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La lumière ne grimpe pas toute seule sur le lampadaire, elle s'y retrouve sans l'avoir cherché, parce qu'on l'y a placée. Et ce n'est bien souvent pas une position confortable, c'est même le meilleur endroit pour se faire caillasser. Elle dérange, parfois, cette lumière. Elle révèle ce que l'on a du mal à voir en face, et qui pourtant est le lieu qu'il faut creuser, explorer à la lumière de Dieu, avec celui qui est "la vraie Lumière" (Jn 1,9). Comme Jean "était là pour rendre témoignage à la Lumière" (Jn 1,8) ainsi sommes-nous sur le lampadaire. Lumière qui, parfois, se donne à voir en nous, à travers nous.
"Son éclat est pareil au jour, des rayons jaillissent de ses mains, c'est là que se cache sa force" dit le prophète Habaquq (3,4). Des mains percées par les clous.
N'est-ce pas aussi à travers notre chair percée, fragile, blessée que sa lumière peut le mieux rayonner?
N'est-ce pas aussi à travers notre chair percée, fragile, blessée que sa lumière peut le mieux rayonner?
Elle n'est pas facile à regarder, cette lumière. La blessure fait peur, trop concrète, trop crue. Pour certains, c'est insupportable. Ne pourrait-on avoir la décence de cacher cette chair abîmée? La garder sous un voile pudique de pénombre, "sous le boisseau". Mais non. Témoigner n'est pas cacher un corps, une chair défigurés, c'est montrer son vrai visage, dans la lumière de Dieu. En révéler avec lui sa véritable beauté. Improbable, paradoxale.
La lumière du monde n'est pas les feux de la rampe. Elle est la vie avec Dieu que rien ne peut empêcher, arrêter.
Par Audrey, internaute
13 juillet 2018
Méditation sur Mt.5, 14-16 „ Vous êtes la lumière du monde „
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