Anne Soupa, théologienne |
Candidature d'Anne Soupa à l'archevêché de Lyon |
La candidature d'Anne Soupa à l'archevêché de Lyon jugée provocante
et inappropriée par beaucoup, n'est pas une candidature guidée par le goût du pouvoir. Ni par un sentiment de supériorité. La question n'est pas de savoir si une femme peut, mieux qu'un homme, gouverner un diocèse. La question est de savoir si nous pourrons, un jour, sortir de cet imaginaire catholique dans lequel le masculin tient une place si prédominante. Certes, Jésus a lavé les pieds de ses apôtres, qui étaient des hommes. Et il a partagé avec eux le pain et le vin. Pour autant, a-t-il décidé que seuls les hommes avaient l'obligation du service ? Et que seuls les hommes pouvaient avoir accès à sa table ? Tout dans son comportement dit le contraire. Quelle femme d'ailleurs pourrait lui reprocher de les avoir reléguées à une place subalterne ? Au fil des siècles, beaucoup se sont imposées, en raison de leur amour pour lui. Leur intelligence, leur foi et leur courage ont même changé le cours de l'histoire. Aujourd'hui, alors que la société leur donne toute leur place, l'Église catholique reste en décalage. Pourquoi ? Et comment la faire bouger ? La provocation d'Anne Soupa ne nous pousse-t-elle pas à réfléchir à nos façons de concevoir la place des hommes et des femmes dans notre Église ?
Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef
Extrait de la newsletter du 12 juin 2020
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