23 novembre 2020

CE TEMPLE EN NOUS...

 


... comme une sentinelle attentive 


Dieu est un bien infini, source, origine et fontaine de tout bien, intimement présent à notre âme au sommet de notre esprit, où il a imprimé et gravé son image sacrée, y faisant sa demeure comme en son temple, son trône et son petit palais terrestre. Et quoiqu’il gouverne, modère et régisse par sa providence universellement le monde entier, il est néanmoins attentif à ce qui est du bien et du salut de chacun de nous en particulier, comme s’il était véritablement oublieux de tout autre et n’eût que nous seul à pourvoir. Car, comme une sentinelle attentive posée en notre esprit, il nous observe et regarde tous nos mouvements, pensées et désirs ; il voit où est, d’où vient et où va notre cœur, à quoi il tend, vers quoi il aspire, quelle est la racine de toutes nos œuvres et intentions.

Si bien qu’il n’est pas besoin de chercher Dieu loin de nous : il nous est toujours présent au sommet de notre esprit, extrêmement désireux de se communiquer à nous par l’infusion de ses grâces.

Le plus grand bien que nous puissions acquérir, c’est qu’en tout lieu et en tout temps, tant que faire se peut, nous ayons ce vrai témoignage en notre intérieur que notre cœur, nos pensées, nos désirs et nous-mêmes tout entiers sommes vraiment devant Dieu, et qu’en toute chose il nous voit, nous considère et observe sans cesse, pénétrant les plus intimes secrets de notre âme.


Constantin de Barbançon († 1631) prédicateur et directeur spirituel en Rhénanie 

méditation quotidienne 

MAGNIFICAT

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Quand Dieu appelle.


Dans la vie spirituelle, ceux qui s’arrêtent après avoir laissé passer leur destinée sont les plus infortunés des hommes. Ils ressemblent à ces voyageurs qui s’amusent à perdre leur temps, lorsque déjà la caravane est loin devant eux. Immédiatement, comme nous le dit Marco Polo, une voix mystérieuse les appelle par leur nom, et elle les attire vers l’un des côtés du chemin. Ils suivent, et elle appelle encore, et lorsqu’ils se sont égarés loin du sentier, succède un silence railleur plus terrible que la voix séductrice. Le vent du soir a soulevé le sable léger et a paisiblement effacé les traces et les vestiges des chameaux sur la plaine déserte, de même que la brise, agitant doucement la surface de l’abîme, fait disparaître le sillage du navire sur l’azur des vagues mobiles. Ils ont manqué leur vocation. Il est inutile pour eux de vivre désormais ; ils pourraient aussi bien se coucher et mourir.

Une âme, qui est restée en arrière de la grâce, ne verra plus jamais la caravane dont elle faisait partie. Elle pourra mourir avec Dieu ; car Dieu est dans le désert ; mais il y a pour elle bien peu de chance qu’elle ne meure pas dans le désert. Que tout homme examine donc s’il n’y a pas en lui quelque chose qui l’attire de la part de Dieu, et s’il reconnaît cet attrait, qu’il sache qu’il n’y a pour lui de salut qu’à le suivre.


Frederick William Faber († 1863) est un poète et théologien britannique. 

MAGNIFICAT méditation quotidienne 


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