7 septembre 2017

LES DOGMES, DES BALISES SUR LA ROUTE






Les premiers chrétiens n'avaient pas de dogmes. C'était l'annonce de la Bonne Nouvelle à l'état brut. Étaient-ils plus libres pour cela ? Je ne le pense pas ! Les Actes des Apôtres nous disent qu'ils "étaient assidus à l'enseignement des Apôtres", et comme je les comprends car ils avaient besoin d'avoir des points de repère dans leur démarche de croyants. Qui était Dieu en fin de compte : Y en avait-il un ou trois ? Et Jésus ? Était-ce un prophète ou le Fils de Dieu ? Tout cela devait être bien flou. Le premier qui a essayé de clarifier les choses et d'apporter une réflexion un peu approfondie, c'est Saint Paul. Ses lettres sont restées une référence importante pour réfléchir notre Foi aujourd'hui. 
Mais au fur et à mesure que l'Église se répandait, des réflexions diverses sont venues au jour. Et elles n'allaient pas toutes dans le même sens (...) Il fallait donc y voir clair. C'est comme cela que sont nés les dogmes. Cela n'était donc pas perçu comme "des obligations arbitraires et sclérosantes édictées par une société dictatoriale", mais comme une nécessité pour préciser ce que l'on croyait. 
Au cours de l'histoire, les dogmes se sont ajoutés aux dogmes (...). Si bien que beaucoup pouvaient penser que la Foi des chrétiens c'était l'ensemble des vérités qu'il fallait croire et qui sont contenues dans le "Je crois en Dieu" et dans les "dogmes".
Croire, pour un chrétien, c'est marcher à la suite de Jésus reconnu comme le Christ, accueillir sa Parole et Le laisser guider notre vie, c'est recevoir sa vie à travers les signes que sont les sacrements, c'est "faire un" avec tous les autres disciples et être ensemble le Peuple de Dieu. Les dogmes ne sont que des balises sur ce chemin, comme des pôles de lumière, des points de repère de notre Foi commune.
Réfléchir à sa Foi avec son intelligence est essentiel. Ai-je le droit de ne pas croire en un seul dogme que je ne saisis pas ? Est-ce que je pourrai toujours faire partie de cette famille qui s'est donné cela comme point de repère ? Mais oui, naturellement ! (...) Car il y a des choses qu'on ne peut comprendre que lentement. Mais il se peut aussi que le dogme soit exprimé dans un langage difficilement compréhensible, car dit dans un autre contexte culturel (...) On n'est pas chrétien parce qu'on adhère à tous les dogmes, sans aucune hésitation. Mais on est chrétien parce qu'on désire être disciple du Christ. Il est alors important d'essayer de rentrer petit à petit dans la plénitude de la Foi telle qu'elle est exprimée aujourd'hui par l'Eglise sans avoir toujours l'impression de se "faire jeter" parce qu'on n'avance que pas à pas !

Père Guy de Lachaux, curé de paroisse en Essonne,  
mars 2009.

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