12 février 2021

ÉCLAIRAGE SUR LE SACRIFICE „RÉVOLTANT“ D‘ABRAHAM

 



Ce qu’Abraham doit sacrifier, ce n’est pas son fils, c’est sa paternité. 

Quels éclairages la pensée rabbinique peut-elle nous apporter sur les passages plus difficiles - voire révoltants - de l’Ancien Testament, comme le sacrifice d’Abraham ?

De même que nous pouvons lire l’Ancien Testament à partir de la lumière de l’Évangile, nous pouvons lire, dans le judaïsme, la tradition écrite par le prisme de la tradition orale. Concernant le sacrifice d‘Abraham, une des lectures rabbiniques rappelle que la traduction du mot « sacrifice » (dans le texte : « Dieu dit à Abraham « sacrifie ton fils »), peut aussi signifier « faire monter ». En parallèle, elle explique qu'à la fin du texte, Dieu ne donne pas un agneau (dans le texte : « Isaac : Où est l’agneau pour l’holocauste ? »), mais un bélier pour le sacrifice (« Abraham vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes »). Quelle différence ? Le bélier est un père, l’agneau un fils. Le terme « faire monter » prend alors tout son sens : il signifie laisser partir, laisser exister. Ce qu’Abraham doit sacrifier, ce n’est pas son fils, c’est sa paternité. Cette interprétation m’a réconcilié avec ce texte.


Entretien avec le pasteur Antoine Nouis, auteur de Nos racines juives (Bayard).

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