À BRAS OUVERTS

By Vasconcellos, Coventry - UK *

C'est prendre un risque que d'ouvrir ses bras. C'est exposer son cœur. Souvent, lorsque nous avons peur, lorsque nous avons mal, lorsque nous nous sentons fragiles, vulnérables, nous croisons les bras contre notre poitrine, sans même nous en rendre compte parfois. Comme pour protéger notre cœur, ou pour nous étreindre nous-mêmes dans la douleur. Instinct qui pousse à nous recroqueviller, à nous replier sur nous-mêmes. Petit animal blessé, qui ne comprend pas d'où sont venus les coups, ni pourquoi, et qui a peur.
C'est prendre un risque que d'ouvrir les bras. Impossible alors de repousser d'éventuels coups de lance. Plus aucune protection, si dérisoire soit-elle, pour dévier sa trajectoire, qu'elle ne perce notre chair. Là, pourtant, est la vie. "Et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau." (Jn 19,34). Vie qui se donne et abreuve, vie qui coule et se répand, vie qui circule plus loin que nous-mêmes, s'offre et, mystérieusement, sans l'avoir cherché, au bout du compte, nous relève. Nous sauve nous-mêmes. Non par nos propres forces, ne pouvant plus rien, mais par la grâce du Père. Notre cœur contre le sien, en ses bras ouverts.
Relevés et debout, oui. Il faut se redresser pour ouvrir les bras. Regarder alors non plus le sol, mais devant soi. Et voir l'autre qui aussi a mal, aussi a peur, aussi a froid.

Commentaire par Audrey, internaute le 28/03/2018 

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* La cathédrale, totalement détruite par un bombardement pendant la Deuxième Guerre mondiale, fut reconstruite au cours des années 60 avec le concours de jeunes Allemands engagés volontairement à sa reconstruction. (NDLR)