« Vraiment la vie de l’homme sur la terre est une corvée ».
Dans votre travail à l’hôpital, à domicile ou à l’Ehpad, dans votre « job » d’aidant, de soignant, vous êtes aussi un peu Job. Comme lui, vous avez le droit de penser que « vraiment la vie de l’homme sur la terre est une corvée ». « Le soir n’en finit pas, je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube ». Et Job se plaint à Dieu : « souviens-toi Seigneur, ma vie n’est qu’un souffle ». Non seulement Job ose parler à Dieu dans sa souffrance, ce qui est déjà un bien beau signe de confiance, mais il ose aussi lui parler de sa souffrance. Il ne comprend pas ce qui lui arrive : Il n’y a pas de rationalité, pas de logique, pas de justification. Vous savez comme moi que la prière et la souffrance ne font pas forcément bon ménage : l’une –la souffrance- chasse souvent l’autre car « si Dieu était Dieu, il ne permettrait pas etc… etc…. ». C’est aussi la réaction de Job qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Quand ses 3 amis vont débarquer dans sa vie pour le consoler, il va se révolter contre leurs raisonnements et il a raison. Et Dieu aussi lui donnera raison à la fin de l’histoire. De la même manière, on entend dans l’Evangile : « on parla à Jésus de la malade ». Ce n’est pas d’abord : « on parla de Jésus à la malade ». C’est le contraire. On ne peut pas toujours parler de Dieu à celui qui souffre, mais on peut toujours parler à Dieu de celui qui souffre.
Mgr Philippe Marsset
Eglise Saint-Louis de la Pitié-Salpêtrière, Paris
Extrait de l’homélie du Dimanche de la Santé
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire