Finale de la Coupe du Monde 2018 (image aleteia.org) |
La France affronte la Croatie en finale de la Coupe du Monde ce dimanche 15 juillet. Croyants ou non, supporters et joueurs sont parfois tentés de glisser une petite prière à l'intention de leur équipe préférée. Mais finalement, peut-on légitimement prier pour que son équipe gagne ?
Le père René-Luc, fondateur avec Mgr Carré de Cap Missio, l’école d’évangélisation de Montpellier, a beaucoup joué en club de foot, notamment comme prêtre dans un club de quatrième division. « Je pense que Dieu n’en a rien à cirer de savoir qui gagne », lance-t-il sans ambages. Il explique avec humour que dans son agenda de pasteur bien rempli, les matchs de l’équipe de France sont notés… un an à l’avance. Mieux vaut prévenir que guérir. « Le foot, ce sont de belles valeurs. La bonne question à se poser, c’est celle-ci : “qu’on soit joueur ou supporter, comment vivre en bon chrétien les émotions que suscite le sport ?”. On peut naturellement être déprimé ou surexcité par un résultat, mais ce qui est central, c’est la façon dont on va relativiser. Je pense que le Bon Dieu ne se mêle de foot en aucun cas, mais il prend part aux valeurs que le foot transmet. Si je perds, ce n’est pas une catastrophe. Et si je gagne, au lieu d’écraser l’adversaire, je peux le consoler par rapport à ce qu’il a perdu. »
Et le pasteur « footeux » d’enchaîner en évoquant la troisième mi-temps, ce temps festif à la sortie du match où les joueurs font bonne chère ensemble. « L’attitude non-chrétienne, c’est de rester entre soi et de ne pas aller vers les autres », déclare-t-il. Car si sur le terrain les joueurs sont des adversaires, à l’extérieur, ils peuvent avoir une relation d’amis.
Comme aficionado, on peut très bien soutenir une équipe avec ardeur tout en restant chrétien dans ses commentaires. « Je suis déçu que certains dénigrent le foot, comme si c’était les jeux du cirque d’aujourd’hui. Il n’y a pas beaucoup de sports qui rejoignent autant toutes les couches de la société. C’est très très populaire et il y a quelque chose de beau dont le pape François s’est fait l’écho, insiste ce passionné du ballon rond. « La passion du foot peut nous amener à avoir une attitude non-chrétienne. Il faut que cela reste un jeu. Les valeurs du sport sont énormes. On parle souvent de l’argent roi et de l’orgueil, mais il y a aussi le partage, l’amitié, la solidarité ». À Dieu vat.
Domitille Farret d'Astiès, essayiste
aleteia.org, 14 juillet 2018
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