LA PRIÈRE POUR LES AUTRES

Les premiers chapitres de l‘évangile de Jean entendent révéler progressivement la mission de Jésus qui est d’apporter l’amour de Dieu, le seul capable de désaltérer le cœur humain. Au deuxième chapitre Jean raconte que Jésus se rend à des noces à Cana avec sa mère (Jean 2, 1-12). Les mariés n’ont plus de vin à offrir à leurs invités. Marie demande à Jésus de changer l’eau en vin. C’est son premier miracle dont la signification symbolique marque la singularité de sa destinée : il est celui qui révèle les véritables noces, celles de Dieu avec chaque être humain. Il apporte l’amour de Dieu quand l’amour humain ne suffit plus.

Frédéric Lenoir, philosophe, historien des religions

in "Le Christ philosophe"

Son premier miracle, le Seigneur l’a accompli à la demande de Marie à Cana, en Galilée. On peut considérer cette demande comme la première prière d’intercession de la Mère de Dieu.

La prière pour les autres n’est pas une prière pour mes propres besoins, mais une prière pour les afflictions d’autrui. Cette prière est toujours exaucée, car en elle notre amour-propre recule et notre bonne attitude envers les autres ressort. C’est pourquoi la prière pour autrui est souvent plus haute, plus chère aux yeux du Seigneur que la prière seulement pour soi-même.

Quand vous commencez à prier et que vous apportez votre pensée souffrante pour un autre à l’autel de Dieu, à ce moment-là non seulement votre âme s’élève, mais, malgré la distance, elle peut élever aussi la personne pour laquelle vous priez.

Chaque personne qui prie pour ses amis et ses proches sait combien la prière est puissante. Chacun sait que parfois on peut sentir la prière des autres sur soi.

Voilà pourquoi, chaque jour, lorsque nous sommes devant Dieu, il nous faut prier pour que sa volonté soit faite, puis prier pour les autres.

Alexandre Men, prêtre russe orthodoxe, martyr, 1935-1990
in "Le Christianisme ne fait que commencer"

LE SOURIRE DE MARIE

La Viege au sourire de la chambre de Thérèse malade,
"Les Buissonnets", Pentecôte 1883 

Je souhaiterais dire à tous ceux qui souffrent et à ceux qui luttent et sont tentés de tourner le dos à la vie : tournez-vous vers Marie ! Le sourire de Marie n’est pas le fait d’un sentimentalisme dévot ou suranné, il s’y trouve mystérieusement cachée la force de poursuivre le combat contre la maladie et pour la vie. Auprès de celle que le Christ nous a donnée pour Mère se trouve également la grâce d’accepter, sans crainte ni amertume, de quitter le monde à l’heure voulue par Dieu.

Benoît XVI

Homélie, Lourdes, le 15 septembre 2008

" Tout à coup la Sainte Vierge me parut belle, si belle que jamais je n’avais rien vu de si beau : son visage respirait une bonté et une tendresse ineffables, mais ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme, ce fut le ravissant sourire de la Sainte Vierge."

Sainte Thérèse de Lisieux, carmélite, 1873-1897

in "Manuscrits"

SILENCIEUSE CONTEMPLATION

Cloître de l'abbaye du Thoronet - Provence 

Marie, comblée de grâces, visage où se lit la merveilleuse beauté de la création,
Marie, pur cristal où se devinent nos noms inscrits sur le caillou blanc,
Marie, vive flamme sur notre route au désert,
douceur des jours arides,
sourire des jours d'épreuves,
joie tranquille des jours de paix.
Apprends-nous, ô Très-Pure, le chemin de l'abandon radical,
le chemin du cœur de Dieu par le Fils.
Apprends-nous, Très Douce, la silencieuse contemplation
qui garde toutes choses en son cœur.
Apprends-nous, Toute-Belle, l'élan de l'amour qui ne compte pas ses pas
pour escorter la Gloire du Bien-aimé.

Une Sœur ermite
in "Prières mariales", en ligne

LE PLUS BEAU DES CADEAUX

Bible en araméen, 12°s.

