24 mai 2019

SINCÉRITÉ, OPINION : DES ARMES TROMPEUSES



Image CHU Dumont, Canada


La Vérité vraie est celle qui ne fait qu’un avec l’amour.

La vérité moderne se présente, de façon apparemment paradoxale, comme la vérité absolue de l’antithèse de la vérité : il n’y a pas de vérité mais des opinions. Et dans une société où il n’y a plus de vérité, le pouvoir appartient à ceux qui savent exprimer leur opinion et qui ont les moyens de le faire savoir.
Nous connaissons bien la nature des objections que l’on nous oppose : croire en la vérité est le premier pas vers le fanatisme et l’exclusion en nous amenant à rejeter tout ce qui n’est pas notre vérité ; il ne s’agit que d’une illusion pernicieuse de la conscience, voulant se persuader de la supériorité de notre opinion particulière sur celle des autres ; d’ailleurs, surtout en matière de religion, il n’y a que des vérités partielles et, au fond, chaque religion a sa parcelle de vérité…
La vérité, ce concept jadis central de la métaphysique occidentale, jugée en contradiction avec le principe des sociétés démocratiques modernes, qui suppose le désaccord et la diversité, est systématiquement sommée de s’effacer au profit d’une notion, jugée plus pacifique et plus en accord avec notre modernité : l’opinion.
La vérité, dans nos sociétés, n’est plus une affirmation explicite. Elle est plutôt un processus souterrain, un pouvoir de contrôle anonyme qui s’exerce, afin que chacun joue le jeu et se borne à n’exprimer que des opinions. Ce pouvoir n’est pas neutre : une société où l’absolu n’a plus droit de cité, sauf pour dire qu’il n’y a pas d’absolu, est aussi une société qui se garantit contre toute parole radicalement autre, interdisant ainsi toute critique radicale de son système de valeurs ; une société où règne l’opinion fait toujours prévaloir, dans les faits, l’opinion de « ceux qui savent » sur l’opinion des petits et des pauvres.

Laurent Fourquet, essayiste,
«  La vérité, cette notion priée de s’effacer au profit de l’opinion » ( extraits)
aleteia.org, 20 février 2019

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Dans le « monde » il est de bon ton de mettre la sincérité comme ceinture… et non la vérité sous les prétextes que : Nul ne peut prétendre à la vérité, car elle n’existe pas. Chacun a sa vérité ; Toute vérité n’est pas bonne à dire. C’est tellement vrai, mais loin d’être un argument pour ne rien dire ; Or, il y a deux sortes de vérité : la vérité et la Vérité vraie. Celle qui n’est pas bonne à dire, c’est la première. La Vérité vraie, est celle qui ne fait qu’un avec l’amour comme il est dit dans le psaume 84, 11 : « Amour et Vérité se rencontrent. »

Philip Kosloski, essayiste
Les stratagèmes du Malin (extrait)


aleteia.org, 22 mai 2019

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