Cette phrase ne doit pas être interprétée comme une répudiation de la louange de Marie par la femme ou comme une sous-estimation de la sainteté de Marie. Mais elle met exactement les choses au point: elle montre en quoi consiste le mérite de Marie. Que Marie ait été la mère du Christ, c'est là un don gratuit, c'est un privilège qu'elle a accepté, mais à l'origine duquel sa volonté personnelle n'a pas eu de part. Au contraire, c'est par son propre effort qu'elle a entendu et gardé la parole de Dieu. En cela consiste la vraie grandeur de Marie. Oui, bienheureuse est Marie, mais non principalement parce qu'elle a porté et allaité Jésus; elle est surtout bienheureuse parce qu'elle a été, à un degré unique, obéissante et fidèle. Marie est la mère du Seigneur ; elle est la protectrice des hommes: mais, d'abord et avant tout cela, elle est celle qui a écouté et gardé la Parole. Ici est le fondement évangélique de notre piété envers Marie.
Lev Gillet (Louis Gillet), 1893-1980, prêtre et théologien orthodoxe
in "L'an de grâce du Seigneur"
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