5 mars 2020

LE RÈGNE DE L'ESPÉRANCE





Ce monde dans lequel le Christ seul redonne sens et joie.

À la splendeur de la modernité, succèdent le désenchantement et l'angoisse des postmodernes. L'athéisme se dissout dans un grand silence : Dieu n'est plus un ennemi, ni même une question, Il est absent. La famille, les valeurs morales sont parties avec l'eau du bain ; le matérialisme, le relativisme, l'individualisme, le dieu-argent et la communication névrotique règnent en maîtres. En gommant Dieu et en se livrant aux idoles, l'homme a perdu sa propre dignité.
S'en tenir à ce constat désenchanté serait injuste : ces périodes de grand dynamisme ont été très positives à maints égards et permis de vrais et beaux progrès. Mais, en éloignant l'homme de son Créateur, elles l'ont livré à la solitude et à l'angoisse. Coupé de Dieu, il en vient à ne plus se comprendre lui-même. Il ne sait plus à quel saint se vouer et cherche sans succès à étancher sa soif spirituelle dans des sagesses au ventre mou. Si l'homme oublie Dieu, Dieu, heureusement, n'oublie pas l'homme. Il est à l'oeuvre, fidèle et miséricordieux. Nietzsche a été un peu rapide en annonçant la mort de Dieu ­ peut-être ignorait-il sa manie de ressusciter ? Toujours est-il que Dieu, en ce début de XXIe siècle, se porte comme un charme. Et l'Église ne va pas si mal non plus ! Elle souffre de ses propres péchés mais garde les yeux fixés sur le Christ, son Époux. Le dynamisme de la Nouvelle Évangélisation et des communautés nouvelles, la multiplication des fraternités missionnaires locales, l'implication des chrétiens dans les débats de société et dans la vie économique au service du développement « de tout l'homme et de tous les hommes » (Paul VI) sont une lumière pour notre monde.
C'est donc à nous, chrétiens, qu'il appartient d'annoncer à nouveau l'espérance, en nous engageant avec le Christ de manière résolue dans ce monde auquel Lui seul donne sens et joie. Au règne de la raison raisonnante, de la science folle, de l'argent tout-puissant, nous pouvons opposer la lumière de la foi, la vigueur de l'espérance, la splendeur de la vérité, la grandeur de la justice et la chaleur de la charité. C'est à nous, chrétiens, qu'il revient de faire passer notre monde postmoderne angoissé à une ère nouvelle, une espérance nouvelle, une joie nouvelle. Si nous ne le faisons pas, qui le fera ?

Juliette Levivier, théologienne
Modernité, postmodernité et autres joyeusetés
famillechretienne no. 2145

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Le Royaume de Dieu est déjà là : il est dans la beauté du monde et partout où le bien règne parmi les hommes, dans les vrais disciples de Jésus, dans les saints et les chrétiens authentiques, dans tous ceux qui veulent le suivre et n’abandonnent pas leur maître au milieu des épreuves les plus dures de son Église. Le christianisme est un idéal tellement élevé que nous n’y sommes pas encore parvenus. L’humanité chrétienne est en marche vers ce but. Il faut continuer à avancer. Sans faire fi de la tradition, aller vers les hommes tels qu’ils sont. L’Évangile ne se détourne pas de la vie terrestre. La Bonne Nouvelle est entrée dans le monde comme une force dynamique englobant tous les aspects de la vie.
Alexandre Men, prêtre et théologien orthodoxe (1935-1990)
Le christianisme ne fait que commencer
aleteia.org

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