By Sylvie Derely, sculptrice |
"Fortifiez les mains languissantes
Et affermissez les genoux qui chancellent;
Dites à ceux qui ont le coeur troublé:
Prenez courage, ne craignez point."
Isaïe 35 34-4
Ceux et celles qui travaillent dans les professions de secourisme savent combien
on peut facilement se retrouver à bout de forces. Isaïe nous rappelle ici que
dans de nombreux sauvetages les sauveteurs eux-mêmes sont épuisés. Il nous incite
donc à prendre garde à nos mains.
Les mains en disent long sur la personne et reflètent son intériorité: les
mains tremblent quand on a peur, les mains se font caressantes pour manifester
la tendresse; elles se tendent pour chercher à se réconcilier; elles tâtonnent
quand je me perds en chemin; elles s'ouvrent pour demander de l'aide; elles
sont humides quand je suis stressé; elles font signe quand je suis hors de
portée de voix; elles se joignent pour la prière. Nos mains sont nos
ambassadrices.
"Fortifiez les mains
languissantes", signifie
que nous devons prendre soin de notre vie intérieure, que nous devons garder les pieds sur terre, avoir une nette conscience de nous-mêmes.
Surtout lorsque nous subissons la pression de la concurrence économique ou
l'effet paralysant du contexte social, lorsque la vie nous lance des défis, il ne
s'agit pas de se laisser abattre, au risque de mettre son âme en danger, cette
âme qui est notre plus grande richesse. Car c'est bien en elle que Dieu demeure
et qu'Il peut nous délier. Si nous Lui faisons confiance, Il déliera nos mains
pour nous permettre de nous tourner vers les autres, leur être solidaires et
nous mettre au diapason de chacun au-delà des différences. Ainsi nous pourrons
être de ceux qui voient, entendent, partagent et encouragent:
"Nous voulons être là où d'autres ont les mains vides,
Là où les affamés
attendent du pain,
Les découragés un
peu d'espérance,
Les coupables le
pardon que donne la main qui se tend."
P. Niklas Raggenbass, chanoine de Soleure-CH
extrait d'homélie de carême 2014
traduit de l'allemand
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"Ce soir, Seigneur, tu nous as conduits au Café du Clair de Lune. Tu voulais t'y trouver toi-même à travers nous, pour quelques heures nocturnes. À travers notre pauvre humanité, nos yeux myopes et nos coeurs trop secs, tu voulais rencontrer tous ces gens venus là pour tuer le temps.
Et parce que tes yeux se sont ouverts dans les nôtres, ton coeur dans notre coeur, voici que nous sentons notre amour fragile éclore et s'épanouir comme une rose, jusqu'à devenir un refuge de tendresse illimitée pour tous ceux qui nous entourent ici.
Le Café a cessé d'être un lieu profane."
Madeleine Delbrêl, 1904-1964, mystique catholique, assistante sociale
retraduit de l'allemand
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« Dieu mon Seigneur m’a donné le langage d’un homme qui se laisse instruire, pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n’en peut plus ». Is 50,4
2 commentaires:
J'ai particulièrement apprécié le texte généreux d'aujourd'hui et j'observe depuis longtemps les mains car elles expriment les non-dits.
Bravo encore une fois pour toutes les images si appropriées et belles.
Merci Dominique.
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