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| « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour « |
Dieu prévient: la manne ne se conserve pas: Elle se renouvelle jour après jour, chacun en cueille selon ce qu’il peut en manger: l’étonnement n’est jamais acquis. L’homme sage poursuit son travail dans la patience quasi obstinée parce que jamais résignée. La question attend la réponse, mais la réponse n’apaise pas la question, et même si elle y met fin, elle ne met pas fin à l’attente.(...) L’essence de la question n’est pas éteinte par la réponse.
Il fut un temp, dit-on, où l’enseignement de la foi passait par l’apprentissage de réponses toutes faites à des questions fondamentales : qu’est-ce que la foi ? Pourquoi Dieu vous a-t-il créé et mis au monde ? Où subsiste l’unique Eglise du Christ ? Qu’est-ce que le sacrement de l’Eucharistie ? Questions surannées, dissipées dans les réponses esquissées.
Car un bon catéchisme n’est pas un musée de questions ni un catalogue de réponses. À la foi qui les réclame pourtant,il impose à l’homme d’user de sa raison et de son intelligence. Ainsi la foi trouvera-t-elle son chemin de liberté dans la Parole qui la fonde, la tradition vivante qui la prolonge, l’interrogation des penseurs, des poètes et des artistes qui la vivifie et l’oblige à relever ce formidable défi: s’abstenir d’oublier lucidement Dieu et l’homme.
Aujourd’hui, la question profonde libère un nouvel espace de dialogue et le croyant qui pense et doute, affirme et désire, confronté à la pluralité des opinions et des manières de vivre, parfois voué à l’indifférence, au mépris ou à la haine, essaiera de répondre en avançant à pas lents en évitant le piège de la suffisance.
P. Sylvain Gasser, assomptioniste
« 100 raisons de vivre en chrétien « Extraits de l’introduction
Bayard
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