11 juin 2020

LA JOIE AU PASSAGE DE L’IMPRÉVU



Image Good Housekeeping - UK

Être « là », se tenir pleinement dans l’ici et le maintenant 

La joie est un « présent », au double sens de temporel et de don. Les deux sont liés organiquement, ils sont inséparables : si l’on ne fait pas totalement acte de présence au monde, au temps, aux autres, à la vie, on ne sera pas disponible pour recevoir le don spirituel de la joie, car celui-ci peut se proposer à l’improviste, à l’occasion d’une rencontre, de paroles lues ou entendues qui « peuvent devenir des événements fondateurs ou réformateurs » ; au détour d’un regard que l’on pose sur un lieu, une lumière, une œuvre d’art dont la beauté soudain nous surprend, nous émeut, et plus encore à l’instant d’un regard que l’on croise, s’irradiant d’un visage qui s’expose dans sa nudité, sa vulnérabilité, sa bouleversante humanité.
Comment saisir le passage de l’imprévu, si l’on est inattentif, indifférent, blasé ? Comment accueillir l’insoupçonné, l’inespéré, si l’on se tient replié dans une bulle si bien ouatée d’autosuffisance qu’elle ne laisse plus aucune place pour rien ? Comment être rencontré, touché, si l’on est absent à soi-même ?
Être « là », se tenir pleinement dans l’ici et le maintenant qui nous sont impartis, trouver son assise dans l’escarpement des jours ordinaires. Ainsi s’est tenue Thérèse de Lisieux, qui emplissait de gratitude chacun de ses aujourd’hui : « Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère / Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit / Tu le sais, ô mon Dieu ! Pour t’aimer sur la terre / Je n’ai rien qu’aujourd’hui ! »

Sylvie Germain, femme écrivain Magnificat  méditation quotidienne

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