22 mai 2019

L’HUMOUR DE BON ALOI



«  Hey! Ton smartphone  est arrivé « 
Railler ce qui est vrai et beau n'est pas nouveau. La France des Lumières a initié le processus, prenant pour cible les institutions, l'Église, les valeurs morales, etc. Voltaire, en particulier, a fait preuve d'un génie tout à fait remarquable dans la malveillance. S'il a eu de nombreux successeurs, peu l'ont égalé ! Maniée sans limites, la culture du rire acide occupe largement le champ de la conscience collective. Elle a énormément contribué à la perte de confiance dans le monde politique et, d'une manière générale, en toute autorité quelle qu'elle soit. La dérision provoque et démolit gratuitement. Qu'exprime-t-elle, au fond, sinon la frustration et la souffrance ? Pourquoi ce besoin de faire mal, d'humilier ? Qu'est-ce que cela cache de nos propres faiblesses, de nos souffrances, de notre péché ? La dérision manifeste malheureusement des sentiments qui ne nous font pas grandir. Qu'elle se pare d'une fielleuse élégance ou se vautre dans la grossièreté, c'est une violence ordinaire mais ravageuse.
Tout cela sent le soufre. L'ironie et la dérision sont beaucoup plus
 faciles à pratiquer que l'humour sain(t), d'où leur succès dans un
 monde où la facilité l'emporte volontiers sur le talent. N'est-il pas infiniment plus facile de diminuer l'autre que de grandir soi-même, d'abattre que de construire 
« Oh non, j’ai encore oublié ton anniversaire !
« L'homme bon tire le bien du trésor de son coeur qui 
est bon ; et l'homme mauvais tire le mal de son coeur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du coeur. » (Lc, 6, 44-45). Dis-moi comment tu ris, je te dirai qui tu es ! La manière dont nous rions de nous-mêmes, des événements ou des autres en dit long sur notre coeur et nos pensées. Quelle pauvreté de ne savoir rire qu'aux dépens des autres... Rire de soi, rire avec les autres plutôt que de rire des autres, rire de nos petits travers et de nos grands ratés permet de prendre de la distance par rapport aux événements, aux gens, au sacro-saint nombril. Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-
mêmes, ils n'ont pas fini de s'amuser !

Juliette Levivier, théologienne


"L'humour de bon aloi"
famillechretienne.fr






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