans notre année à venir ?

Léon XIV a voulu rappeler qu’il faut savoir couper avec le flot du temps qui nous propulse d’une activité à l’autre et s’arrêter pour se rendre disponible, autrement dit attentif à la vie autour de soi.

Une année nouvelle se profile si nous ne la saturons pas à l’avance, en laissant nos agendas et tous nos plannings être les complices des surprises de la vie et des clins d’œil divins de chaque jour.


Arnaud Alibert, prêtre assomptionniste, rédacteur en chef à La Croix

fr.aleteia.org, 21 août 2025