21 juin 2025

LE PHILOSOPHE

 

Et s'il y avait une troisième joue ?


Le philosophe sera-t-il en butte aux reproches ? Il aura le dessus en évitant de répliquer. À la persécution ? Il sera patient. À la calomnie ? Il priera. On lui soufflettera la joue droite ? Il présentera l’autre aussi ; s’il en avait une troisième, il avancerait encore celle-ci pour mieux enseigner le sang-froid à celui qui le frappe, par une leçon pratique qu’il ne lui serait pas possible de donner oralement ! Lui fera-t-on affront ? Le Christ aussi a connu cela : il sera honoré de partager sa passion ; et même s’il a beaucoup à souffrir, il lui manquera encore beaucoup de choses, vinaigre, fiel, couronne d’épines, sceptre fait d’un roseau, manteau rouge, croix, clous, brigands crucifiés avec lui… Car Dieu doit l’emporter dans le fait de subir plus de mépris !

Rien n’est plus imprenable, plus inexpugnable que la philosophie. Tout fléchira plutôt qu’un philosophe, inférieur en toutes choses sauf la raison, vainqueur en se laissant vaincre par ceux qui pensent l’emporter sur lui.


Cappadocien, saint Grégoire de Nazianze († 390) a été surnommé « le Théologien » 

Méditation, Magnificat

18 juin 2025

" QUE TOUS SOIENT UN "

 


La nature a horreur de l'uniformité 

La nature a horreur de l’uniformité. Il suffit d’arrêter de tondre une partie d’un jardin pour que la diversité végétale et animale réinvestisse progressivement l’espace. Dieu a gravé ce principe au cœur de la création pour notre joie et comme un signe éloquent de la pluralité qu’il y a en lui. De même qu’il y a une diversité d’arbres, de fleurs et d’oiseaux harmonieusement unis, il y a une diversité de dons, de charismes au sein de l’humanité appelée à former une unité. 

Ce que je suis devenu aujourd’hui, les liens tissés au cours de la route, ce que je deviendrai demain et qui se découvre pas à pas, ne sont plus les fruits du hasard ou d’un accident, mais le résultat d’un appel de l’Esprit qui édifie peu à peu le corps de l’Église. Cette prise de conscience détruit à leur racine rivalité et jalousie. Nous avons besoin les uns des autres. L’objectif n’est plus d’acquérir la place la plus haute, mais de trouver sa juste place, celle où fructifient les dons reçus, celle à laquelle nous sommes appelés. L’objectif est aussi d’aider l’autre à trouver sa place, à repérer ses talents et ses désirs, comme un chef de projet qui donne à chaque membre de son équipe la place qui lui correspond le mieux.

La tendance actuelle au repli communautaire peut faire craindre l’impossibilité d’unifier une telle diversité de pratiques et de cultures. Or, le principe de l’unité est premier. Notre unité se fonde sur l’unité trinitaire : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi ». Bien sûr, nous sommes tous uniques, mais c’est le même Esprit, le même amour qui nous unissent. Comme chaque cellule de notre corps possède l’intégralité de notre ADN dans son noyau, de même nous possédons tous en nous le principe de l’unité qui est l’amour. Il nous revient de lui donner un visage qui nous est propre.

Frère Benoît Ente, dominicain 

Extraits de la méditation sur l'Esprit-Saint, jour 5/9

prierdanslaville.org

15 juin 2025

PLEINEMENT DANS L'ESPÉRANCE



 
Il n'y a pas de croyant victorieux

Croire, c’est accepter d’être mis à l’épreuve de ce que nous croyons. Croire est une tâche paradoxale en ce monde. Parce que si croire c’est adhérer à la vérité, il n’y a plus de raison de croire, c’est-à-dire de miser, de parier, d’espérer. Épreuve à travers laquelle j’éprouve ce que c’est que croire humainement. Par la foi, je n’adhère pas à la vérité mais je l’espère, l’éprouve, dans le manque, et au travers de mes propres manquements.

Cette patience de la foi œuvre au salut du monde parce que j’endure, je ne me détourne pas, je me porte présent avec espérance auprès du monde. C’est très différent de croire posséder la vérité et d’espérer la vérité. Dans un cas, c’est un bien jaloux dont on se croit propriétaire, dans l’autre c’est un chemin, une pensée, un travail à accomplir en ce monde et pour ce monde, sachant que de ce chemin à parcourir, de cette tâche qu’est l’espérance dépend la vérité même que j’espère. Ça fait toute la différence. 

