15 février 2023

LA DIGNITÉ DU TRAVAIL

 



Ce n’est pas le travail qui divise, car il est par nature un ferment d’unité. 

Les luttes auxquelles nous assistons ne sont légitimes et respectueuses de notre dignité de travailleurs qu’à une condition : qu’elles soient des luttes « en vue de », et nous des luttes « contre » les uns ou les autres. Cette lutte sociale est à entreprendre comme un engagement envers un juste bien, l’accès à tous au travail et à ses fruits, et non comme la défense opportuniste ou revancharde d’intérêts de groupe ou de classe. Il n’y a de véritable lutte sociale qu’à la lumière de cette exigence : que « l’union des hommes pour défendre les droits qu’ils leur reviennent, née des exigences du travail, demeure un élément créateur d’ordre social et de solidarité, élément dont on ne saurait faire abstraction ». Une petite relecture de ces quelques lignes de Laborem exercens (saint Jean Paul II) remettrait — qui sait ? — un peu de calme dans les bancs de l’Assemblée nationale ces prochaines semaines. Par conséquent, et en dépit des apparences, ce n’est pas le travail qui divise, car il est par nature un ferment d’unité. C’est dans le cœur de chacun que passe la division : comme l’écrivait Alexandre Soljenitsyne, ce n’est pas entre les groupes humains que passe la ligne qui sépare le bien et le mal, mais cette frontière habite dans le cœur de chacun et peut être très mouvante. C’est en nous qu’il y a une œuvre de réconciliation à faire, revenir à cette part de nous-même qui aime la justice, le bien commun, la terre que nous habitons, et qui est prête à y travailler. 


https://fr.aleteia.org/author/jeanne-larghero/

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