7 juin 2019

LA POLITESSE COMME EXERCICE SPIRITUEL






Pour vivre harmonieusement dans le respect et la bienveillance.

La politesse est nécessaire pour vivre harmonieusement en société, dans le respect et la bienveillance mutuels. Pour le chrétien, cependant, sa valeur et son fondement ne sont pas seulement sociaux. François de Sales nous aide à vivre la politesse comme un exercice spirituel. Elle consiste à ne pas se laisser aller à ses aises et à ses inclinations au détriment des autres, mais au contraire à être attentif au bien du prochain. Ces règles forment une barrière qui empêche de mépriser l’autre, de le blesser, en laissant libre cours à son humeur du moment. Elle est ainsi un acte d’amour à l’égard du prochain qui, quand il est vécu comme tel, a la portée d’un acte d’amour de Dieu. La maîtrise et la purification de sa parole sont des dimensions essentielles de la politesse.
François de Sales manifestait à tous le même intérêt, la même cordialité, que ce soit envers les riches ou les pauvres. En outre, il n’interrompait pas son interlocuteur et ne le contredisait pas sans nécessité, il parlait peu de lui pour laisser parler et écoutait, parfois longuement, sans jamais s’impatienter. Il ne parlait des autres que pour en dire du bien. Le plus petit mensonge ou parole médisante le faisait souffrir.
Un autre aspect du savoir-vivre réside dans la façon de se vêtir, correctement mais sans ostentation, dans une attitude respecteuse de soi-même et  des autres. La netteté extérieure représente en quelque sorte la netteté intérieure.
La politesse n’a pourtant rien à voir avec un manuel de savoir-vivre mondain. Elle a pour but d’éviter toute sorte de gêne pour autrui. Séparée d’un regard d’amour, elle n’a aucun sens. Le savoir-vivre est un savoir-aimer. Pour cela, le plus important est d’envisager chaque homme comme l’enfant de Dieu qu’il est en vérité. 
Trois mots-clés à retenir: « merci », « pardon » et « s’il te plaît », les clés d’une vie sociaale harmonieuse mais également d’une vie spirituelle authentique, en ce qu’elles dessinent les grandes attitudes à adopter devant le Seigneur: l’action de grâce, la conversion et la demande humble.
C’est Dieu qu’on honore en la personne du prochain.

Mahaut Herrmann et Xavier Accart
Extrait de l’article «  La politesse comme exercice spirituel »
Prier, septembre 2015

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