Croire est une façon d’être au monde pour le monde. Croyant, je ne peux asséner la vérité ni la dresser comme un rempart à l’intérieur duquel me protéger. Il n’y a pas de croyant victorieux, mais je demande dans ma prière à être libéré de la vie comme tourment, et de la morsure du manque, afin de m’ouvrir davantage à la vie et aux autres. Cette demande n’est pas simplement égoïstement pour nous, mais pour que nous soyons pleinement dans l’espérance et l’attention que l’on doit au monde. 

Frédéric Boyer, philosophe, chroniqueur pour 

La Croix L'Hebdo

11 juin 2025

POURQUOI RÉSISTONS-NOUS ?



Accueillir la joie humble et paisible de Celui qui ne passe pas

Un vieux monsieur grincheux répliquait à un couple qui rentrait d’un voyage de noce en Europe centrale et s’émerveillait d’avoir navigué sur le Danube, que ce fleuve était boueux et sombre. Ceux-ci le regardèrent, tout étonnés et répondirent : "Mais Monsieur, le Danube est toujours bleu pour ceux qui sont amoureux !" Le chrétien, dans ce monde, se cantonne trop vite à demeurer à Béthanie, dans sa maison du pauvre, se lamentant sur lui-même et sur le monde qui tourne autrement rond qu’il ne le faudrait. Pourquoi avons-nous tant de mal à nous laisser réjouir par le Bel Amour qui pourtant ne cesse de descendre en chacun comme en son sanctuaire ? Pourquoi résistons-nous ainsi à être amoureux ? Accueillir dans le Béthanie de nos pauvretés la joie humble et paisible de Celui qui ne passe pas... Cette joie qui fait de l’Église un message et de chacun de nous des témoins. Sous le ciel où nous attend Celui qui nous bénit.

P. Benoist de Sinéty, curé de paroisse à Lille

*****

Jr 31, 33) : « Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » La Loi qu’accomplit Jésus, c’est l’Esprit Saint qu’il a répandu dans nos cœurs. C’est sur la croix que tout est accompli lorsqu’il remet son esprit à son Père.

Désormais, la Loi réside en nos cœurs. Ainsi, lorsque nous lisons la Parole de Dieu, ce n’est pas un livre que nous méditons, mais c’est l’œuvre de l’Esprit de Dieu en nous. C’est notre histoire sainte, l’action de l’Esprit dans nos vies. 

Fr.Patrick-Dominique Linck, dominicain

Prierdanslaville.org


9 juin 2025

MARIE



Chacun de nous est préféré de Dieu

Le disciple que Jésus aimait n’a pas de nom.

C’est toi. C’est moi.

C’est chacun de nous que Jean nomme ainsi, car chacun est préféré de Dieu.

C’est toi, c’est moi, c’est chacun qui est à l’heure du dernier repas tout contre Jésus (cf. Jn 13, 23) et à l’heure de sa mort tout près de sa mère (cf. Jn 19, 26).

Et c’est à chacun de nous qu’il la confie, elle, la femme qui a cru.

Alors, « tout est accompli » (Jn 19, 30).

Par son Fils unique, Marie demeure à jamais la jeune mère de tous les fils de Dieu.

Par la croix du Fils unique, elle est immaculée, pour nous montrer à quoi nous sommes, comme elle, appelés : vivre avec Dieu, saufs, purifiés de ce qui tue.

Toi qui me lis, toi qui, quelle que soit ta vie, es le disciple bien-aimé du Seigneur, prends bien soin de cet Esprit qu’il a remis entre tes mains, et sois sûr que Marie, ta sœur de sang, la première bien-aimée du Seigneur, t’y aidera. N’hésite pas à la prendre chez toi.

Anne Lécu, o.p. docteur en philosophie et en médecine qu’elle exerce en milieu carcéral. /

 Signe dans la Bible, Paris, éditions du Cerf, 2015, p. 93.

8 juin 2025

L'ESPRIT-SAINT, NOTRE COMPAGNON SECRET



 Jésus situe toujours l’homme dans une histoire qui évolue

Ici-bas, personne, absolument personne n’est totalement innocent. Nous ne sommes jamais totalement clairvoyants sur le mal qu’il peut nous arriver de faire. Face à la femme adultère, les premiers à renoncer au châtiment sont les accusateurs qui ont pris conscience de leur propre péché. Et Jésus, l’unique innocent apte à juger, nous offre son pardon. « Moi non plus, je ne te condamne pas. » Jésus situe toujours l’homme dans une histoire qui évolue. Il connaît le désir de sainteté et de vérité qu’il y a en chacun. Il sait que, par grâce, ce désir finit par l’emporter : « Va et ne pèche plus », dit-il plein de confiance à la femme relevée. 

