Une foi non pas périlleuse, mais audacieuse
Quand on lève les yeux, on voit un peu plus loin que le bout de son nez. Il flairera l’arnaque en effet, le lecteur de Jean de La Fontaine : « Un tien vaut, se dit-on, mieux que deux tu l’auras, L’un est sûr, l’autre ne l’est pas. » (Le Petit Poisson et le Pêcheur). Les béatitudes ne tiennent pas de la sagesse populaire, encore moins de l’esprit des Lumières. Le bonheur n’est pas dans le pré ! Il est dans le ciel, dit Jésus, levant les yeux sur ses disciples. Mais comme ça nous paraît lointain ! Comme c’est dur à croire ! Une grande récompense pour après…
Ces consolations aux allures mystérieuses et chimériques ne valent pas un bon repas et quelques blagues en bonne compagnie. Et puis au fond, ne serait-ce pas cela le Royaume de Dieu : une vie paisible et pieuse nourrie de bonheurs terrestres ? Ils s’égarent ceux qui cherchent le bonheur dans le ciel ! Sans mentir, si ce langage satisfait votre esprit volage, vous êtes le corbeau malheureux qui perdra son fromage.
Frère Thomas Zimmermann, dominicain
prierdanslaville.org
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Il y a mille définitions de la foi ; celle que je préfère est l’aventure. Croire en est une, incontestablement, non pas périlleuse, mais audacieuse, qui déploie son énergie dans presque tous les domaines de la vie : nos relations, dans lesquelles on a tellement envie de croire ; notre vie politique où l’on attend des paroles qui nous parlent de manière crédible de notre avenir ; la marche du monde pour laquelle ne plus croire en la paix et dans le vol des colombes serait comme jeter un voile sur l’horizon. Et quoi de plus utile, de plus essentiel pour croire que des témoins auprès de soi ?
Arnaud Alibert, assomptionniste, rédacteur en chef à La Croix
édito du 23 octobre 2025
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