Elle est celle qui a dit oui… Il fallait bien que quelqu’un le dise… Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps
pour que Dieu s’incarne ? Sans doute parce que ce « oui » tardait à
venir... Certes, c’est un « oui » mystérieux et l’on peut se demander si
Marie aurait pu dire non… Après tout, l’homme est libre, capable de
refuser Dieu. Marie était capable de dire non. Et là, librement, elle a
accepté. Comme le Christ qui, librement, de par sa propre volonté, s’est
incarné. C’est bien ce que nous chantons dans les hymnes. Ce « oui »
est donc la preuve d’une grande humilité et d’une grande fierté. La
Vierge n’a pas donné un « oui » de résignation. Dire oui n’empêche pas
de protester, de se poser des questions, de se révolter même. Mais
la Vierge a manifesté sa liberté, et c’est bien pour cela qu’il fallait
que sa naissance soit semblable à la nôtre.
(...) La Vierge est
morte, mais pourquoi ne pas croire que sa mort fut très exceptionnelle ?
Pourquoi ne pas croire que les apôtres aient vu ce corps s’élever dans
les cieux ? C’est important pour la sensibilité et l’émotion. Certains
apôtres ont bien vu la transfiguration. Je suis prête à accepter dans ma
vénération de la Vierge qu’elle est montée au ciel. (...) Je crois que
la main de Dieu s’est posée sur l’épaule de la Vierge au moment de
sa mort. Mais il reste vrai que je ne suis pas aussi à l’aise avec la
mort de Marie que je le suis avec celle du Christ. Pour le Christ nous
avons le tombeau, le linceul, la pierre roulée, la stupéfaction des
femmes… La Vierge, elle, s’est endormie.
Véronique Lossky, professeur émérite à l’Université Paris IV,
"Une femme tendre, sage et protectrice" (extraits)
e-book MARIE, croire.com
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