7 mars 2020

DU RENONCEMENT




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En réalité, rien ni personne n‘est à moi.
Le conseil qui nous est donné avant de construire ou de partir en guerre est celui de s’asseoir pour réfléchir, ne faisons pas trop vite ! Chacun n’est-il pas tenté de bâtir sa propre tour, d’ivoire ou de défense pour se protéger ; d’attaque pour dominer les autres et les soumettre ; d’orgueil pour être au dessus de tous et de Dieu ? D’autres bâtissent en hauteur simplement pour la vue, la lumière et la solitude, et parce qu’ils grandissent. Chaque homme n’est-il pas sa tour ? Mais une ville ne peut pas être faite seulement de tours juxtaposées.
Les ponts, les passages, les communications, les ouvertures, les perspectives et les places sont indispensables, et signes de l’urbanité. Ainsi, construisons dans l’ouvert, le grand ouvert. La réaction de Dieu à Babel (Genèse 11,1-9), qui confond les langues des hommes, est davantage une bénédiction qu’une punition, parce qu’elle brise la pensée unique et la langue de bois.

Elle offre ainsi à chacun son expression personnelle, mais encore faut-il que chacun trouve en lui même sa propre parole et qu’elle soit entendue et reçue par un autre. Les échanges et les partages entre nous ne sont possibles que grâce à la part de renoncement auquel l’homme consent pour faire place à un autre.
Jésus va encore plus loin, son exigence est radicale : pour être son disciple, je dois renoncer à tout ce qui m’appartient. Découvrir qu’en réalité rien ni personne n’est à moi, sauf dans une illusion trompeuse, est le premier pas pour le suivre.

Frère Jean Pierre Brice Olivier, dominicain 
„ Le devoir de s‘asseoir „
Méditation sur Luc 14, 25-33


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