24 août 2013

LA PRÉSENCE RÉELLE DANS L'EUCHARISTIE







Un jour, je pris la décision d'aller à la messe (...) Juste avant midi je me glissai dans la crypte pour entendre la messe de semaine. Je ne savais trop à quoi m'attendre; peut-être me retrouverais-je seul entre un prêtre et quelques vieilles religieuses. Je m'assis tout au fond, en observateur. Alors la chapelle commença de se remplir de gens de la rue qui venaient s'agenouiller et prier. Leur dévotion simple mais sincère était impressionnante.
Une cloche tinta, un prêtre s'approcha de l'autel. Je n'étais pas sûr de devoir m'agenouiller, moi le presbytérien.  J'écoutai les lectures, les prières et les réponds - tous si pleinement ancrés dans les Écritures. Je retrouvai nombre d'éléments de la liturgie juive que j'avais si intensivement étudiée (...) Soudain je réalisai que cet endroit même était le lieu de la Bible, que c'était là qu'elle demandait à être lue, proclamée et exposée.
Je restai là, assis, affamé d'une faim surnaturelle pour le Pain de Vie. Après avoir prononcé les paroles de la Consécration, le prêtre éleva l'Hostie.  Il me sembla que la dernière ombre de doute venait de me quitter; je murmurai "Mon Seigneur et mon Dieu. C'est vraiment Vous! Et si c'est Vous, je veux communier entièrement à Vous. Je ne veux rien retenir."
(...) Je ne sais comment le dire, mais j'étais tombé complètement amoureux de Notre-Seigneur dans l'Eucharistie. Sa présence dans le Saint Sacrement était puissante et personnelle. (...) Je savais que le Christ voulait que je le reçoive dans la foi, non seulement spirituellement dans mon coeur, mais aussi physiquement: corps et âme. C'était cela le sens de l'Incarnation. C'était l'Évangile dans sa plénitude.
Chaque jour, après la messe je passais une demi-heure ou plus à prier le Rosaire. Je sentais que le Seigneur répandait sa puissance à travers sa Mère devant le Saint Sacrement.
(...) Je lui demandai dans la prière: "Seigneur, que veux-tu que je fasse?" Je fus extrêmement surpris de sentir sa réponse en moi: " Que voudrais-tu faire, toi?"  Facile! Je n'eus pas à y réfléchir deux fois. " Je veux te recevoir, toi Jésus, mon Frère et mon Seigneur, dans la Sainte Eucharistie." Et sa réponse vint: "Je ne t'en empêche pas."

Scott Hahn, théologien presbytérien d'origine juive converti au catholicisme, 
in "Rome, sweet Home", Ignatius Press San-Francisco 1993
(traduit de l'américain)

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Olivier Clément a raison. Le Christ n’est pas venu réprimer le désir, mais le transfigurer. C’est le sens de la communion. Le Christ se mange. Car il est l’intime allant dans l’intime. Il est noce de Dieu et de l’homme, du ciel et de la terre. Une noce fastueuse, que tout homme peut être amené à vivre, s’il libère son cœur. En vivant. En faisant corps avec Dieu. En n’ayant pas peur de comprendre que Dieu est noce et que la noce véritable est Dieu.

Bertrand Vergely

in Pérégrinations d'un habitué de la Sainte Montagne

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