Un gigantesque incendie dans l‘opinion et jusque dans les rangs des fidèles
L'Église brûle et le pape le sait. Les révélations concernant les abus sexuels sur mineurs ont allumé un gigantesque incendie dans l'opinion et jusque dans les rangs des fidèles. Ces flammes qui détruisent de l'intérieur ne viennent pas de nulle part, mais des mains de personnes consacrées.
François a comparé ces pyromanes à des «instruments de Satan». Eux qui plongent toute l'Église dans les ténèbres, l'humiliant à la face du monde.
Mais l'humiliation peut être aussi source d'humilité. C'est le rude enseignement des Pères du désert. Leurs « apophtegmes » sont des maximes inclassables tirées d'une tradition qui remonte au IIIe siècle en Égypte. «Un Frère demande à un ancien : "Dis-moi comment me sauver." L'ancien lui répond : "Si tu peux être injurié et le supporter, c'est une grande chose, plus grande que toutes les vertus."» La vertu des Pères et Mères du désert est une sagesse au goût sauvage et authentique. Quand les premiers moines d'Égypte s'en vont au désert, ce n'est pas pour faire du farniente dans les sables chauds mais pour se bagarrer, seuls, contre les démons. La foi athlétique de ces grands jeûneurs a de quoi nous effrayer. Elle paraît tellement au-dessus de nos forces!
Accordons-leur cependant une petite chance. Ces «abbas» et «ammas» que l'on venait consulter jadis de très loin ont toujours des choses à nous dire. Ils nous obligent à sortir de notre zone de confort et à lutter contre nos propres démons. Leur ascèse n'est rien d'autre qu'une expérience de la faiblesse et du manque.
Être en manque est une chose très désagréable. Savez-vous pourquoi? Parce que cela révèle en nous une faim que seul le Royaume peut combler. On raconte que les Pères du désert, avides de Dieu, récitaient chaque jour les cent cinquante psaumes de la Bible. Ils ruminaient notamment ce verset : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe verte, Il me fait reposer » (Ps 22). Bien loin des combats et des cendres
Extrait de l’édito de Samuel Pruvot,
„L‘Église en cendres“
famillechretienne.fr no. 2146
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