19 avril 2019

„ MON DIEU, MON DIEU, À QUOI M‘AS-TU ABANDONNÉ ?“



Image by Georges Desvallières, 1861-1950


ll y a deux façons d’interpréter « Mon Dieu, mon Dieu à quoi m’as-tu abandonné ? » : d'un côté en considérant ce cri seul, ou de l'autre en le rapprochant du psaume 22 dont il est le 1er verset. Nous pensons qu’il faut absolument tenir les deux interprétations. 

« Le Christ est venu résoudre deux problèmes principaux, le mal et la mort, qui sont précisément les problèmes des révoltés. Sa solution a consisté d’abord à les prendre en charge. Le dieu homme souffre aussi, avec patience. Le mal ni la mort ne lui sont plus absolument imputables, puisqu’il est déchiré et meurt. La nuit du Golgotha n’a autant d’importance dans l’histoire des hommes, que parce que dans ces ténèbres la divinité, abandonnant ostensiblement ses privilèges traditionnels, a vécu jusqu’au bout, désespoir inclus, l’angoisse de la mort. On s’explique ainsi le Lama sabactani et le doute affreux du Christ à l’agonie. L’agonie serait légère si elle était soutenue par l’espoir éternel. Pour que le dieu soit un homme, il faut qu’il désespère ».
Albert Camus (1913-1960), L’Homme révolté (1951). 
« Il faut chercher en quoi la voix du Christ fut forte, si c’est seulement par le retentissement du cri, ou si elle fut forte en raison du mystère, en présence de réalités mystiques. [...] Chaque fois que, dans les Écritures saintes, on lit le cri de Jésus ou le cri de Dieu ou le cri de la sagesse, il faut toujours comprendre quelque grand et ineffable sacrement/mystère ».
Paschase Radbert (ca. 790-865 ap. J.-C.), Expositio in evangelium Matthaei

PRIXM 14 avril 2019 (extrait)

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