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Un temps pour remettre Dieu au centre, le prendra-t-on, ce temps ?
Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’à travers cette épidémie Dieu tente, une énième et peut-être ultime fois, de sauver le monde. Ne l’a-t-il pas déjà sauvé, en lui livrant son Fils bien-aimé ?
Quand on est chrétien, c’est en effet ce que l’on croit. Mais on sait aussi que ce Salut, offert à tous, est à recevoir par chacune et chacun. (...)
Le confinement que nous vivons, c’est d’abord un temps pour remettre Dieu au centre. Ensuite il y aura des pleurs, des peurs, des enterrements compliqués et des deuils plus difficiles à faire.
Pour l’heure, il n’y a que du temps. Et même dans ces pleurs, il y aura du temps. Et ce temps, nous le laissons aujourd’hui à la nature, pour souffler un peu. L’eau de Venise redevient transparente. Le ciel est plus dégagé. L’air en Chine est respirable.
Le prendra-t-on, ce temps ? Déjà les courriers électroniques affluent sur nos messageries pour que, par la puissance du virtuel, le réel qu’il nous est demandé de traverser n’ait pas vraiment lieu.
Il faut résister à cette agitation et attendre. Le monde est à l’arrêt. Une chance lui est redonnée. Dieu ne veut pas que nous recommencions comme avant.
Il ne veut plus de voyages touristiques en avion.
Il ne veut plus cette hyperconsommation qui, chassant la pauvreté (le juste usage des choses), apporte partout la misère (le manque du nécessaire).
Il ne veut plus de ces vies épuisées à la gagner quand l’humanité jette la moitié de la nourriture qu’elle produit.
Il ne veut plus de ces machines à fabriquer de vains soucis que sont ces réseaux qui relient l’homme à l’homme, de plus en plus vite, dans une boucle infernale qui, dans sa spirale, emporte tout.
Il ne veut de nous que ce peu de temps perdu pour Lui qu’on nomme la prière.
Dieu nous laisse un peu méditer. Je ne dis pas qu’Il voulait ce virus ni cette épidémie. Mais Il veut que nous l’accueillions, comme toute chose, comme la joie ou la maladie, comme l’enfant qui naît et le jour qui vient, en vue d’un accroissement de son Royaume.
Ce n’est pas nous qui, dans cette épreuve, devons prendre patience. Mais Dieu qui nous rappelle combien grande est la sienne.
Dieu a dit « Je t’aime » et nous nous taisons, parce que, d’ordinaire, il y a tant à faire. Il n’y a plus rien à faire, seulement à entendre et, quand le monde recommencera, il y aura à ne pas faire comme s’il ne s’était rien passé.
Martin Steffens, philosophe
20 mars 2020
seraphim-marc-elie.fr
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