3 juillet 2020

LE TRAVAIL DE LA GUÉRISON




S’émerveiller d‘être vivant

La guérison n’est pas un au-delà, au contraire, elle représente, en ce monde, ce qui résiste face à la mort et ce qui persiste à nous faire aimer cette vie, à rendre pour nous cette vie « aimable ». La guérison travaille – comme on parle du travail de l’accouchement – le corps et le temps, c’est-à-dire ce qui nous « met au monde » et ce qui nous y maintient, puisque la mort abolit ce corps et ce temps. La guérison prend le temps « à bras-le-corps » puisqu’elle ne rend ni le corps d’hier, d’avant la maladie, ni le temps perdu. Mais exiger d’elle qu’elle rende, c’est refuser qu’elle donne. Au lieu de rendre un corps indemne, elle donne un corps fragile et émerveillé d’être vivant ; au lieu de rattraper le temps, elle ouvre une histoire qui conjugue mémoire de la souffrance et espérance du repos que Dieu promet. Il faut guérir pour désirer plus que guérir.

Christelle Javary, titulaire d’un master en théologie, MAGNIFICAT méditation quotidienne 

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