Le labyrinthe de la cathédrale de Chartres |
C’est ici que les chrétiens se distinguent. Non parce qu’ils seraient optimistes, ni par simple idéalisme altruiste, ni à l’inverse pour réprouver ce monde pris de folie suicidaire. Certes, ils savent que la création est bonne. [...] Mais ils savent également que l’Histoire n’est pas achevée, que le Mal n’a pas désarmé, et que le Progrès ne suffira jamais à instaurer la paix dont rêvent les âmes les plus généreuses (et sans doute aussi les plus ambitieuses).
Ces vérités de foi sont loin d’être universellement acceptées. Elles produisent cependant une intelligence de la plénitude de la vie qui peut éclairer la conscience humaine et même faire entrevoir la dynamique qui les sous-tend. C’est que vivre vraiment, ce n’est pas s’approprier pour consommer, car cette existence-là, qui consiste à obtenir puis préserver des acquis soumis à l’érosion du temps, a forcément une fin. S’inscrire dans l’être, c’est plutôt se recevoir comme un donné, en s’offrant à son tour pour avoir part à une énergie féconde qui se renouvelle d’elle-même en se transmettant. C’est le ressort (si l’on ose dire) de la Trinité, de la Création, de l’Incarnation du Fils, de sa Passion et de sa Résurrection, du don de l’Esprit, de l’amour du prochain… Ce qui distingue les chrétiens n’est pas des croyances ni des observances, mais la grâce de vivre sans peur ni mépris. Et leur plus sérieux défi est de ne pas le laisser ignorer.
Jean Duchesne, essayiste, fr.aleteia.org
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