Le Seigneur nous a donné sa mère pour être aussi "NOTRE MÈRE". Sans aucun doute, cela a été un précieux cadeau pour l'humanité à travers toutes les générations, le plus beau de tous les cadeaux. Dans la suite des années, la Vierge Marie n’a jamais pu manquer ou négliger sa vocation de mère de l’humanité, selon la volonté de son divin Fils. Au contraire, elle devait toujours se montrer disposée à aider, secourir et assister, comme une mère véritablement admirable, et cela dès l'époque de la première communauté chrétienne alors qu'elle participait aux réunions des disciples. Cependant elle n’était pas le chef des apôtres. Sa présence rappelait le Seigneur Jésus et s’imposait par sa personnalité, aussi par sa sagesse et par son caractère qui la révélaient indubitablement comme une mère exceptionnelle, singulière et unique.

Les disciples ont dû pouvoir demander ses conseils pour être guidés et orientés dans leurs décisions. Parce que ses paroles étaient pleines de sagesse, elles apportaient une abondante lumière, source de précieuses inspirations pour solutionner toutes les questions. Tous devaient sentir que l'Esprit du Seigneur parlait par ses lèvres... Chaque personne demandant ses conseils devait recevoir une attention spéciale, les soins les plus zélés et une orientation sûre l’aidant à choisir le chemin qui allait la conduire au Créateur.

Aussi en Marie se retrouvait toute histoire de Jésus!...

Apostolat des Sacrés cœurs, angelfire.com
in " Mère de Dieu, notre mère"

LE BON LARRON



Composition by Boissonot

Prière à Notre-Dame pour les prisonniers - (extrait).

Dans cette prière à Marie, c’est le destin de chacun de nous qui est évoqué.

"Mère de l’Église, refuge des pécheurs et reine de tous les saints, aide-nous, pèlerins de la terre, à mieux vivre chaque jour notre passage vers la Résurrection. Guéris-nous de toute blessure de l’âme et du corps. Fais de nous des témoins de l’invisible, déjà tendus vers ce que l’œil ne peut voir, des apôtres de l’Espérance, semblables aux veilleurs de l’aube. Que notre prière, unie à celle de toute l’Église obtienne aux détenus la contrition, le pardon et la joie. Apporte consolation et réconfort à leurs familles, aux gardiens, aux visiteurs, à tous nos frères éprouvés ou désemparés".

La surabondance des mérites ou des grâces obtenus par les uns retombe sur les autres. Nous touchons là le mystère de la communion des saints. Nos prières seront des pluies de cadeaux parfaitement redistribués par la Sainte Vierge, entrons dans la joie de donner et de recevoir.

François Broustet, président de la Fraternité des Prisons "Le Bon Larron", Auffargis (78610)
in "Bulletin de liaison, décembre 2010"

"Cessons donc de nous juger les uns les autres. Appliquez-vous bien plutôt à ne rien faire qui amène votre frère à trébucher ou à tomber dans l’erreur." (Romains 14,13)

IL N'Y A PAS QUE LES MOTS

"The Sisters of Mary - International Relief"

Vierge fidèle, sainte demeure du Verbe, enseigne-nous à être dociles à la voix de l’Esprit, à être attentifs à ses appels dans l’intimité de notre conscience. Enseigne-nous à persévérer dans l’écoute de la Parole et à témoigner de la Vérité avec rectitude "à temps et à contretemps", et toujours avec beaucoup de charité.
Jean-Paul II

"Mais il n’y a pas que les mots. Il est bon de le rappeler d’abord. Le moindre geste peut dire la foi, et avant tout le geste de charité. L’amour, le respect, l’écoute, la justice, la paix, la beauté… la musique et le chant, la couleur et le vêtement, le jardin et les fleurs, la table et le repas, le regard de bonté et le sourire, peut-être les larmes partagées… autant d’échos possibles de la Parole entendue, sans qu’il soit nécessaire d’utiliser les mots pour la transmettre."

Régine du Charlat, religieuse auxiliatrice
in "Trouver sa propre parole de foi", extrait sur croire.com, en ligne

LECON DE VIE CACHÉE

"L'ange au sourire", 13°s., cathédrale de Reims

L'ange de la patience est à côté de nous dans tous les moments difficiles et nous aide à garder confiance pour que toute notre existence devienne graduellement comme nous le souhaitons, lorsque nous adoptons une attitude courageuse et optimiste. Cet ange nous explicite la leçon de vie cachée dans les situations conflictuelles auxquelles nous sommes confrontés ; il est à côté de nous à chaque fois que nous voulons radicalement transformer notre vie ou nous-mêmes. Quand nous voulons renoncer aux attitudes mentales négatives quant à nous-mêmes, la patience est fondamentale.

