Curieuse marche vers Pâques
Étrange Carême. Tous les repères sont emportés par la vague du virus. Les grandes célébrations qui rythment la marche vers Pâques sont annulées. Hormis ceux – courageux et nombreux –, qui assurent les services nécessaires à une vie quotidienne, nous voilà soumis au confinement, espace de silence favorable pour les uns, défi de relations familiales ou communautaires – très, trop – proches pour d’autres, solitude accrue pour beaucoup, à commencer par ceux de la rue !
Comme vous, je m’interroge. Sur la durée peut-être. Sur la courbe des chiffres donnés chaque jour, bien sûr. Sur notre fragilité devenue plus sensible. Et aussi sur cette curieuse marche vers Pâques. Nous avions prévu un chemin de Carême, il faut en prendre un autre, comme les mages revinrent par un autre chemin. Jésus fut poussé par l’Esprit au désert. Les mesures qui nous sont imposées seraient-elles de cette nature ? Un chemin que nous ouvre l’Esprit ? Comprendre la fragilité. S’ouvrir intérieurement à toute vulnérabilité. Entendre le silence comme le lieu d’une autre parole. Faire de la prière le discret tissu – continu – de notre vie ; n’étant plus confinée à des moments précis, elle peut se déployer. Ouvrir son carnet d’adresse pour appeler ou écrire à ceux qui sont en solitude, à défaut de les visiter. Utiliser le laissez-passer dûment rempli pour faire des courses solidaires. Et intercéder pour le monde, comme le fait la Bible à chaque moment d’épreuve. Ainsi marchons-nous vers Pâques. Les textes liturgiques de la Passion et de Pâques vont nous aider. Ils sont précieux. Il nous faut renaître.
Jacques Nieuviarts, assomptionniste,
Prions en Église
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