4 mars 2019

CHRÉTIENS D’ORIENT ET D’OCCIDENT






L’Église du Christ dépasse nos patries, nos frontières et nos traditions.

Bien souvent, pour trouver le Christ, le chrétien d'Occident doit batailler comme un saumon qui remonte le torrent. Il a dû nager à contre-courant, dans une société qui a proclamé la mort de Dieu et qui prêche un bonheur consumériste; se dépouiller de ses nombreuses appartenances idéologiques et mondaines, faire face au doute intérieur et au soupçon de ses compatriotes.
Quand il regarde son frère d'Orient, il découvre un chrétien qui, par la force des choses, ne peut pas s'envisager autrement que chrétien, qui a la foi dans la peau, qui croit comme il respire, sans se poser les mêmes questions théologiques, sans offrir la même prise au doute, mais qui doit batailler en aval s'il veut simplement pratiquer son culte. La rencontre, quand on veut bien la vivre, est saisissante. Et riche des deux côtés, beaucoup plus qu'on ne le croit du fond de nos cercles de croyants installés.
Si l'Orient et l'Occident ont toujours été les deux poumons du christianisme, nous redécouvrons aujourd'hui avec une nouvelle acuité ces chrétiens d'Orient dont le martyre éclabousse de sang jusqu'à nos portes. Ils sont «enracinés depuis deux mille ans au sud et à l'est de notre Méditerranée commune, ils ont vu arriver les musulmans il y a treize siècles et ont noué avec eux des relations parfois difficiles et parfois fécondes, agissant souvent comme des passeurs de culture. L'épicentre du christianisme est en Orient. C'est là où Jésus est né, d'où s'est diffusée sa parole à partir de Jérusalem puis d'Antioche. Ce sont les chrétiens d'Orient qui nous ont évangélisés. C'est avec eux que l'Église a façonné son Credo: des siècles de débat (les conciles), pour notamment creuser cette réalité inouïe d'un Christ pleinement Dieu et pleinement homme, en discuter le mystère, en approcher la portée...
La rencontre de l'Orient et de l'Occident montre charnellement ce qu'est l'Église universelle : non pas une institution abstraite et uniforme, mais une Église incarnée dans des cultures différentes. Cette Église désigne un Royaume qui dépasse pour autant nos patries, nos frontières et nos traditions particulières. C'est l'Église du Christ.

L'Édito de CLOTILDE HAMON 


1 commentaire:

Kunz-Bagros Chantal a dit…

Merci Emma ! Moi aussi j‘aime beaucoup le P. Zundel, ce prédicateur édifiant.