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Le religieux n’est jamais parti et le besoin de la mission n’a jamais disparu non plus. Tout a commencé avec Jésus et les apôtres. La mission est un besoin permanent même quand le christianisme est la religion dominante. La foi n’est jamais un acquis dont on pourrait jouir en ignorant son prochain. On ne se la donne pas. Elle vient de Dieu à travers ceux qu’il « missionne » et ce ne sont pas seulement les membres du clergé. Et on la reçoit à la mesure où non seulement on entre en relation avec Dieu, mais encore on partage avec les autres ce qu’il fait découvrir. (...) Il y a toujours des moments où les chrétiens perçoivent plus nettement que la culture ambiante n’y pourvoit pas ou plus assez et que participer à cette dynamique requiert un engagement personnel.
Les difficultés pour croire – autrement dit pour voir plus loin que le bout de son nez – ont toujours existé. On est toujours tenté de s’approprier les dons reçus, d’oublier d’où ils viennent, ou de prendre ceux qui les transmettent pour leurs auteurs, ou encore de considérer qu’on a bien mérité ces bienfaits, voire qu’on les crée soi-même.
(...)
On a cru à tort que la déchristianisation était un phénomène irréversible et irrésistible. Mais, en ce début du XXIe siècle, ce n’est pas la sécularisation qui a le vent en poupe. Ce sont plutôt les religions. Il n’y a pas que l’islam. Voir ce qui se passe en Asie du Sud-Est : hindouisme, bouddhisme… Et le christianisme est lui aussi en expansion. Le protestantisme évangélique gagne du terrain et les catholiques européens ne sont pas minoritaires que chez eux : ils le sont aussi dans l’Église « romaine ». C’est manifeste avec les nouveaux cardinaux du pape François ; ils sont presque tous sur les quatre autres continents. À l’échelle planétaire à l’heure de la mondialisation, ce sont les Occidentaux sécularisés qui sont des marginaux attardés et dépassés.
# peut pas attendre ! L’amour de Dieu n’attend pas ! Il y a un véritable sentiment d’urgence qui s’installe. Jésus, dans l’Évangile, a pitié de toutes les brebis sans berger. Ce sentiment d’urgence, c’est le Christ qui l’a d’abord éprouvé.
Je crois que l’évangélisation, c’est un peu comme semer à tout vent sans s’imaginer que chaque graine portera du fruit. Il ne s’agit pas d’embrigader les gens, mais de les libérer. L’Église n’est pas une secte ! Elle est assez large, ouverte et diversifiée pour que chacun y trouve le style d’appartenance qui lui convient.
(...) Il faut bien garder à l’esprit que la qualité de l’évangélisation ne se mesure pas avec des chiffres de participation à la messe dominicale ou d’ordinations sacerdotales. L’évangélisation consiste à tout essayer, et le reste est entre les mains de Dieu. D’un côté, il y a l’infinie liberté de l’Esprit saint et, de l’autre, la liberté limitée de l’homme.
Jean Duchesne, historien, membre de l'Observatoire foi et culture (OFC).
29 novembre 2014
« La mission « (extrait)
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