Axel Hagstrom, photographe (sans trucage/no fake)
Bon nombre de gens ont soif de vie intérieure, d'un art de vivre plus complet que l'enchaînement stressé, résumé dans l'expression : "métro-boulot-dodo". Ils sont en recherche et se mettent facilement à l'écoute de ceux qui leur proposent un tel art de vivre concret et appliqué avec méthode, sans idéologie ni dogmes. Le bouddhisme leur sourit car il ne semble pas supposer qu'on adhère à des croyances particulières pour le pratiquer. Si l'Église arrivait à se présenter de façon adéquate, non-idéologique mais pratique, les gens dans leur grande soif se tourneraient tout aussi facilement vers elle. Un spécialiste des média dans la région notait il y a déjà plus de dix ans : "Les gens posent de très bonnes questions, mais l'Église tient un langage qui rejoint de moins en moins le niveau où les questions sont posées ; elle passe à côté, et c'est là tout le tragique".
Là où j'essaie de rencontrer l'autre : le Juif, le bouddhiste, l'agnostique. Je découvre que chacun vit à partir d'un espace spirituel : et la rencontre se fait d'espace à espace. Mon expérience m'a rendu à l'évidence qu'avec cette catégorie, on évite toute approche dure, réductrice de l'autre : les "espaces" se touchent, se recouvrent même, ne se réduisent jamais l'un à l'autre mais dans la mesure où ils se rencontrent, ils peuvent m'interpeller comme interpeller l'autre, nous enrichir mutuellement et provoquer de nouveaux questionnements, élargissant l'espace premier et unique dans lequel l'un et l'autre vivent. Pour que la paix intérieure promise par le Christ soit connue (dans tous les sens de ce mot) par les jeunes aujourd'hui, il faut aller à la recherche d'une plate-forme où l'on peut rencontrer les jeunes, ce qui n'est pas si facile. Il faudra avant tout être soi-même un havre de paix, tout entier conquis au plus profond de soi par cette "paix du Christ". Après cela les choses iront de soi : un parfum, une fois le flacon ouvert, se répand irrésistiblement sans qu'on puisse le remettre dans le récipient. Il faut témoigner, par ce qu'on est plus encore que par ce qu'on dit. Le frère Roger Schutz est un bon exemple parmi bien d'autres (Jean Vanier, Martin Luther King, Soeur Emmanuelle), illustrant ce type de témoignage vrai et irrésistible.
Benoît Standaert, bibliste et moine bénédictin
Extrait de méditation
croire.com 03/12/2018
Extrait de méditation
croire.com 03/12/2018

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