Mais Jésus va beaucoup plus loin. Il envoie en mission ses disciples et leur donne une autorité face aux démons accusateurs : « Il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons. » Jésus s’adresse à des hommes loin d’être parfaits : tous l’abandonneront lors de son arrestation et le délégué de la classe le reniera trois fois. Et pourtant, ils reçoivent mission et autorité. Jésus est notre premier Défenseur auprès du Père et de nous-mêmes. L’Esprit Saint est « un autre Défenseur » qui « sera toujours avec vous . Cet autre Avocat, double de Jésus, nous permet de répondre à tous les types d’accusation parce que, pour répondre à la voix accusatrice, nous ne nous appuyons plus sur nos propres forces, sur nos mérites, mais uniquement sur l’autorité du Christ. Il sait parfaitement qui nous sommes ‒ des êtres faillibles. Sachant notre faiblesse, il nous relève et nous envoie annoncer la Bonne Nouvelle. 

Benoît Ente, dominicain

prierdanslaville.org

5 juin 2025

JÉSUS FILS UNIQUE DE MARIE

 


Si Jésus avait des frères, fils de sa mère, où seraient-ils passés lorsque …?

Parmi les nommés frères de Jésus, à savoir Jacques, Joseph, Simon et Jude, il y en a au moins deux qui sont attribués expressément plus tard (cf. Mt 27,55-56) à leur vraie mère, une Marie autre que la Mère de Jésus. Il s’agit de Jacques et Joseph. En outre, le terme « frère » dans la bible désigne non seulement des personnes issues du même père ou de la même mère, mais encore les membres de la même grande famille, du même clan, de la même tribu, voire du même peuple. Ainsi en Gn 13,8 Abraham dit à Loth : « Nous sommes frères », alors qu’en réalité Loth est le fils de son grand-frère Harân, et donc son neveu à lui (cf. Gn11,26-28). Il faut donc comprendre qu’il s’agit plutôt de « frères et sœurs de Jésus » au sens général des membres de la même grande famille, la famille élargie comprenant les oncles et les tantes, les neveux et les nièces, les cousins et les cousines. Si Jésus avait des frères, fils de sa mère, où seraient-ils passés aux dernières heures de Jésus puisqu’on ne les voit pas avec leur mère au pied de la Croix assistant leur frère mourant (Jn 19,26-27) ? Si Jésus avait des frères, fils de sa mère, comment pourrait-il confier sa mère à un disciple, alors que selon la tradition juive, à la mort du fils aîné d’une veuve, la protection de la mère revenait de droit au plus âgé des cadets ? En outre, selon Jn 19,38-41 la sépulture de Jésus a été faite par des étrangers, à savoir Joseph d’Arimathie et Nicodème le pharisien. Où est-ce que les frères de Jésus, fils de sa mère, seraient-ils donc passés pour que ce soit des étrangers qui viennent enterrer Jésus ? Non, la Vierge Marie n’a pas eu d’autres enfants en dehors de Jésus, elle n’a eu pour enfant que Jésus, Jésus est le fils unique de Marie.

Adéchina Samson Takpé, doctorant en théologie
  • Vinzenz Pallotti University, (D)
    www.researchgate.net


1 juin 2025

NOS ÉGLISES

 


 Quoi qu’on y fasse, on y est dans la paix !


Nos églises sont aujourd’hui les seuls lieux où chacun peut entrer, sans prendre rendez-vous, sans avoir à se justifier de quoi que ce soit, et sans payer aussi. On peut s’y installer quelques heures ou y passer moins d’une minute, la visiter ou somnoler. Quoi qu’on y fasse, de la prière mystique au larcin crapuleux, on y est dans la paix !

Les églises ne sont pas là pour ne servir qu’aux seuls baptisés afin qu’ils s’y rassemblent pour célébrer ou qu’ils y quêtent dans la prière le pain quotidien. Elles sont là pour tous. Les nombreux jeunes qui s’y pressèrent lors du dernier carême ne s’y sont pas trompés eux qui voyaient dans les tours, les cloches et les portails, les phares, les appels et les portes dont ils avaient besoin pour essayer d’approcher l’indicible d’une présence espérée. 

Le monde a besoin de paix, chacun de nous, nous en avons besoin, intimement. Les églises sont une possibilité pour beaucoup de s’y abreuver un peu de cette paix dont nous savons bien depuis le matin de Pâques, qu’elle n’est véritable que lorsqu’elle s’écoule des mains du Ressuscité et désormais par celles de ses disciples. Sur nos places, à nos carrefours, elles rappellent à chacun que l’homme n’est pas créé pour consommer, qu’il ne se réalise pas dans les hologrammes ou dans les relations virtuelles. Mais que nous sommes faits pour la communion et pour, ainsi, nous unir à Celui qui donne sens.


