11 janvier 2023

QUESTION DE BON SENS

 



Le bon sens, c’est un grain de sable. Dès qu’on l’introduit dans un engrenage ingénieux, tout se détraque avec un bruit mou.


La percée fulgurante de fausses religions, de l’ésotérisme, du satanisme est la conséquence de notre démission, et non point sa cause. Le vide que nous creusons à nos pieds est aussitôt rempli par des erreurs très vivantes et grouillantes.

Les maux qui nous rongent ont leur racine dans la fausse gravité avec laquelle [on fait] briller devant nos yeux des articles de pacotille, nous convainquant qu’il s’agit là de trésors très précieux. Comme l’écrivait Alexandre Vialatte de façon amusante et mordante, le bon sens, « c’est un grain de sable. Dès qu’on l’introduit dans une montre, dans un engrenage ingénieux, dans une machine merveilleusement montée, dans les arguments du nazisme ou des tribunaux d’exception, dans les raisonnements de Sartre au sujet du langage, […] ou les jugements conventionnels sur la peinture et sur la langue, tout se détraque avec un bruit mou » (Chroniques de la Montagne, 17 février 1953). 

Cessons donc de gémir sur les maux que nous chérissons, comme l’avait fort bien noté Bossuet. Chacun est libre de ne pas emboîter le pas à la vague géante du tsunami engloutissant tout ce que la Révélation nous a légué de vrai, de beau et de bon. Chacun est libre de ne pas s’allier aux soutiens de l’Antéchrist et de repousser l’apostasie. En être convaincu apaise les inquiétudes, les angoisses, la peur incontrôlable. Le chrétien ne peut jamais être autre chose qu’un signe de contradiction. Lorsqu’il ne l’est plus, il est temps de tirer le signal d’alarme et de faire retentir les sirènes.


P. Jean-François Thomas, sj, auteur

fr.aleteia.org

Aucun commentaire: