28 mars 2019

LES GIBOULÉES DE LA MISÉRICORDE






À l’évidence, ce mois de mars porte bien son nom guerrier. Il ne sert à rien de lui résister. Nous sommes tous mouillés. Tous éclaboussés. Tous touchés. Il pleut des cordes et des discordes. Ce monde est synonyme de tempête. Qu’est-ce qu’une tempête ? C’est être débordé, de tous côtés. C’est savoir que, pour l’heure, on ne peut rien y faire. Seulement ne pas sombrer. Ou bien comme Jonas ou bien comme Jésus… dormir. Non pas fermer les yeux sur le chaos du monde, mais savoir que c’est ainsi que l’Histoire avance : dans la douleur de l’enfantement, dans les gémissements de la mer. La confiance qu’on n’a plus, il faudra désormais la faire. Il faudra croire que ce vent de vérité qui souffle sur l’Église est celui de l’Esprit. La pluie de scandales qui s’abat sur elle, ce sont des larmes de Dieu. Certes, elles sont diluviennes. Mais c’est parce qu’elles sont d’amour. Confiance, donc.
Vaincus par les eaux et trempés jusqu’aux os, ma fille et moi comprenons qu’il ne sert plus à rien de courir. Soudain, il est là, devant nous : l’arc-en-ciel. Effet des hasards naturels, l’arc-en-ciel a été promu par Dieu comme un véritable pense-bête, afin que toujours Il se souvienne de sa Miséricorde (Gn 9, 15). C’est un signe, non que Dieu envoie aux hommes, mais que le monde, dans ses tempêtes, renvoie à Dieu. Un pense-Dieu, si l’on veut. Du point de vue physique comme spirituel, l’arc-en-ciel est la révélation des couleurs qui composent la lumière quand celle-ci, venue du ciel, traverse les gouttes de pluie.

Les giboulées de la Miséricorde 
Billet de Martin Steffens, philosophe
La Croix, 26 mars 2019

1 commentaire:

Kunz-Bagros Chantal a dit…

À Rose Gomez
Bonjour,
Tout en reconnaissant votre bonne intention, je regrette de ne pouvoir publier votre commentaire car vous y renvoyez à un lien publicitaire étranger à l‘esprit de ce blog.
Je suis cependant heureuse pour vous de la belle expérience que vous avez vécue et vous souhaite un beau chemin de vie en famille.
Cordialement,
Chantal K.-B.