La patience signifie, avant tout, l’abandon de notre volonté à la Volonté de Dieu, prenant ainsi exemple sur la Vierge Marie:« Qu’il me soit fait comme tu l’as dit» (Luc 1, 38). Nous devons accepter pleins de confiance de nous abandonner à la volonté de la sagesse divine, selon laquelle “il existe un temps pour tout” (Ecclésiaste 3, 1-8). Il existe un temps pour travailler et un temps pour recueillir les fruits, il existe une période pour réaliser des efforts et un moment de couronnement de ces efforts.

Ce messager, l'ange de la patience, nous aide à réaliser que chacun de nous a une place unique dans ce monde et il nous incite à faire simplement ce que nous devons faire. Il nous aide à comprendre en profondeur cette attitude spirituelle d’abandon qui nous permet d’éprouver l’amour divin.

D’après Forum patience compassion et foi, en ligne

L'HUMILITÉ: UN MANTEAU QUI RÉCHAUFFE

Chapiteau de l'Annonciation, 12°s.,
Eglise St.Trophime, Arles (13)

Marie, tout en se voyant plus comblée de grâce que tous les hommes et tous les anges, ne se préféra jamais à personne. Elle savait bien qu'elle n'avait jamais offensé le bon Dieu. Cependant à la lumière plus grande qui lui découvrait l'infinie grandeur et bonté de Dieu, elle voyait plus clairement aussi sa propre petitesse.

Elle répondait à la salutation d'Elisabeth: "Mon âme glorifie le Seigneur". C'est comme si elle lui disait: vous me louez, mais moi je glorifie le Seigneur à qui est due toute gloire. Vous admirez que je sois venue à vous, mais moi j'admire la bonté de Dieu. Vous me louez d'avoir cru, mais moi je loue mon Dieu parce qu'il lui a plu d'exalter mon néant.

Elle aimait servir les autres. Le propre de l'humilité c'est de se plaire à servir les autres. Aussi la sainte Vierge s'empressa-t-elle de se rendre auprès de sa cousine Elisabeth pour la servir pendant trois mois.

Les personnes humbles se tiennent volontiers à l'écart et choisissent la dernière place. C'est pourquoi Marie, désirant un jour s'entretenir avec Jésus, ne voulut pas, même en vertu de son autorité, interrompre le discours de son Fils ni pénétrer dans la demeure où il prêchait.

Enfin l'humilité fait aimer les mépris. On ne lit pas que Marie se soit montrée à Jérusalem le jour des Rameaux, alors que le peuple recevait son Fils avec tant d'honneurs. Par contre, quand Jésus va mourir, elle ne craint pas de paraître sur le Calvaire en présence de tout le monde.

[...]

Cache-toi sous mon manteau... La considération de l'humilité de Marie est un excellent manteau qui réchauffe bien les âmes. Un manteau ne réchauffe pas si on ne le porte pas ; ainsi pour tirer avantage de l’humilité, il faut qu'on la porte, non seulement dans ses pensées, mais encore dans ses œuvres.

St Alphonse de Liguori, 1696-1787
in "Discours sur les vertus de Marie - Les gloires de Marie", en ligne (extraits)

SERVITEURS QUELCONQUES

Le Semeur, by Paul Gauguin (1848-1903)

(…) Ces mots me marquèrent pour toujours : " Tu récolteras au maximum dix pour cent de ce que tu as semé tout en sachant que nonante pour cent de ce que récolteras auront été semés par d’autres que toi ".

