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Un désir profond de retrouver le home perdu
Souvent le repentir est simplement identifié à une froide énumération de péchés et de transgressions, à un aveu de culpabilité devant une accusation légale. Confession et absolution sont envisagées comme des actes de nature juridique. Mais on néglige une chose essentielle, sans laquelle ni la confession ni l‘absolution n‘ont de signification réelle ni de pouvoir. Et cette hose, c‘est précisément le sentiment d‘être exilé de Dieu, exilé loin de la joie de la communion avec Lui et loin de la vraie Vie qui est créée et donnée par Dieu. Il est facile, en effet, de confesser que je n‘ai pas jeûné aux jours prescrits, que j‘ai oublié mes prières ou que je me suis mis en colère. C‘est tout autre chose de réaliser tout à coup que j‘ai souillé et perdu ma beauté spirituelle, que je suis très loin de ma vraie demeure, de ma vraie vie, et que, dans la trame même de mon existence, quelque chose de précieux et de pur a été irrémédiablement brisé. Pourtant cela et cela seul est le repentir, et c‘est pourquoi il est aussi un désir profond de retourner vers ce qu‘on a quitté, de revenir, de retrouver le home perdu.
Alexandre Schmemann, théologien,
in Le grand Carême, Éditions monastiques
PRIXM mars 2019
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