"Et dans tous les endroits où il était, dans les villages, les villes ou les champs, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau.
Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés." Marc 6, 53-56
Parmi toutes les reliques qui existent au monde, certaines peuvent surprendre par leur étrangeté ou la façon dont elles sont arrivées jusqu’à nous. Cependant, à plusieurs reprises dans l’Evangile, comme dans le passage d’aujourd’hui, nous voyons que la frange du manteau de Jésus réalise des miracles innombrables. Comment n’avons-nous pas récupéré cette frange ? Où a-t-elle terminé ? Que ne donnerait-on pas pour l’avoir ? Cependant, ce bout de manteau, certainement couvert de poussière, quelque peu effiloché à l’endroit des talons, n’est important que dans la mesure où il est porté par Jésus. Les malades voulaient toucher non pas une frange quelconque, mais la frange du manteau de Jésus.
La distinction à faire peut sembler grossière, et elle l’est certainement pour les contemporains du Christ. Ils auraient mille fois préféré passer ne serait-ce qu’une minute avec le divin maître que d’être possesseurs de la frange du manteau. Mais nous, qui n’avons pas la présence physique de Jésus, nous pouvons tomber dans le risque de vouloir posséder les petites sensations, les souvenirs à fleur de peau, une émotion particulière et de les garder comme des reliques précieuses de notre expérience spirituelle passée. Parfois même nous sommes avares de ces expériences et cette avarice ne nous laisse pas lever les yeux pour regarder le visage du Christ, qui se représente à nous chaque jour sous une nouvelle forme.
Voilà pourquoi il faut lire l’Evangile jusqu’au bout : « tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés ». Le manteau de Jésus est précieux parce qu’il a un propriétaire divin. Nos expériences, elles aussi, sont précieuses, mais parce qu’elles sont des expériences avec Jésus et ces expériences sauvent. Regardons attentivement si les expériences que nous faisons du Christ sont des expériences qui sauvent, ou simplement des expériences qui réconfortent. Ayons aussi le courage de demander à Jésus de n’avoir plus besoin de ces « reliques » spirituelles, auxquelles nous nous attachons si facilement, pour pouvoir fixer son regard.
[Est-ce que] mes expériences spirituelles me donnent la paix de l’âme?
catholique.org , méditation quotidienne
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Quelques jours après son élection, à l'occasion de l'ostension télévisée du Saint-Suaire, le pape François avait invité à « se laisser regarder » par l'Homme du suaire de Turin (cf. Zenit du 30 mars 2013).
« Ce Visage a les yeux clos, c’est le visage d’un défunt, et pourtant mystérieusement il nous regarde, et dans le silence il nous parle », avait-il souligné : « Laissons-nous donc rejoindre par ce regard, qui ne cherche pas nos yeux mais notre coeur. Écoutons ce qu’il veut nous dire, dans le silence, en passant au-delà de la mort-même. »
zenit.org
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