« J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence «
Antoine de Saint-Exupéry.
PRIXM 18/02/2018
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Dans nos vies, il y a des moments de «transfiguration». Alors nous voyons clair, la joie nous visite et nous comprenons, ou entrevoyons, la vérité ultime de nos existences. Mais voilà, la nuée nous recouvre et nous ne voyons plus que Jésus seul, le Jésus de tous les jours que nous croyons connaître et qui ne nous surprend plus. C'est dans ce clair-obscur que nous avons à cheminer : le pain quotidien de notre vie chrétienne n'est pas la vision, mais la foi. Il est important de prendre conscience de tout cela, car nous avons du mal à reconnaître que le message évangélique est une bonne nouvelle (c'est le sens du mot «évangile»). Beaucoup d'entre nous se sont fabriqué une religion masochiste, faite de prescriptions exigeantes, d'interdits onéreux. Morosité et abstinence généralisée. Renversons la perspective et livrons-nous à la joie née de la certitude d'être «sauvés». Sauvés de quoi ? De la mort, bien entendu. Nous avons à nous persuader que rien de grave, de vraiment grave, ne peut nous arriver. Quoi qu'il arrive, nous allons vers la lumière. Tout ce que nous vivons sera transfiguré. Saint Augustin écrit : «même nos péchés», formule qu'il vaut mieux méditer après coup (mauvais coup) qu'à l'heure de la «tentation». Tout cela aide à comprendre que le dernier mot de la foi est ce que l'on appelle «action de grâce», c'est-à-dire reconnaissance. On parle beaucoup de «sacrifices» dans le vocabulaire religieux. N'oublions pas que l'ultime sacrifice, sa forme achevée, est le «sacrifice d'action de grâce».
Marcel Domergue, jésuite
croire.com 22/02/2018
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