Et ces millions de sourires éteints ? Tous ceux dont les livres d’histoire ne disent rien…
Guillaume de Fonclare (XXI ème s.)
À la déclaration de la guerre, Genevoix rejoignit le 106e régiment d’infanterie en tant que sous-lieutenant. Entre septembre 1914 et avril 1915, son régiment participa aux attaques de la « tranchée de Calonne » et de la « butte des Éparges » dans la région de Verdun. Le 25 avril 1915, il fut blessé de trois balles, deux au bras et une à la poitrine. Après sept mois de soins, il rentre à Paris, rue d’Ulm, où il accepte, sous les encouragements du secrétaire général de l’École avec qui il a longuement correspondu, de transcrire son témoignage qui sera publié sous le titre “Ceux de 14”.
Il a aussi écrit un court texte qui évoque les cloches de l’armistice et que nous reproduisons ci-dessous.
Les cloches de l’Armistice
Lorsque sonnèrent les cloches de l’armistice, je me trouvais dans mon village. C’était une admirable journée d’automne. Quel calme ! Quelle sérénité ! Et c’est dans ce silence que s’éveilla le vol des cloches. C’en était à jamais fini. Le dernier «cessez-le-feu» avait sonné la fin de la dernière bataille.
À dater de cette heure, les hommes n’épuiseraient plus la joie de se sentir vivants. Je me souvenais de notre départ cinquante-deux mois auparavant. Ces souffrances que nous pressentions, ces horreurs, ces massacres, nous savions à présent que leur réalité avait dépassé de bien loin tout ce que nous imaginions.
Maurice Genevoix, 1890-1980, homme de Lettres, membre de l’Académie Française
« Les cloches de l’Armistice « 30/03/2018
La Médaille militaire, n°460, 1988,
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