3 mai 2017

LES AIMER COMME DIEU LES AIME





La priorité, c’est la charité. Nourrir les affamés, abreuver les assoiffés, accueillir les étrangers, vêtir les nus et visiter les malades et les prisonniers, voilà ce qui ouvre les portes du ciel. À ces six actes de charité, l’Église ajoute aussi l’ensevelissement des morts (cf. Tb 1, 18) dans la liste des sept œuvres de miséricorde.
Mais attention à ne pas réduire la charité chrétienne à une aide humanitaire ! Ce qui compte dans l’aide humanitaire, ce sont les résultats extérieurs : la quantité de médicaments fournis, le nombre d’enfants alimentés, la somme d’argent distribuée, etc. La charité, en revanche, porte du fruit dans le cœur des personnes, elle les transforme de l’intérieur. Je pourrais envoyer 50 € à une association en faveur des enfants handicapés dans le seul but de tranquilliser ma conscience, sans avoir ne serait-ce qu’une pensée pour eux. Mais si je désire leur bien, si mon aumône est personnelle et faite avec cœur, alors elle se transforme en acte de charité.
Pourquoi la charité est-elle la condition sine qua non de l’entrée au ciel ? D’abord parce que c’est le meilleur moyen d’imiter le Christ, lui qui a donné sa vie pour moi. Ensuite, parce qu’en tant qu’homme, je suis créé pour aimer. J’ai le choix entre l’amour pour moi-même, c’est-à-dire l’égoïsme, et l’amour pour les autres. Mais je cours toujours le risque de faire semblant d’aimer les autres, en ne recherchant que ma propre satisfaction. Pour aimer les autres en vérité, je dois les aimer comme Dieu les aime. Je dois laisser Dieu s’installer en moi et utiliser mes mains, mes pieds, ma bouche, mon cœur, tout mon être. Je dois laisser Dieu régner en moi. Ainsi, il me donnera toute la force dont j’ai besoin pour transmettre son amour aux hommes.
« Invite donc les indigents chez toi et crois que, en eux, Jésus s’assiéra à ta table... Quoi donc ? Lui, il a supporté ta faim ; et toi, tu ne lui donnes pas son pain ? Il a supporté ta soif, et toi, tu ne lui donnes pas sa boisson ? Il s’est montré en personne devant toi, mais en cachant sa gloire, et tu ne l’as pas couvert de son manteau ? Il a porté ce qui est à toi par grâce ; et toi, en justice, tu ne lui donnerais pas ce qui est à lui. Car la faim, la soif et la nudité sont de toi ; donner à manger, à boire et vêtir est de lui. Il a apporté, il t’a donné ce qui est à lui pour que tu en deviennes le donateur. Et il a enlevé de toi les besoins, pour en être, lui, le bénéficiaire... » (Homélie syriaque anonyme du VIe siècle).

Extrait de la méditation écrite par Frère Benoît Terrenoir, LC
sur Mt, chapitre 25, 31-46
catholique.org 06/03/2017


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