Prendre position dans le débat sur la fin de vie…
Nos vies ne manquent pas de cas de conscience. Choisir un établissement scolaire à ses enfants pour la rentrée. Prendre position dans le débat sur la fin de vie… Tous ces choix, auxquels on pourrait ajouter tant d’autres questions personnelles ou professionnelles, ne revêtent pas la même importance évidemment mais relèvent tous d’un débat intérieur. L’inconfort d’une délibération personnelle et l’incertitude d’avoir opté pour la bonne voie nous fatiguent, parfois nous usent. Comment éviter cela ? Souvent les croyants en appellent à Dieu, quémandant sa lumière au moment de choisir. Comment s’en assurer ?
Écartons tout de suite l’idée que Dieu décide à notre place. Ce serait une forme de démission sans aucune garantie du reste que ce soit lui et non notre faiblesse ou bien des voix plus fortes autour de nous, qui aient finalement emporté la décision.
Il faut empoigner les questions. La première chose à faire est de se redire ce que l’on cherche. Cela paraît élémentaire mais demande quand même de chasser les éléments perturbateurs, comme nos peurs (peur du monde environnant, peur de perdre, peur de décevoir, peur de décider tout simplement…) Car la peur a cet étrange pouvoir de nuisance de transformer une possibilité d’avancer en dispositif de résistance au changement.
Il faut aussi purifier ses désirs, car ils sont nos moteurs. Il convient de les ausculter pour sentir vers quoi ils nous entraînent. Construisent-ils un confort tout personnel ou un monde plus habitable ? L’honnêteté commandera de renoncer à une part de soi, à des objectifs trop personnels pour laisser apparaître des solutions ou des chemins inattendus, plus généreux, plus fraternels, pleins de plus de vie.
Mais tout cela peut ne pas suffire, pour des sujets aussi graves que l’euthanasie où nous sommes tiraillés par des idées contraires. C’est dans une paix installée sur le long terme au plus intime, par la lecture spirituelle, la prière, la contemplation que se donne à entendre ce que Dieu veut nous dire. Non bien sûr de manière directe, mais par une forme d’écho dans la vie ou les paroles d’autrui. D’un coup, un mot ou une idée émerge dans le silence, avec une clarté particulière, comme une invitation à suivre. Plus les débats auront été agités, plus la sérénité produite sera sensible, comme une prime au discernement bien fait. La paix joyeuse est le fruit le plus sûr d’une sage décision.
P. Arnaud Alibert, assomptionniste, rédacteur en chef à La Croix
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