L'émerveillement nous ouvre à plus grand que nous.
La vie courante – au sens premier : on court beaucoup – tend à émousser la capacité d'étonnement, que nous tenons de l'enfance. L'écriture, plus particulièrement l'écriture poétique, a été une chance pour moi. je me sens très réceptive à toutes les formes de vie, de liens, d'art. Mais avoir les sens aiguisés est à double tranchant. C'est être vulnérable. ressentir la bonté mais aussi la cruauté. Dans la rue, dans les transports en commun, rien ne m'échappe du mouvement de la vie.
Sans arrêt, l'émerveillement est battu en brèche. Dans des moments d'extrême fatigue, ou quand le malheur du monde nous submerge. Quand nous apprenons que des réfugiés sombrent dans la mer Méditerranée en tentant de fuir la barbarie. Mais près de chez moi, à tournai, en Belgique, 800 migrants ont été accueillis dans la caserne, provoquant un mouvement de solidarité formidable. Cela entretient l'émerveillement, qu'on ne peut pas dissocier de l'action, d'ailleurs. Dans un premier temps, l'étonnement apparaît statique. Mais il n'est pas passif. et si j'entends “éveil” dans ce mot magnifique, il contient aussi l'idée de veille. veiller à ne pas laisser s'effilocher nos liens, à nous nourrir intellectuellement, spirituellement.
Le pouvoir de la poésie s'est exprimé avec force jusque dans les camps de concentration, nombre de déportés ont tenu grâce à elle. À Buchenwald, l'écrivain Jorge Semprun a récité à son professeur de philosophie, mourant, un poème de Baudelaire extrait des Fleurs du mal : “Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! Levons l'ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre, nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !” La poésie n'est pas un état de grâce un peu facile et superficiel. C'est la racine d'une force intérieure. L'éveil sensoriel doit déboucher sur l'au-delà des sens : le visible découvrant l'invisible.
L'émerveillement devant la nature, les formes artistiques, les liens humains envers et contre tout, nous ouvre à plus grand que nous, quel que soit le nom que nous lui donnions : la vie, Dieu.
Colette Nys-Mazure, écrivain
croirlib' 10/07/2016
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Je vois facilement le beau dans le quotidien : un rayon de soleil sur l'herbe après la pluie, un poulain dans le pré, une personne “géniale”. Cela m'a beaucoup aidée quand les enfants étaient petits et les journées très chargées. (...) Mon prochain émerveillement est d'aller à la messe : après la croix, il y a la Résurrection. C'est la lumière qui gagne !
Sophie, internaute
croirelib' 10/07/2016
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PSAUME 18/19 (vv. 2-5)
Les cieux racontent la gloire de Dieu,
et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce.
Le jour au jour proclame la Parole,
et la nuit à la nuit annonce la connaissance.
Ce ne sont ni des discours, ni des paroles
dont la voix ne puisse entendre.
Leur son a retenti par toute la terre,
et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde.
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PSAUME 18/19 (vv. 2-5)
Les cieux racontent la gloire de Dieu,
et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce.
Le jour au jour proclame la Parole,
et la nuit à la nuit annonce la connaissance.
Ce ne sont ni des discours, ni des paroles
dont la voix ne puisse entendre.
Leur son a retenti par toute la terre,
et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde.
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