11 février 2020

VÉNÉRATION MARIALE OU MARIOLÂTRIE ?





Un «oui» inconditionnel qui commanda l’aventure de l’incarnation.

La douloureuse réticence des protestants au sujet de la Vierge me semble être d’autant plus paradoxale que Marie est pour eux, comme pour tous les chrétiens, la Mère de Jésus Christ, celle dont dépendait le don du Dieu incarné à l’humanité.
Reconnaissons, il est vrai, certains excès fort regrettables manifestés trop souvent par nombre de catholiques à travers leur dévotion mariale. Ne soyons donc pas surpris des réactions non moins excessives qu’ils ont provoquées au sein de l’Église réformée. Ces réactions, combien dommageables, poussèrent les protestants à baptiser certaines de ces dévotions spectaculaires de « mariolâtrie » et à reléguer Marie dans une obscurité totale, se privant ainsi de toute la richesse contenue dans sa vocation et dans son message spirituel.
C’est cependant sur son « oui » initial inconditionnel que repose et reposera indéfiniment l’avènement de Dieu Vivant au monde. C’est ce « oui »  qui inscrivit dans l’histoire chrétienne les principes de liberté et et de responsabilité qui commandent jusqu’à la fin des temps toute l’aventure de l’incarnation prolongée de l’Esprit de Dieu dans l’humanité.
Ce fiat de Marie affirme à jamais qu’à la proposition d’amour de Dieu doit correspondre la libre réponse d’amour de l’homme. Il révèle ainsi la vraie nature de la relation de Dieu et de l’homme.

Marguerite Ph. Hoppenot, 1900-2010, fondatrice du mouvement œcuménique SÈVE
in « Pleins pouvoirs à l’Esprit-Saint », ed. Cerf


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