P. Benoît de Sinety, curé de paroisse, Lille


30 mai 2025

LES FEMMES ...

 

Stabat Mater

... premières victimes des conflits de toutes sortes

Les femmes, avec leurs enfants, ont une mission, prôner, imposer, crier la paix tant elles sont les premières victimes des conflits de toutes sortes. Dans notre société qui se veut égalitaire, l'histoire et le présent offrent parfois de singulières constatations. Les hommes font la guerre, et que font les femmes pendant ce temps ? elles ne portent pas les armes mais souffrent en silence.

Observons les monuments aux morts dans nos villes et dans nos campagnes. Des listes longues, très longues perpétuent le souvenir de nos combattants morts au champ d’honneur. Où sont les femmes ? Elles sont absentes, comme ignorées et l’on se demande même si elles auraient pu exister tant elles sont oubliées. (...) Les femmes sont aux champs et à l’usine, elles prennent soin des enfants sans père, elles s’inquiètent chaque instant ; où se trouve leur fiancé, leur mari, leur père ou leur enfant ? Elles sont oubliées parce qu’elles ne s’illustrent pas dans une tranchée ou dans un char, parce que leur sang coule à travers leurs aimés mais pas dans leur chair et pourtant, que de souffrances.

La femme de 14-18 ou l’Ukrainienne d’aujourd’hui, la mère d’un appelé d’Algérie et la mère congolaise de l’Est, la Somalienne, la jeune Afghane, la grand-mère birmane sont toutes les mêmes, leurs pleurs inondent le monde en torrents amers.

 Si les grands qui décident du sort de leurs armées prenaient un instant pour plonger leur regard dans celui des mères, des sœurs, des filles de leur patrie ! Oseraient-ils faire la guerre ? Oseraient-ils passer outre l'éducation que leur a donnée leur mère ? Si les mères des belligérants se parlaient, ne serait-ce pas une diplomatie plus efficace pour conduire les nations vers les chemins de la concorde ?

Jean-Étienne Rime, consultant en communication, coordinateur de la Fraternité missionnaire des cités.

27 mai 2025

CAS DE CONSCIENCE

 


Prendre position dans le débat sur la fin de vie…

Nos vies ne manquent pas de cas de conscience. Choisir un établissement scolaire à ses enfants pour la rentrée. Prendre position dans le débat sur la fin de vie… Tous ces choix, auxquels on pourrait ajouter tant d’autres questions personnelles ou professionnelles, ne revêtent pas la même importance évidemment mais relèvent tous d’un débat intérieur. L’inconfort d’une délibération personnelle et l’incertitude d’avoir opté pour la bonne voie nous fatiguent, parfois nous usent. Comment éviter cela ? Souvent les croyants en appellent à Dieu, quémandant sa lumière au moment de choisir. Comment s’en assurer ?

Écartons tout de suite l’idée que Dieu décide à notre place. Ce serait une forme de démission sans aucune garantie du reste que ce soit lui et non notre faiblesse ou bien des voix plus fortes autour de nous, qui aient finalement emporté la décision.


Il faut empoigner les questions. La première chose à faire est de se redire ce que l’on cherche. Cela paraît élémentaire mais demande quand même de chasser les éléments perturbateurs, comme nos peurs (peur du monde environnant, peur de perdre, peur de décevoir, peur de décider tout simplement…) Car la peur a cet étrange pouvoir de nuisance de transformer une possibilité d’avancer en dispositif de résistance au changement.


Il faut aussi purifier ses désirs, car ils sont nos moteurs. Il convient de les ausculter pour sentir vers quoi ils nous entraînent. Construisent-ils un confort tout personnel ou un monde plus habitable ? L’honnêteté commandera de renoncer à une part de soi, à des objectifs trop personnels pour laisser apparaître des solutions ou des chemins inattendus, plus généreux, plus fraternels, pleins de plus de vie.

Mais tout cela peut ne pas suffire, pour des sujets aussi graves que l’euthanasie où nous sommes tiraillés par des idées contraires. C’est dans une paix installée sur le long terme au plus intime, par la lecture spirituelle, la prière, la contemplation que se donne à entendre ce que Dieu veut nous dire. Non bien sûr de manière directe, mais par une forme d’écho dans la vie ou les paroles d’autrui. D’un coup, un mot ou une idée émerge dans le silence, avec une clarté particulière, comme une invitation à suivre. Plus les débats auront été agités, plus la sérénité produite sera sensible, comme une prime au discernement bien fait. La paix joyeuse est le fruit le plus sûr d’une sage décision.