Cela nous demande une sacrée dose d’humilité. D’ailleurs je ne pense pas qu’une telle théorie puisse plaire aux agriculteurs. Mais voilà, il n’en va pas des êtres humains comme il en va de la terre. D’après les évangiles nous sommes appelés à devenir des semeurs. Semer, semer mais sans jamais regarder en arrière parce que ce qui a été semé ne nous appartient plus. Nous sommes des serviteurs quelconques. Nos semailles se trouvent dans le regard que nous posons, dans la main que nous prenons, dans les mots que nous susurrons, dans le silence de notre écoute. Il existe tant et tant de semailles qui viennent au jour chaque fois que nous mettons de l’humanité dans ce que nous faisons. Cette humanité éclaire alors celles et ceux qui la reçoivent d’une lumière toute spéciale puisque cette dernière prend sa source en la part divine qui inhabite en chacune et chacun de nous. L’Esprit Saint poursuit ce que nous avons commencé. Il accompagne cette terre humaine ensemencée pour la faire grandir en toute liberté. Devenons de véritables semeurs de Dieu,  heureux de l’être car ils ont découvert que toute personne rencontrée en vérité les faisait grandir. Des semeurs et des serviteurs qui ont tellement plus reçu qu’ils n’ont été eux-mêmes capables de donner.

Oui, devenons ces serviteurs quelconques qui, parce qu’ils sont quelconques, sont tellement grands aux yeux de Dieu.

Philippe Cochinaux, dominicain
sur le blog Paroisse de FACHES-THUMESNIL (59) - extraits

"Rien ne peut nous rendre saints, excepté la présence de Dieu... Et pour moi la présence de Dieu réside dans la fidélité à de petites choses. Nous pouvons ne pas accomplir de grandes choses: juste des petites, avec grand amour."

Mère Teresa de Calcutta

LUMIÈRE ET RÉCONFORT

Traversée des sables vers le Mont Saint-Michel, Normandie

La foi est un chemin : non pas une belle promenade, mais une difficile traversée du désert. La communauté chrétienne ne doit pas s’étonner de devoir suivre ce même parcours que le Christ a suivi le premier jusqu’au bout, elle doit au contraire s’y engager avec conviction.

La consolation se lit dans l’Ancien Testament (Sagesse 3, 11-12): la fonction de l’épreuve est de nous former, parcours sans lequel nous n’aurons rien appris, nous n’aurons ni grandi ni mûri. "Tenez bon! Soutenez-vous mutuellement"(Isaïe 35,3-4).

La communauté chrétienne a donc pour mission d’être une lumière et un réconfort sur le chemin.

In "Schott-Messbuch für die Wochentage "
lectionnaire pour Fribourg (D), Bâle (CH) et Vienne (A)
traduit de l’allemand

Je te salue Marie, Femme de foi, première entre les disciples !

Vierge, Mère de l’Église, aide-nous à rendre toujours compte de l’espérance qui est en nous, ayant confiance en la bonté de l’homme et en l’amour du Père.

Enseigne-nous à construire le monde de l’intérieur : dans la profondeur du silence et de l’oraison, dans la joie de l’amour fraternel, dans la fécondité irremplaçable de la Croix.

Sainte Marie, Mère des croyants, Notre-Dame de Lourdes, prie pour nous.

Amen.

Jean-Paul II, Lourdes 2004

LE FONDEMENT "ÉVANGÉLIQUE" DE NOTRE PIÉTÉ

"Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent" (Luc 11: 27-28).

Cette phrase ne doit pas être interprétée comme une répudiation de la louange de Marie par la femme ou comme une sous-estimation de la sainteté de Marie. Mais elle met exactement les choses au point: elle montre en quoi consiste le mérite de Marie. Que Marie ait été la mère du Christ, c'est là un don gratuit, c'est un privilège qu'elle a accepté, mais à l'origine duquel sa volonté personnelle n'a pas eu de part. Au contraire, c'est par son propre effort qu'elle a entendu et gardé la parole de Dieu. En cela consiste la vraie grandeur de Marie. Oui, bienheureuse est Marie, mais non principalement parce qu'elle a porté et allaité Jésus; elle est surtout bienheureuse parce qu'elle a été, à un degré unique, obéissante et fidèle. Marie est la mère du Seigneur ; elle est la protectrice des hommes: mais, d'abord et avant tout cela, elle est celle qui a écouté et gardé la Parole. Ici est le fondement évangélique de notre piété envers Marie.

Lev Gillet (Louis Gillet), 1893-1980, prêtre et théologien orthodoxe
in "L'an de grâce du Seigneur"