… mais qu’il est rare que l’âme se taise assez pour laisser parler Dieu.
Il est certain, nous dit l’Écriture, que l’Esprit de Dieu habite au-dedans de nous, qu’Il y agit, qu’Il y prie sans cesse, qu’Il y gémit, qu’Il y désire, qu’Il y demande ce que nous ne savons pas nous-mêmes demander ; qu’Il nous pousse, nous anime, nous parle dans le silence, nous suggère toute vérité, et nous unit tellement à Lui que nous ne sommes plus qu’un même esprit avec Dieu. Voilà ce que la foi nous apprend ; voilà ce que les docteurs les plus éloignés de la vie intérieure ne peuvent s’empêcher de reconnaître.
Vous me direz peut-être : Est-ce que nous sommes inspirés ? Oui, sans doute, mais non pas comme les prophètes et les Apôtres. Sans l’inspiration actuelle de l’Esprit de grâce, nous ne pouvons ni faire, ni vouloir, ni croire aucun bien. Nous sommes donc toujours inspirés ; mais nous étouffons sans cesse cette inspiration. Dieu ne cesse point de parler ; mais le bruit des créatures au-dehors et de nos passions au-dedans nous étourdit et nous empêche de l’entendre. Il faut faire taire toute créature, il faut se faire taire soi-même pour écouter dans ce profond silence de toute l’âme cette voix ineffable de l’époux. Il faut prêter l’oreille ; car c’est une voix douce et délicate, qui n’est entendue que de ceux qui n’entendent plus tout le reste. Oh ! qu’il est rare que l’âme se taise assez pour laisser parler Dieu !
François de la Mothe-Fénelon († 1715), en semi-disgrâce après avoir été précepteur du duc de Bourgogne à la cour de Louis XIV, se révèle pasteur exemplaire dans le diocèse

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire