12 janvier 2017

J'AIME CES ÉGLISES, HÔTES DU SILENCE






Tout coin de terre qui me reçoit et que j'accueille en moi est chez moi. J'habite les collines douces de ma région que j'aime arpenter. Parmi ces arbres aux branches bruissantes de vie en été, dans lesquelles le soleil se prend au couchant quand l’hiver les a dénudées. J'habite le cœur d'une rose, le vent en bord de mer, la brûlure du désert. Marcher aussi est entretenir la Terre. C'est donner vie aux chemins qui s'ouvrent sous les pas. C'est, les pieds bien sur terre, ouvrir son cœur et ses yeux, en recevoir la beauté, incorporer sa lumière et y parler à Dieu.
J'habite les églises dont les pierres gardent la voix des mains qui les ont dressées, sculptées, pensées. Quand je les laisse me parler sans mots, quand mes pieds foulent ces dalles que les pieds de tant de frères ont creusées. Hôte du silence, hôte du Seigneur qui m'y comble de sa vie, où la mienne s'offre, comme elle peut.
J'habite les livres, en hôte là aussi ; j'y suis chez moi. J'habite le Livre, avec mon cœur et mon sang. Parole vivante qui imprègne ma chair, la nourrit et la porte en avant. C'est chemin aussi, chemin avant tout, que d'habiter la Bible. Chemins creusés en elle - en moi - par la faim, la soif de Dieu qui s'y donne. 
J'habite la prière quand je m'y ouvre à Dieu.
J'habite en Dieu, car je lui appartiens. Ma demeure est en lui, lui qui vient demeurer en moi.

Commentaire par Audrey, internaute, le 01/12/2016 
avent.retraitedanslaville.org

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" Sois sans crainte , que tes mains ne défaillent pas ! Le Seigneur ton Dieu est au milieu de toi ! "
J'ai la messe vagabonde. Je prie avec mes pieds. Par nécessité : un prêtre résidant aidé de deux étudiants chaque fin de semaine pour près de 20 clochers, aller à la messe dans nos campagnes implique de se déplacer. Mais surtout j'aime ces petites églises de village, dont le bois usé et la pierre creusée gardent l'empreinte des corps de tous ces frères qui nous y ont précédés. Là plus qu'ailleurs, je me sens reliée à eux. L'Eglise des campagnes paraît bien exsangue mais le sang circule encore, de clocher en clocher. Une pointe de tristesse souvent, à constater, à la messe, les bancs trop vides. (...) Alors peut-être que la mission commence là. Commence par être là, debout, le cœur tourné vers Dieu, quand l'indifférence à Dieu semble régner alentour. Qu'elle fait mal, parfois, cette indifférence au don inouï de Dieu. Rendez-vous. (...) Rendez-vous avec le Seigneur que mon cœur attend, rendez-vous avec ces frères qui partout entendent, chantent, méditent ces mêmes textes, communient au même pain. (..) Comment être à la hauteur d'un tel don? Je ne peux qu'offrir ce que je suis, avec toute ma petitesse, mes insuffisances. Les mettre en ses mains avec confiance. S'ouvrir c'est aussi laisser Sa lumière briller à travers moi, je crois. Le laisser agir en moi, et par moi, que je le voie, ou pas, mais avec foi. Il est là. 

Extrait de la méditation par Audrey, internaute, le 07/12/2016
avent.retraitedanslaville.org 

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