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" Le Bleu de Chartres" |
Cela ne signifie pas qu’elles se valent toutes
Parfois nous parlons de "la" morale, comme s’il n’y en avait qu’une. C’est juste en un sens, puisque nous voulons parler alors de la "vraie morale", celle qui est en vérité conforme à ce qui est vraiment bon ou mauvais, juste ou injuste. Mais les chrétiens ne sont pas les seuls à parler ainsi : lorsqu’un kantien, ou un spinoziste, parle de "la morale", ils parlent de ce qui est pour nous chrétiens "une morale", c’est-à-dire un système organisé de conception concernant ce qu’il est bon ou mal de faire ou de ne pas faire.
Mais la pluralité des morales ne signifie pas nécessairement qu’elles se valent toutes. Il y a bien dans nos conceptions morales des choses qui tiennent à notre environnement socio-culturel : ce qui nous paraissait banal ou possible hier nous effraie parfois aujourd’hui, et nous avons du mal à comprendre pourquoi même des chrétiens ont pu considérer comme juste d’envoyer tel ou tel criminel au bûcher.
La morale chrétienne est aussi humaine
Nous ne sommes plus en chrétienté, c’est-à-dire dans une société où le christianisme donne le ton. Mais cela ne signifie pas que la morale inspirée par le christianisme ne puisse être reçue par tous. Dans la mesure où Dieu est Logos, la foi met à la portée de la raison des vérités dont elle peut se saisir, comme la notion de dignité humaine.
Il convient donc d’abord de comprendre la morale moderne : c’est une morale qui pose comme bien fondamental l’autonomie du sujet, et tout le reste en découle : avortement, euthanasie… Cette compréhension nous permet d’en apercevoir les limites. L’autonomie conduit à une société d’individus où chacun devient l’autoentrepreneur de son existence et où le faible n’est guère pris en considération.
La force de l’exemple, au service des plus fragiles
Dans un espace public saturé de paroles et marqué par l’agressivité, aux chrétiens de trouver les moyens de manifester que leur morale, c’est-à-dire ce qui inspire leur manière de vivre, est supérieure. La morale chrétienne assume la morale naturelle, c’est-à-dire la morale inscrite dans la nature humaine, qui est universelle et que tout homme peut reconnaître par sa droite raison. Ensuite elle dépasse la morale naturelle car la Loi nouvelle de l’Évangile inclut, assume et accomplit les exigences de la loi naturelle.
La parole et la conviction restent fondamentales. L’exemple l’est au moins autant : les chrétiens sont particulièrement investis dans les soins palliatifs, le secours aux mères en difficulté, dans les associations caritatives… À eux de montrer qu’ils construisent, par leurs actes, une société plus heureuse.
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