13 juin 2020

UNE ÉGLISE DÉCALÉE ?



Anne Soupa, théologienne 

Candidature d'Anne Soupa à l'archevêché de Lyon
La candidature d'Anne Soupa à l'archevêché de Lyon jugée provocante 
et inappropriée par beaucoup, n'est pas une candidature guidée par le 
goût du pouvoir. Ni par un sentiment de supériorité. La question n'est 
pas de savoir si une femme peut, mieux qu'un homme, gouverner 
un diocèse. La question est de savoir si nous pourrons, un jour, 
sortir de cet imaginaire catholique dans lequel le masculin 
tient une place si prédominante. Certes, Jésus a lavé les pieds 
de ses apôtres, qui étaient des hommes. Et il a partagé avec eux le 
pain et le vin. Pour autant, a-t-il décidé que seuls les hommes 
avaient l'obligation du service ? Et que seuls les hommes pouvaient 
avoir accès à sa table ? Tout dans son comportement dit le contraire. 
Quelle femme d'ailleurs pourrait lui reprocher de les avoir reléguées 
à une place subalterne ? Au fil des siècles, beaucoup se sont imposées, 
en raison de leur amour pour lui. Leur intelligence, leur foi et leur 
courage ont même changé le cours de l'histoire. Aujourd'hui, alors 
que la société leur donne toute leur place, l'Église catholique 
reste en décalage. Pourquoi ? Et comment la faire bouger ? La 
provocation d'Anne Soupa ne nous pousse-t-elle pas à réfléchir à nos 
façons de concevoir la place des hommes et des femmes dans notre 
Église ?

Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef
Extrait de la newsletter du 12 juin 2020
croire.com 

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