1 mai 2018

AIGUISONS NOTRE REGARD SPIRITUEL



Image hozana.org 
Dieu nous échappera toujours en cette vie. S’approcher de lui, c’est frôler l’inconnaissable. Le Dieu invisible reste incompréhensible, insondable. Il ne faut pas s’en étonner mais croire qu’au coeur de cet abîme inconnaissable brûle un Amour infini pour le monde et pour l’être humain, son partenaire.
Cette présence de Dieu, nous en prenons souvent conscience « après coup ». C’est en relisant notre vie que nous découvrons qu’Il était là sans que nous en ayons vraiment conscience...
Oui, à certaines heures, lorsque nous nous retournons sur le chemin parcouru, nous découvrons qu’Il était là, à nos côtés. Ces « passages de Dieu » se vivent, en de rares instants, comme un « saisissement », une « fulgurance ». Ce saisissement est un pressentiment du mystère, le mien, celui du monde, et comme arrière-fond absolu, celui de Dieu. Il survient à l’improviste, en n’importe quelle circonstance, touche et disparaît sans qu’il soit possible de le retenir. Un abîme s’entrouvre et se referme : stupeur, frayeur, joie !
Nous croisons aussi Dieu dans le quotidien le plus simple : il nous parle à travers la beauté de la nature, les relations amicales, la fraternité... Il est là, mais nous peinons à le voir.
Dieu nous parle discrètement. Croire, c’est apprendre à développer l’attention, à aiguiser notre regard spirituel.
Ce dimanche matin, quelle splendeur ! Lumière d’une transparence unique, gloire du soleil, verdure printanière des vignes, champs blancs pour la moisson. Rayonnement visible dans l’ordre créé de la beauté de Dieu. Beauté que nous sommes capables d’accueillir, parce que nous sommes créés pour en être le réceptacle conscient et reconnaissant. Si Dieu se réjouit dans son oeuvre, et moi aussi, comment ne pas me fier à son amour pour cette oeuvre, et pour moi, homme.
Quel don immense que ce qui m’a été donné à vivre ! Comment rendrais-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait, sinon par l’étonnement, l’action de grâce, la bénédiction, même en temps d’épreuve ? Cette vie magnifique est souvent blessée.


Image by Danielle,  mouvement SEVE
Comment rester fidèle quand ma foi chancelle sous l’épreuve ? Un texte de saint Augustin me rejoint alors : il faut, dans l’épreuve, s’en remettre à Dieu, parce que ce qu’il a promis est vrai. Continue, persévère, supporte, accepte ce retard, et tu as porté la croix de Jésus... Le doute, comme l’a redit le pape François, fait partie de la vraie foi. Quelqu’un qui affirme une foi définitive, absolue, qui croit savoir tout sur Dieu, qui se contente de beaux discours, n’avance plus. Il court le risque d’être figé dans une foi morte.


Thaddée Matura, franciscain
Extraits de la rubrique „ Entretien „
PRIER,  oct. 2017

Aucun commentaire: