Inspirée des icônes byzantines que l’Occident latin venait à peine de redécouvrir, cette peinture est la représentation même de l’amour maternel. En effet, dans le monde orthodoxe, elle porte le nom de vierge glykophilousa (vierge du « doux amour »). Et tout dit l’amour dans cette interprétation moins rigide que les originaux grecs du peintre italien : le geste câlin de la Vierge, l’émerveillement du regard qu’elle porte sur son enfant, le mouvement con fiant de celui-ci qui s’accroche à un pan du manteau et joue avec le menton de sa mère.
Mais il y a ici plus qu’une touchante figuration de deux êtres qui s’aiment. Les Byzantins ont toujours lu dans cette icône un sens théologique. En effet, la glykophilousa est une variante d’une icône encore plus ancienne, l’eleousa, dont le modèle le plus connu est la Vierge de Vladimir. L’eleousa est la Vierge de miséricorde. L’amour infini de la mère pour le fils est la source du regard de tendresse qu’elle porte sur l’humanité entière.Dans sa variante glykophilousa, le Christ répond à cette tendresse, preuve que l’intercession de Marie pour l’humanité est efficace. Extraordinaire subtilité de l’art de l’icône ! En peignant l’amour d’un fils et de sa mère, l’artiste exprime le coeur du message chrétien : c’est de l’amour que viendra le salut du monde.
Régis Burnet, bibliste
„ La Madone du doux amour „
croire.com 2471072016
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