P. Arnaud Alibert, assomptionniste, rédacteur en chef à La Croix

23 mai 2025

LA PRIÈRE

 

Aleteia.org

Chaque soir, avant de t'endormir remémore-toi trois moments positifs de ta journée, il y en a toujours, et rends grâce pour eux.

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"N'y a-t-il pas en toi plus que ce que tu ne crois ? L'Esprit Saint prie continuellement au fond de toi-même : oseras-tu prêter l'oreille à ses gémissements ? (...) Nous sommes comme des oisillons craintifs devant le premier envol, mais qui, une fois qu'ils ont déployé leurs ailes, se sentent dans leur élément propre : nous sommes faits pour cela !" (...) Il ne s'agit pas de "faire notre prière" mais de la laisser faire : une prière monte du centre de l'âme, infiniment plus profonde, plus véridique, que nous pourrions produire".

Prénom Marlène

Lectures spirituelles, Meditatio

21 mai 2025

POSSÉDER POUR POUVOIR DONNER



Il y a tant et tant de grâces, de trésors de richesses

Posséder, avoir n’est pas seulement pour notre propre petite satisfaction, mais parce qu’en possédant beaucoup, on peut donner beaucoup. Ainsi personne ne devrait dire : « je ne peux rien faire pour mes enfants, ou mes petits enfants, ou ma paroisse, ou encore je ne sert à rien, je suis trop nul, ma vie est inutile et n’apporte rien à personne... ». C’est faux ! Là est l’erreur existentielle la plus grave qui soit, c’est une aspiration vers le vide et vers la mort. Chacun a quelque chose qu’il peut donner, même une parole, un peu de temps, de l’écoute et de la disponibilité, même un sourire, une prière, une pensée, une affection, la liste est longue, il suffit de chercher dans sa vie pour trouver ce talent enfoui. Et même si en cherchant on ne le trouve pas, il en reste plein dans notre vieille Bible. Nous avons là un trésor : la bonne nouvelle de l’Evangile. Quelle merveille, que de paroles de vie, elles sont là, à portée de main, offertes gratuitement à chacun, c’est notre trésor aussi, pourvu que nous sachions le faire nôtre.

Soyez donc généreux avec vous-mêmes, croyez en vous, et vous pourrez faire de grandes choses et vous en recevrez encore mille fois plus.

Et si vous vous croyez pauvre, sachez que non, vous êtes riche, il y a des trésors en vous, vous vous croyez seuls, alors que certainement il y a autour de vous plus d’amitié, et d’affection que vous ne pouvez le penser, et même, il y a un Dieu d’amour qui pense à vous, qui vous couvre de sa tendresse chaque jour.

Certes, votre vie est peut-être difficile, mais il y a tant et tant de grâces, de trésors de richesses, de chances en elle si vous savez chercher, que vous pouvez construire dessus, et surtout vous avez plein de choses que d’autres n’ont pas... Donnez le leur, et vous aurez un trésor dans le Ciel et plus vous donnerez plus vous serez riches pour l’éternité.

Pasteur évangélique Louis Pernot

etoile.pro


19 mai 2025

LE BON BERGER



Mes brebis entendent ma voix

Tout le chapitre Jean 10: 27  tourne autour de cette image pastorale du berger et des brebis. Commençons par imaginer un lieu. Essayons d’entrer avec tous nos sens dans la scène. Quels sont les bruits, les couleurs, les odeurs… ? Et comme lors d’une marche en montagne ou à la campagne, nous tombons nez à nez avec un troupeau et un berger qui mène tout son petit monde. Tout peut sembler paisible, sans danger apparent, mais on sait qu'il peut venir. Peut-être y a-t-il aussi des chiens pour veiller avec le berger. Je m’installe à distance et je contemple la scène. Que produit-elle en moi ? Paix, stress, curiosité ? 


Je peux percevoir les bruits de la nature, le vent qui souffle, le bêlement des bêtes, le bruit des cloches, la voix du berger, les pas sur le sentier, le chien qui aboie… Bref c’est un véritable concert ! Le berger a les oreilles ouvertes sur les cris de ses brebis, comme pour deviner ce qui leur arrive. Et les brebis ont aussi les oreilles attentives à sa voix qu’elles connaissent depuis leur naissance ! 

Je prends le temps d’écouter les bruits des lieux que je vais traverser et des personnes que je vais rencontrer durant ce jour. Qu’est-ce que je perçois ? À quelle vigilance suis-je appelé ? Est-ce que j’y perçois la voix de Dieu ?


prieenchemin.org